Il y a du Deadwood dans la façon non romantique, violente et brute de traiter l'histoire dans Vikings. Ça tombe bien puisque cette première saison (neuf épisodes en anglais) s'intéresse aux premiers pas (comprendre: raids) des guerriers nordiques en Angleterre. Or, l'Angleterre, c'est l'Ouest et une mine d'or pour Ragnar Lodbrok et ses hommes.

Cette découverte de territoires inconnus est l'aspect le plus fascinant de cette série irlando-canadienne qui se déroule à la fin du VIIIe siècle et dévoile une page d'histoire peu documentée du moins, si on la compare aux autres sur lesquelles s'est penché son créateur, Michael Hirst, aussi à l'origine du film Elizabeth et de la série The Tudors.

Peut-être est-ce pour cela, par manque de repères, que Vikings s'avère moins «historique» (dans le sens de grande histoire) que ce que donnaient à penser ses premiers épisodes, où Ragnar traverse les grandes eaux pour arriver en des territoires faisant partie de la légende aux yeux de la plupart de ses semblables ; où, avec une poignée d'hommes, il mène un premier raid contre un monastère (ne comprenant pas pourquoi ces hommes en robe ne défendent pas plus leurs trésors).

La suite donne davantage dans le quotidien des personnages l'amour/rivalité entre Ragnar et son frère, les relations (de plus en plus) tendues du guerrier avec le «Earl» de son clan, la vie de famil le et, malheureusement, cela manque de souffle. Même l'exploration des rites religieux pratiqués alors manque de conviction et de mystère.

Mais on reste accroché à cause de la beauté des paysages (la série a été tournée en Irlande); du réalisme des décors, des costumes, des scènes d'action; du jeu extrêmement convaincant des interprètes l'Australien Travis Fimmel en tête: son regard peut se faire meurtrier puis rieur, fourbe puis amoureux en une fraction de seconde; et il plonge dans les combats avec autant de facilité que la hache de Ragnar dans un crâne.

Et puis, il y a le facteur «je ne savais pas ça!». Que les drakkars étaient somme toute assez petits. Que les raids étaient menés par des groupes d'hommes (parmi lesquels se trouvaient des femmes) aussi restreints et ignorant totalement ce qui les attendaient une fois débarqués sur terre. Etc.

Bref, il y a découverte. Et, au bout du neuvième épisode, un «déjà fini?» qui est généralement bon signe.

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La série est présentement diffusée sur les ondes de SuperÉcran le vendredi à 21h.

* * * 1/2

CRÉÉE PAR MICHAEL HIRST. AVEC TRAVIS FIMMEL, KATHERYN WINNICK, GABRIEL BYRNE, CLIVE STANDEN, GUSTAF SKARSGARD.