Il y avait de l’excitation dans l’air mardi soir à La Licorne pour la première de Je suis mixte. Après une pause qui a semblé interminable tant aux artistes qu’aux spectateurs, le théâtre était de retour, en chair et en os.

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Pendant ce temps, sur la scène, le musicien Navet Confit répète les différents morceaux intégrés à la pièce. « Je profite de chaque représentation. J’étais sur scène, avec Trip, quand la ministre de la Culture a annoncé la fin de toutes les représentations en salle, en mars. Aujourd’hui, rien n’est sûr. Je profite du moment présent ! En plus, être dans l’action permet de changer le rapport qu’on a avec la situation actuelle. »

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Mathieu Quesnel cabotine avec Yves Jacques avant l’entrée en salle des spectateurs. Les jambes croisées sur sa chaise, l’acteur s’avoue très relaxe en ce soir de première. « Ça fait trois ans qu’on joue ce spectacle-là ! Mais c’est excitant de retrouver le public. Hier, à la générale, les gens ont longuement applaudi au début du spectacle. On sent qu’ils sont heureux d’être là. » Les créateurs ont songé pendant un moment à intégrer la COVID-19 à la nouvelle mouture du spectacle, mais y ont renoncé. « Les gens veulent flyer ! », lance Yves Jacques.

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17 h 45. Le directeur artistique et général de La Licorne, Philippe Lambert, vient faire un tour dans la salle. « Je suis très excité, très fébrile, dit-il. Ce retour prouve toute notre résilience. On ne savait pas s’il serait possible de recréer le contact avec le public, mais c’est clair que les spectateurs en ont autant envie que nous ! Les conditions de représentation sont peut-être différentes, mais le plaisir est le même. »

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Mathieu Quesnel observe les derniers ajustements des acteurs. « La COVID-19 ne m’a pas forcé à faire beaucoup de changements dans la mise en scène, dit-il. On a changé les angles quand le personnage de François crie, pour que le public n’ait pas l’impression de recevoir des postillons, mais c’est à peu près tout. Comme on est tous dans une bulle, on peut s’approcher les uns des autres à un mètre, sans masque. Et si les acteurs ont à sortir de la scène, ils mettent un masque. »

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18 h 15. Les trois acteurs-musiciens retraitent dans la loge pour les derniers préparatifs avant d’entrer en scène. Les masques ne sont pas loin. Et sur scène, deux bouteilles d’antiseptique judicieusement placées leur permettent de se désinfecter les mains avant d’échanger un accessoire…

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18 h 15. Le public commence tranquillement à arriver à La Licorne. Chaque personne doit se désinfecter les mains avant d’accéder au hall du théâtre.

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Loïc Pagé-Dorlot et sa mère, Marianne Dorlot, ont acheté des billets pour cette première de Je suis mixte. « Nous n’avons pas vraiment d’inquiétude par rapport aux mesures sanitaires, dit Marianne Dorlot. Nous avions hâte de revenir au théâtre. Les vidéos à la télé ont leurs limites… »

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Grands amis dans la vie, Stéphanie Rivier et Stéphane Desjardins étaient aussi présents pour ce soir de première. Eux non plus n’avaient pas d’inquiétude par rapport aux mesures sanitaires mises en place par La Licorne. « J’aime mieux aller au théâtre que dans un bar, lance Stéphanie Rivier. Ça fait du bien d’aller voir autre chose et de passer une soirée sans les enfants ! » Stéphane Desjardins renchérit : « Il faut recommencer à vivre. Ça fait du bien au moral et en plus, ça permet d’injecter de l’argent dans le système… »

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19 h. Les 49 spectateurs admis dans la salle sont assis. Cet automne, La Licorne a laissé tomber son système d’admission générale et assigne une place à chaque spectateur. Pour respecter les règles de distanciation, une rangée de sièges sur deux a été retirée. Et des places sont laissées vacantes. Mais l’excitation du public est palpable. Le spectacle peut commencer…