Tous les mardis, La Presse présente les actualités de la semaine dans le monde du théâtre à Montréal et au Québec. Premières, coups de coeur, spectacles en tournée et pièces à voir. La scène se passe ici et maintenant.

Baby-sitter: rire du sérieux

Pour Catherine Léger, la comédie, c'est du sérieux. «Je suis de l'école qui pense qu'on peut aller plus loin en comédie avec des sujets délicats qu'avec un pamphlet ou un drame», estime l'auteure de Baby-sitter. Une comédie grinçante qui aborde la question du féminisme et de la confusion que le mouvement pour l'égalité des sexes peut parfois inspirer.

«Une femme, aussi libre et affranchie qu'elle puisse être, peut-elle se dissocier du mouvement féministe? Quelle est la place des hommes dans ce mouvement et quels genres de débats provoque-t-il? Et comment ne pas s'y perdre soi-même?» Telles sont quelques-unes des questions abordées par Baby-sitter.

«Bien sûr, le combat des femmes pour l'égalité, c'est sérieux, poursuit Léger. Les féministes ont raison de s'indigner de la misogynie rampante. Mais je suis tannée de déprimer en lisant des commentaires misogynes sur les réseaux sociaux ou sur mon fil Facebook. Je préfère le rire libérateur.»

L'histoire, inspirée d'un fait réel, raconte les bouleversements dans la vie de Cédric (David Boutin) qui perd son emploi à la suite d'une blague sexiste devenue virale. Aidé par son frère bien-pensant, l'homme fera une introspection pour vaincre sa «misogynie latente». Ses démarches l'amènent à rédiger un livre-témoignage Sexist Story. Mais l'arrivée d'une mystérieuse «baby-sitter» viendra bousculer les choses...

La mise en scène est assurée par Philippe Lambert. Il dirige, outre Boutin, Isabelle Brouillette, Victoria Diamond et Steve Laplante.

À la Grande Licorne du 18 avril au 6 mai.

À Québec: L'avare de la Vieille Capitale

Pour finir en beauté sa 40e saison, La Bordée présente jusqu'au 6 mai L'avare de Molière, dans une mise en scène de Bertrand Alain. Dix comédiens seront réunis sur scène autour de Jacques Leblanc dans le rôle du vieil Harpagon. Par ailleurs, la compagnie de Québec dévoilera l'ensemble de sa programmation 2017-2018, le 24 avril. On sait déjà que c'est la pièce Bienveillance de Fanny Britt qui ouvrira la saison, le 12 septembre.

Le chiffre de la semaine: 10 millions

C'est le coût de la comédie musicale Sousatzka produite par Garth Drabinsky présentée jusqu'à dimanche dernier au Elgin Theatre de Toronto. Malgré un gros buzz, le spectacle a reçu de très mauvaises critiques et le producteur torontois a laissé aller les billets à moitié prix. Le désir de Drabinsky de monter Sousatzka à Broadway semble de plus en plus incertain.

On a vu...: Antigone au printemps

En théâtre de résistance et «théâtralisation de la poésie», pas facile de trouver le ton juste... Avec sa nouvelle pièce, Antigone au printemps, l'auteure Nathalie Boisvert s'est inspirée du personnage libre et révolté d'Antigone pour mieux aborder le désenchantement de la société québécoise post-printemps érable. Malgré les multiples versions (17!) de ce texte qu'elle porte en elle depuis cinq ans, le résultat nous a laissé perplexe. La pièce verse trop dans le lyrisme et les bons sentiments. Qui plus est, Boisvert a complètement évacué Créon, pourtant un personnage pivot dans la tragédie de Sophocle. La pièce se concentre sur Antigone (Léane Labrèche-Dor, fébrile et solide à la fois) et ses deux frères, Étéocle et Polynice (Xavier Huard et Frédéric Millaire-Zouvi, très bons). Un trio qui scande le texte, comme un choeur de lamentations, au milieu d'une mise en scène froide et statique de Frédéric Sasseville-Painchaud. La fascination pour un personnage n'est pas toujours bonne conseillère.

À la Salle Fred-Barry jusqu'au 22 avril.

Ailleurs au Québec: Théâtre étudiant

Les 21es Fêtes internationales du théâtre auront lieu du 17 au 22 avril au collège de Valleyfield. Des troupes étudiantes (provenant du secondaire, du collégial et de l'université) et semi-professionnelles de Belgique, d'Allemagne, du Royaume-Uni, de France et du Québec présenteront 15 spectacles cette année, dont Plyball (Gabriel Plante) et Album de finissants (Mathieu Arsenault). - Mario Cloutier

Aussi à l'affiche

Vol au-dessus d'un nid de coucou, mise en scène de Michel Monty. Au Rideau Vert, jusqu'au 23 avril

Caligula, d'Albert Camus, mise en scène de René Richard Cyr. Au TNM, supplémentaires jusqu'au 14 avril

Far Away, de Caryl Chruchill, mise en scène d'Édith Patenaude. Au Prospero jusqu'au 15 avril

Antigone au printemps, de Nathalie Boisvert. À la Salle Fred-Barry jusqu'au 15 avril

Extramoyen, splendeur et misère de la classe moyenne, d'Alexis Martin et de Pierre Lefevbre. À Espace Libre, jusqu'au 29 avril

J'aime Hydro, de Christine Beaulieu. À l'Usine C jusqu'au 14 avril

Toccate et fugue, d'Étienne Lepage, mise en scène de Florent Siaud. Au Théâtre d'Aujourd'hui du jusqu'au 6 mai

Hamlet_director's cut, de Marc Beaupré et François Blouin. À La Chapelle jusqu'au 14 avril

Harold et Maude, de Colin Higgins, mise en scène de Hugo Bélanger. Chez Duceppe jusqu'au 13 mai

Non Finito, de Claudine Robillard et d'Anne-Marie Guilmaine. Au Théâtre Aux Écuries, du 18 au 29 avril