Il y en aura pour tous les goûts dans les théâtres de la métropole cet hiver et ce printemps.
La maladie de la mort
La metteure en scène Martine Beaulne a confié à deux acteurs d’âge mûr, en l’occurrence Sylvie Drapeau et Paul Savoie, le rôle des deux amants imaginés par Marguerite Duras dans son court roman publié en 1982. Cette femme et cet homme se retrouvent chaque nuit, des semaines durant, sans pour autant accéder à l’amour à travers leurs ébats sexuels. Ce désir dénué de sentiments les isole au contraire l’un de l’autre… Un grand texte, porté par une distribution tout étoile.
Au Prospero, du 28 janvier au 15 février
Zoé
Olivier Choinière a trouvé dans les événements du printemps érable l’inspiration pour sa plus récente création. On y découvre une jeune élève du collégial qui refuse d’interrompre ses études pour participer à la grève, forçant ainsi son enseignant de philosophie à lui offrir son cours. Entre le professeur et son unique élève s’engagera alors un dialogue sur la justice, la démocratie et les conséquences de nos actions. Zoé Tremblay-Bianco et Marc Béland incarneront ces deux personnages à la vision du monde aux antipodes.
Au Théâtre Denise-Pelletier, du 6 au 29 février
Courir l’Amérique
Inspirée des essais Ils ont couru l’Amérique et Elles ont fait l’Amérique de l’anthropologue Serge Bouchard et de Marie-Christine Lévesque, cette pièce est le fruit d’une recherche théâtrale menée d’un océan à l’autre par Alexandre Castonguay (aidé de Patrice Dubois et Soleil Launière). Il a rencontré ceux qui font l’Amérique d’aujourd’hui, artistes ou citoyens qui occupent à leur façon ce vaste territoire. L’occasion est belle pour l’artiste (et le public) de se questionner sur notre rapport à l’histoire.
Au Théâtre de Quat’Sous, du 3 au 28 mars
Trip
Ils seront une vingtaine de comédiens, de chanteurs et de musiciens sur scène – dont Yves Jacques, Stéphane Demers et Navet Confit – qui s’uniront pour recréer l’effervescence psychédélique des années 60 à l’invitation du comédien, auteur et metteur en scène Mathieu Quesnel. Ce dernier a trempé sa plume dans l’encre de Kerouac, Ginsberg ou Kesey pour écrire une « hallucination théâtrale » à propos d’une joyeuse troupe de beatniks en pleine quête existentielle. Que reste-t-il de cette époque et de ses idéaux ? La réponse dans Trip…
À l’Espace Libre, du 6 au 21 mars
Mademoiselle Julie
Le metteur en scène Serge Denoncourt retrouvera sa muse, Magalie Lépine-Blondeau, pour cette reprise du grand classique d’August Strindberg. Une jeune aristocrate bouscule les convenances en tournant autour de Jean, le fier valet de la maison. Dans ce huis clos nocturne, Julie et Jean vont se faire face, pugnaces adversaires tant de la lutte des classes que de la guerre des sexes. Un grand rôle féminin à explorer pour Magalie Lépine-Blondeau, qui partagera la scène avec David Boutin et Louise Cardinal.
Au Théâtre du Rideau Vert, du 17 mars au 18 avril
J’ai cru vous voir
En 1954, Rachel Laforest et le peintre Paul-Émile Borduas entreprennent une relation épistolaire qui durera six ans. Pas moins de 98 lettres seront échangées, dans lesquelles les deux correspondants discutent, dans une totale liberté, de leur amour commun pour l’art et abordent plusieurs questionnements moraux. Aidés de la metteure en scène et dramaturge Alexia Bürger, les comédiens Pascale Bussières et Jean-François Casabonne se lanceront dans une enquête poétique sur les traces de ces deux amants à l’amour impossible.
À l’Espace Go, du 14 avril au 10 mai
Les étés souterrains
Guylaine Tremblay embrasse seule sur scène ce monologue signé Steve Gagnon, qui nous a donné notamment Os : La montagne blanche. Elle incarne une professeure d’histoire de l’art, femme flamboyante, libre et assumée qui retourne chaque été en France retrouver son amour de vacances. Jamais elle n’a eu de comptes à rendre à personne… jusqu’à ce que son corps flanche. Une performance solo très attendue d’une des comédiennes chouchoutes du Québec, dans une mise en scène d’Édith Patenaude.
Au théâtre La Licorne, du 14 avril au 23 mai
Fun Home – Album de famille
Cette pièce de théâtre musical, encensée lors de son passage sur Broadway en 2015, est inspirée d’un roman graphique autobiographique d’Alison Bechdel. L’Américaine y raconte son enfance dans le salon funéraire familial, l’acceptation de son homosexualité, mais surtout l’histoire de son père, homme imprévisible s’il en est. Sur scène, cinq musiciens accompagneront les comédiens, notamment Ève Landry, Kathleen Fortin et Renaud Paradis. Un spectacle mis en scène par Jean-Simon Traversy, dans une traduction de David Laurin.
Lysis
Alexia Bürger et Fanny Britt revisitent Lysistrata, une comédie d’Aristophane où les femmes organisent un boycottage sexuel pour contraindre les hommes à mettre fin à la guerre. Près de 2500 ans après l’œuvre originale, le terreau reste fertile… Imaginez si les femmes d’aujourd’hui cessaient de donner la vie pour que le boys club des multinationales cesse de mener le monde à sa perte ? Lorraine Pintal dirigera ce spectacle interdisciplinaire qui fera la part belle à la musique ; la direction musicale sera d’ailleurs assurée par Philippe Brault. Quant à Lysis, gestionnaire dans une entreprise pharmaceutique le jour, militante écoféministe la nuit, elle sera incarnée par Bénédicte Décary, en remplacement de Monia Chokri.
Hedwig et le pouce en furie
Benoit McGinnis se glissera au printemps dans les bottes plateformes d’Hedwig, une colorée chanteuse glam rock incarnée par un homme, dans cette pièce de théâtre musical qui a fait grand bruit à Broadway. Le pouce en furie, nom du groupe d’Hedwig, fait référence à l’organe génital de la chanteuse, après une opération de changement de sexe qui a mal tourné. La vie d’Hedwig est semée d’embûches, mais heureusement, il lui reste le rock… Quatre musiciens, sous la direction d’André Papanicolaou, partageront la scène avec les comédiens. René Richard Cyr se chargera de la mise en scène.