Les premières saisons sont celles des ajustements, et les tâtonnements y sont plus facilement excusables. On attend davantage de celles qui suivent. Malheureusement, dans le cas de la deuxième saison de Haven (13 épisodes, en anglais ou en français), les choses ont peu bougé depuis les épisodes originaux. Il y avait pourtant matière à cela.

Rappelons les faits. Vaguement inspirée de la nouvelle de Stephen King The Colorado Kid, Haven se déroule... à Haven, village côtier du Maine où apparaissent régulièrement des Troubles - événements provoqués par des habitants des lieux possédant des pouvoirs paranormaux.

La première saison commençait avec l'arrivée d'Audrey Parker, agente du FBI, en ces lieux. Une enquête de routine allait tourner en quelque chose de plus permanent au moment de la découverte d'une photo de... sa mère? D'elle-même? Bref, de son sosie, sur les lieux où, quelques décennies plus tôt, le cadavre du Colorado Kid a été découvert. La jeune femme décide de rester et se joint aux forces policières locales, la plupart du temps occupées par les personnes affectées par les Troubles.

Bref, enquêtes mâtinées de paranormal: le résultat ressemble à des histoires genre «monster of the week». Ce qui est acceptable pour la première saison. Moins pour la deuxième, qui n'utilise pas assez le mystère qu'est Audrey: d'où vient-elle? Qu'est-elle? Quel est son rapport avec Haven? On revient là-dessus dans les derniers épisodes - qui mènent à une finale percutante, mais ô combien déjà vue -, et c'est trop peu et trop tard.

Comment, en effet, croire que la policière, après avoir découvert, en ouverture de cette saison, un sidérant morceau du casse-tête que constitue son passé, ne soit pas plus curieuse de fouiller la chose et choisisse de vaquer à ses occupations quotidiennes? Peu crédible, même si à Haven, le quotidien est quand même plus rock'n roll que dans la plupart des villages, côtiers ou pas.

Mais la performance d'Emily Rose dans le rôle principal, celle de Lucas Bryant dans celui d'un policier qui ne sent rien (douleur, caresse, etc.) et surtout d'Eric Balfour dans celui d'un contrebandier recyclé (officiellement) en restaurateur, fait qu'on ne lâche pas cette barre-là. En tout cas, pas encore.

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HAVEN 2. Conçue PAR SAM ERNST ET JIM DUNN À PARTIR D'UNE NOUVELLE DE STEPHEN KING. AVEC EMILY ROSE, LUCAS BRYANT, ERIC BALFOUR, NICHOLAS CAMPBELL.