(Paris) Le dramaturge américain Israël Horovitz, auteur de dizaines de pièces de théâtre au succès international, est décédé lundi à l’âge de 81 ans, a-t-on appris mercredi auprès de son agent à Paris.

En 2017, il avait été accusé d’agression sexuelle par neuf femmes, l’une d’entre elles affirmant même avoir été violée, dans un long exposé du New York Times. M. Horovitz n’avait pas contesté les faits, laissant néanmoins entendre qu’il s’agissait de relations consensuelles.

Figure du « off Broadway », le dramaturge est décédé des suites d’un cancer, chez lui, à New York, a précisé son agent.

Né dans le Massachusetts, il était l’auteur de théâtre américain le plus adapté de l’histoire du théâtre français.

Il a été joué dans les salles les plus importants du pays, avec des pièces interprétées par Gérard Depardieu, Pierre Arditi ou Line Renaud, comme le succès Très chère Mathilde, joué à guichets fermés à Marigny en 2009.

Au total, il aura écrit plus de 70 pièces, dont certaines ont été traduites en une trentaine de langues, comme Le premier, L’indien cherche le Bronx ou encore Quelque part dans cette vie.

Il était connu pour son style allant du réalisme à la parabole, de la fable au mythe. Ses pièces ont été portées à l’écran par Al Pacino, Jill Clayburgh ou encore Diane Keaton.

Il a aussi écrit une trentaine de scénarios pour le cinéma dont Des fraises et du sang, Prix du jury au Festival de Cannes en 1970 ou, plus récemment, My Old Lady (2015), avec Maggie Smith et Kristin Scott Thomas, qu’il a également réalisé et qui a été tourné en 2013 à Paris, où il a longtemps vécu.

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My Old Lady (2015), avec Maggie Smith

Désigné par les critiques comme le fils spirituel du dramaturge américain Arthur Miller, ami de Genet et de Beckett, il avait été surnommé « notre doux voyou américain » par le dramaturge franco-roumain, Eugène Ionesco.

En 2011 son autobiographie Un New-Yorkais à Paris a été publiée chez Grasset. Un an plus tard, il a été fait Commandeur de l’ordre des Arts et Lettres, plus haute décoration de l’Ordre des Arts et des Lettres.

En novembre 2017, neuf femmes l’avaient accusé d’agression sexuelle dans un article publié par le New York Times.

Ses victimes présumées décrivaient un homme qui aimait à se positionner en mentor, quitte à tirer avantage de la situation et initier un contact physique non sollicité.

Israël Horovitz avait présenté ses excuses, via le New York Times, laissant néanmoins entendre que les relations étaient consensuelles, selon lui.

Le fils du dramaturge, Adam Horovitz, alias Ad-Rock, membre fondateur du trio The Beastie Boys, l’un des groupes les plus marquants de l’histoire du rap, avait expliqué au quotidien new-yorkais qu’il croyait les femmes citées par le Times.

Il semble, après consultation des bases de données des tribunaux fédéraux et de l’État de New York, qu’aucune suite judiciaire n’ait été donnée à ces accusations.

Il est apparu qu’un journaliste de Boston avait, dès 1993, écrit un long article reprenant le témoignage de six femmes accusant, elles aussi, l’auteur de harcèlement sexuel, d’attouchements et de baisers forcés.

Toutes ces femmes travaillaient pour la Gloucester Stage Company, une compagnie de théâtre cofondée par Israël Horovitz en 1979. Après la publication de l’article du New York Times, l’auteur a été contraint de démissionner de ses fonctions au sein de la compagnie.

En 1993, le président du conseil d’administration de la Gloucester Stage Company avait minimisé les faits, bien que ceux-ci lui aient été directement rapportés par plusieurs victimes présumées, et n’avait donné aucune suite aux accusations.