Au croisement de Smallville, de Lost et des mythes de Robin des Bois et de Batman, voici Arrow (23 épisodes, en anglais et en français). Inspirée du personnage de comic books Green Arrow, identité masquée (ou plutôt encapuchonnée) du milliardaire playboy Oliver Queen, la série se détache toutefois très vite de Smallville, justement, qui racontait les  jeunes années de Clark Kent et dont l'un des personnages de plus en plus importants était... Oliver Queen.

Ainsi, le très aimé Justin Hartley, qui l'incarnait aux côtés de Tom Welling, n'a pas été choisi pour chausser ces bottes familières. Le signal était clair: Arrow ne serait pas un spin-off de Smallville. Une évidence dès les premiers épisodes de la série, dont le ton n'est pas du tout «pré-adolescent» et la violence, pas «cartoonesque». Dès son entrée en jeu, Oliver/Arrow va tuer. À mains nues. Il tuera beaucoup au fil de la saison. Il y a de la vengeance dans l'air. Ou de la justice? Les auteurs ne savent pas encore marcher de façon fluide sur ce fil-là. Les discours, frontaux ou en sous-textes, se multiplient sur le sujet. Il y a un bout de chemin  à faire ici.

En fait, ce qui constitue l'originalité d'Arrow sont ses retours en arrière qui lèvent le voile sur ce qu'Oliver a vécu, d'abord, dans le naufrage du bateau de son père; puis, pendant cinq ans, sur une île... pas déserte. Il aurait mieux valu qu'elle le soit. Elle aurait été moins dangereuse. Oliver Queen en est sorti vivant mais le corps et l'âme marqués de cicatrices. Loin du joli coeur qu'il était quand il a quitté Starling City - qu'il veut maintenant délivrer de toute corruption.

Pour interpréter le personnage, le Torontois Stephen Amell. Qui s'empêtre un peu dans la narration hors-champ à laquelle il devrait se livrer en début de saison - bonne idée d'avoir abandonné ce concept bancal. Qui s'est «travaillé» un corps d'athlète que le spectateur/trice peut jauger à chaque épisode - puisqu'il s'entraîne sans relâche dans son «arrow-cave». Qui porte un costume plutôt seyant. Et qui a développé une excellente chimie avec certains de ses vis-à-vis - en particulier David Ramsey, qui commence comme garde-du-corps d'Oliver-bébé-gâté et devient le complice d'un Arrow... qui a perdu son Green en cours de route. Pourquoi pas.

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ARROW 1. CRÉÉE PAR GREG BERLANTI, MARC GUGGENHEIM ET ANDREW KREISBERG. AVEC STEPHEN AMELL, KATIE CASSIDY, DAVID RAMSEY, SUSANNA THOMPSON. SORTIE: 17 septembre.