D'aucuns m'accuseront de cynisme gratuit, mais je n'ai jamais cru au conte de fées entre Tom Cruise et Katie Holmes. C'est peut-être l'aura de scientologie autour de leur image trop parfaite. Ou encore la transformation foudroyante (et instantanée!) de madame Cruise en maman parfaite, carte de mode et meilleure amie de Posh Spice et Jennifer Lopez. Ou bien l'étrange lueur qui émane de ses yeux. On dirait parfois une femme robot...

Enfin, toujours est-il que depuis qu'elle a uni sa destinée à Tom Cruise, j'ai l'impression que Katie Holmes a été embauchée pour jouer un rôle qu'elle défend avec rigueur, mais sans conviction. Même si elle est hyper bien coachée et dirigée par les gourous de la scientologie de l'entourage de Tom Cruise, je n'y crois pas une seconde.

 

Malgré ma méfiance à l'endroit de la maman de Suri, je n'allais évidemment pas rater l'occasion d'assister à ses débuts sur Broadway. Cynique, oui. Mais surtout paradoxale.

Depuis le 18 septembre, donc, Katie Holmes défend le rôle d'Ann Deever dans All My Sons d'Arthur Miller. Une jeune fille mignonne, pétillante, pleine de vie, de retour dans son bled natal, deux ans après la disparition de son fiancé dans la Deuxième Guerre mondiale.

La première de All My Sons était, paraît-il, un grand cirque où médias et groupies espéraient frénétiquement apercevoir un maximum de vedettes. Parions que le Shoenfeld Theater n'aura jamais été aussi populaire auprès des lecteurs du Star et du People.

Les acteurs Dianne Wiest et John Lithgon portent sur leurs épaules cette mise en scène hyper conventionnelle de Simon McBurney. À vrai dire, cela faisait longtemps que je n'avais pas assisté à un spectacle de facture aussi vieillotte, tant dans la scénographie que dans le jeu des acteurs. D'ailleurs, on ne peut faire autrement qu'admirer l'humilité de ces grands acteurs, qui savent pertinemment que la majorité des places du théâtre sont occupées par d'avides amateurs de potins de stars...

Quant à la vedette de la soirée - qui tient somme toute un rôle assez secondaire - elle livre ses répliques à la manière d'une élève studieuse qui a longuement étudié sa leçon. Non, madame Cruise ne se ridiculise pas, n'oublie pas ses répliques, ne s'empêtre pas dans ses phrases. Elle varie le degré de ses émotions, rit avec candeur, danse avec désinvolture, pleure avec désespoir. On sent l'armée de coachs qui l'a secondée pour son entrée à Broadway.

Mais malgré tout cela, je n'y ai pas cru deux secondes. Katie Holmes, dans la vie comme au théâtre, me paraît toujours aussi authentiquement fausse. Facile de transformer une girl next door en épouse glamour d'un acteur célèbre. Mais en faire une actrice de théâtre, voilà une tâche autrement plus difficile. Même pour les gourous les plus rigoureux.