Six mois après que Jack l'Éventreur a cessé ses... activités, la population de Whitechapel est toujours sur les dents. Inquiète. En colère. Mécontente du travail des détectives qui ont mené l'enquête - détectives eux-mêmes en proie à quelques désillusions. C'est alors qu'une nouvelle prostituée est sauvagement assassinée. Le «ripper» serait-il de retour?

Ainsi commence la première saison de la formidable série britannique Ripper Street (huit épisodes, en anglais avec sous-titres anglais), qui nous présente ainsi ses trois piliers, trois hommes sombres, gueules cassées (physiquement ou psychologiquement), dont on découvrira les secrets et les failles au fil des épisodes: l'inspecteur Reid, un des policiers responsable de l'enquête sur l'Éventreur; son bras droit, le sergent Drake; et le capitaine Jackson, ancien médecin de l'armée américaine ferré en ces techniques médico-légales qui émergent à l'époque et qui vont révolutionner l'art de trouver des preuves - et des coupables. Ils évoluent dans un Whitechapel crade, pauvre, violent, sans foi ni loi - la manière, crue et sans une ombre de glamour, rappelle celle de Deadwood -, et ils sont méprisés par leurs pairs de la «haute», des quartiers plus huppés, quoi, pas très loin en distance, mais à des années-lumière en matière de statut. Huit épisodes, donc, dont les deux premiers ne rendent pas justice à l'ensemble. On se cherche encore un peu, un ton, une manière, une originalité. Et on place les choses. Qui éclosent au troisième. À partir de là, chaque heure se fait téléfilm «de genre»: ici, thriller sanglant; là, suspense politique; ailleurs, intrigue économique; plus loin, enquête médico-légale - un aspect qui n'est pas sans rappeler Musée Éden, dont on regrette alors plus encore de la suite. L'ensemble forme un tout qui se tient grâce à des personnages d'une incroyable complexité, à une réalisation soignée, une qualité d'interprétation - même dans les rôles secondaires, qui ne sont pas là que pour peupler les lieux et les histoires. Ils peuvent en effet, très soudainement, nous éclater à la figure... ou nous faire éclater en sanglots (enfin, presque). Parce que personne, vraiment personne, n'est en sécurité dans les rues de Whitechapel. Et parce que tout le monde y porte un masque. Ou plusieurs. RIPPER STREET 1 CRÉÉE PAR RICHARD WARLOW, JULIE RUTTERFORD, DECLAN CROGHAN, TOBY FINLAY. AVEC MATTHEW MACFADYEN, JEROME FLYNN, ADAM ROTHENBERG. ****