C'est ce qu'on appelle être victime de son succès. Depuis 14 ans, La Licorne affiche des taux de fréquentations qui varient de 99 % à 100 %. D'ailleurs, appeler au service des réservations de La Licorne s'avère souvent une expérience très frustrante, puisque plusieurs productions affichent «complet» pendant la première semaine de représentations...

«Les gens qui se font toujours dire que c'est complet n'appelleront plus pour réserver, à un moment donné», s'inquiète Jean-Denis Leduc, le directeur artistique de La Licorne, qui a annoncé cette semaine que les travaux d'agrandissement du théâtre de l'avenue Papineau était retardés.

 

Cela fait maintenant neuf mois que La Licorne est dans l'attente d'une confirmation du gouvernement fédéral, pour l'octroi de 1,8 million manquant pour ses rénovations, qui feront passer à 180 le nombre de place dans sa grande salle. Grâce aux agrandissements, la Petite Licorne sera indépendante, de sorte que des spectacles pourront être joués en simultanée dans les deux salles.

Depuis que quatre ans que La Licorne travaille à ce projet, le théâtre s'est assuré une subvention de 3,4 millions du provincial et a recueilli 400 000$ en fonds privés, fait valoir Jean-Denis Leduc.

«C'est un projet qui est approuvé depuis deux ou trois ans. On avait prévu que la prochaine saison soit itinérante», exprime le directeur artistique de La Licorne, qui a été forcé d'ajuster le tir en programmant une saison 2008-2009 qui s'échelonnera de septembre à février.

En théorie, les travaux devraient débuter en mars. «On est toujours en attente de financement. On nous a dit qu'il n'y avait plus d'argent dans le programme Espace Culturel.»

Si ce délai ne représente pas nécessairement des pertes financières pour le théâtre, les jeunes compagnies, elles, écoperont. «Il a plein de gens qui attendent pour présenter des spectacles ici et, en ce moment, je ne peux rien leur assurer. La créativité à Montréal est ici. Si on ne bouge pas, on va en subir les conséquences.»