Éparpillée. C'est l'impression que donne la cinquième saison de True Blood (12 épisodes, en anglais ou en français). Trop d'arcs dramatiques et de personnages. Le problème, ce n'est pas que ce soit dur à suivre (ce ne l'est pas), mais que les histoires avancent très lentement puisqu'il faut donner un peu de temps à chacune. Cela devient frustrant. Mais la série créée par Alan Ball à partir des romans de Charlaine Harris, avec son humour noir, sa grande qualité visuelle, son mélange gothique, sexe et gore, distille toujours ce parfum addictif faisant qu'il serait encore douloureux de s'y arracher.

Bref, au programme: Sookie découvre une partie de la vérité concernant la mort de ses parents; Bill et Eric sont maintenant à la merci de la Vampire Authority et mènent pour elle des missions afin de ne pas goûter à la «vraie mort»; Sam poursuit un groupe de tueurs de métamorphes; les Bellefleur ploient sous les problèmes (Terry, parce que des souvenirs de guerre remontent à la surface, et Andy, parce qu'il amorce une relation amoureuse) dans des intrigues qui semblent faire partie d'une autre série; Tara, que l'on croyait morte à la fin de la saison précédente ne l'est finalement pas tant que cela; Alcide se bat pour prendre la tête de la meute de loups-garous; Jason se met comme d'habitude les pieds (et autres choses) dans les plats (et autres choses); Pam est en manque criant d'Eric; l'affreux Russell Edgington, qui veut se gorger de sang de fée pour pouvoir survivre à la lumière du jour, fait équipe avec l'ex-révérend Newlin devenu porte-parole de la Ligue américaine des vampires; Jessica et Hoyt ne savent plus où ils en sont (nous non plus d'ailleurs).

Beaucoup? Très beaucoup, même. Le manque d'un méchant central (Michelle Forbes en Maryann Forrester est toujours, à ce titre, inégalée) se fait criant. Chose qui pourrait être réglée dans la prochaine saison (sa diffusion commence le 16 juin sur HBO), si l'on se fie aux événements survenus dans l'incroyable dernier épisode de la dernière saison. Il est signé Alan Ball (dont c'est le chant du cygne pour la série, qu'il confie à Mark Hudis) qui s'est ici vraiment éclaté - et en ce qui concerne certains personnages, ce n'est pas une figure de style.

*** 1/2

TRUE BLOOD 5. CRÉÉE PAR ALAN BALL. AVEC ANNA PAQUIN, STEPHEN MOYER, ALEXANDER SKARSGARD, SAM TRAMMELL, RYAN KWANTEN.