Quatre immortels de la littérature – Franz Kafka, Arthur Miller, Roger Lemelin et Louisa May Alcott – sont convoqués sur les planches du Théâtre Denise-Pelletier pour la saison qui vient.

En effet, quatre œuvres phares de la littérature mondiale servent de pierre d’assise au programme 2021-2022 du théâtre de la rue Sainte-Catherine. Un programme « qui s’est de lui-même, au gré des reports qu’il a fallu faire en raison de la pandémie », dit Claude Poissant, directeur artistique du Théâtre Denise-Pelletier. Il cite l’exemple des Sorcières de Salem, dont les représentations prévues en mars 2020 ont dû être annulées cinq jours avant la première. « C’est évident qu’il fallait remettre ce spectacle au programme… »

Le texte d’Arthur Miller revu par Sarah Berthiaume (adaptation) et Édith Patenaude (mise en scène) revêt une résonance particulière à l’ère du #metoo, estime Claude Poissant. Présentée du 3 au 27 novembre, la pièce réunit notamment sur scène Éveline Gélinas, Emmanuelle Lussier-Martinez et Anna Beaupré Moulounda.

La saison s’ouvre toutefois avec La métamorphose de Kafka, un texte adapté pour la scène et mis en scène par Claude Poissant lui-même. « Monter La métamorphose est un rêve que je caressais depuis longtemps », explique celui qui n’avait pas « plongé dans l’écriture ou l’adaptation d’une pièce entière depuis 2005 ».

Transposée en 1960, la pièce raconte l’histoire du jeune Gregor (Alex Bergeron) qui se transforme de façon soudaine en immense insecte. Les représentations sont prévues du 22 septembre au 16 octobre.

Du 26 janvier au 19 février, c’est le Québec des années 1930 qui débarque sur les planches avec Les Plouffe, d’après le roman de Roger Lemelin. Cette fresque campée dans la Basse-Ville de Québec réunira 14 interprètes sur scène, dont Renaud Lacelle-Bourdon (Ovide Plouffe), Marie-Ginette Guay (maman Plouffe) et Gilles Renaud (le père du clan). Coproduite avec le Théâtre du Trident, la pièce a déjà remporté plusieurs distinctions à Québec. « Les Plouffe est une œuvre grandiose que les moins de 35 ans connaissent peu. Le texte aborde plusieurs sujets : la famille, la politique, la crise économique, la place de l’art… »

La saison s’achèvera avec Quatre filles, un spectacle présenté du 16 mars au 9 avril et inspiré de l’œuvre autobiographique Little Women de Louisa May Alcott, publiée en 1868. « Julie-Anne Ranger-Beauregard, qui signe l’adaptation, entre à fond dans la sororité de ce récit qui témoigne des premiers élans du féminisme. » La mise en scène a été confiée à Louis-Karl Tremblay, qui dirigera notamment Dominique Quesnel, Rose-Anne Déry et Laetitia Isambert.

Du côté de Fred-Barry

La salle Fred-Barry sera aussi fort animée, avec la présentation de sept spectacles, dont plusieurs destinés au public adolescent. Notons notamment la reprise, en janvier, du Poids des fourmis de David Paquet, ou encore le spectacle déambulatoire Le sexe des pigeons, présenté en avril. À noter : Le scriptarium, qui permet à des adolescents de prendre la plume, revient avec, comme commissaire, la juriste Louise Arbour.

Autres spectacles prévus à Fred-Barry : Alterindiens, de l’auteur ojibwé Drew Hayden Taylor (à compter du 7 septembre), Foreman, qui déboulonne le mythe de la masculinité (dès le 19 octobre) et Jonathan : la figure du goéland. Ce spectacle bilingue réunira notamment des comédiens ayant une déficience physique.

Le Théâtre de l’Opsis sera aussi de retour du 17 février au 12 mars avec le très pertinent spectacle That Moment – le pays des cons, de l’autrice moldave Nicoleta Esinencu. La pièce, qui a été présentée deux fois seulement à l’automne 2020, est mise en scène par Luce Pelletier.

À noter : une diffusion de la pièce Hurlevents, d’après un texte de Fanny Britt sur une mise en scène de Claude Poissant, est prévue cet automne.

Consultez le site du Théâtre Denise-Pelletier