Il y a la finale parfaite, celle de Six Feet Under. Il y a les finales excellentes, celle de The Wire et de Minuit, le soir. Il y a les finales qui divisent, celles des Sopranos et de Lost. Et il y a les finales qui déçoivent, celle de Battlestar Galactica étant l'exemple jamais égalé. Sans être catastrophique, celle de Big Love entre malheureusement dans cette catégorie.

La série qui se penche sur le destin d'une famille mormone fondamentaliste pratiquant la polygamie, les Henrickson - composée de Bill, de ses trois épouses et de leurs huit enfants - avait commencé à être moins forte en cours de troisième année et elle ne parvient pas à remonter complètement la pente dans son dernier tour de piste (10 épisodes en anglais, avec sous-titres anglais ou français).

L'intérêt de Big Love était sa manière sans parti pris de parler de polygamie. On ne condamnait pas. On n'approuvait pas non plus. Mais on intéressait en se penchant sur les relations entre le mari et ses épouses, la manière dont ils parvenaient à conserver le secret de leur situation matrimoniale (et illégale), etc. Et puis, il y avait l'affrontement entre ces polygames vivant dans la civilisation et ceux du domaine de Juniper Creek, vivant à l'écart du «monde».

Fascinant.

Puis, tranquillement, le patriarche de la famille est devenu un monstre d'ambition auquel il a été difficile de rester attaché. Propriétaire d'une grande surface, il veut en ouvrir une autre. D'accord. Puis, il désire ouvrir un casino. Pourquoi pas? Ensuite, il devient obnubilé par l'idée de devenir sénateur de l'Utah et mène campagne. Et, en guise de discours d'acception après son élection, il dévoile à tous qu'il est polygame. Pardon?

Ainsi se termine la quatrième saison. La cinquième s'attarde sur les répercussions de cette annonce très, très mal reçue par tous - sauf Bill, qui tient le cap dans la tempête qu'il a déclenchée. L'entêtement aveugle d'une mule. Autour de lui, quelques personnages (sa première épouse en particulier) cessent d'être cohérents avec eux-mêmes. Et c'est la débandade jusque dans la scène où Bill rencontre son destin et dans la «postface» qui conclut la série.

Le point positif? L'ensemble contient assez de qualités pour ne pas regretter d'avoir plongé dans cet univers - et pour continuer à conseiller Big Love aux amis.

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BIG LOVE - THE COMPLETE FIFTH SEASON ***

CRÉÉE PAR MARK V. OLSEN ET WILL SCHEFFER.

AVEC BILL PAXTON, JEANNE TRIPPLEHORN, CHLOË SEVIGNY, GINNIFER GOODWIN.