La scène d'ouverture est tellement, mais tellement connue, de ceux qui suivent l'actualité au sud de notre frontière lorsque le sexe se mêle à la politique! La première saison de The Good Wife (23 épisodes en anglais ou en français) s'ouvre en effet sur un homme politique au micro, avouant les écarts de conduite qu'il a commis en compagnie d'une dame de petite vertu, affichant ses remords et remettant sa démission, la queue entre les jambes. À ses côtés, une femme digne, aux traits tirés, vêtue d'un tailleur austère. On pense à Hilary Clinton, à Silda Spitzer, à Jenny Sanford.

Et on pourrait aussi penser à Alicia Florrick. Elle est l'épouse de Peter Florrick, procureur de l'Illinois accusé d'avoir utilisé l'argent public à des fins malhonnêtes et d'avoir eu une liaison avec une prostituée. Elle, Alicia, a passé les 15 dernières années de sa vie à la maison pour s'occuper des enfants et dans la bonne société de Chicago pour sourire au bras de son mari. Jusqu'à ce que tout son monde soit pulvérisé sous le poids du scandale et de la trahison. Mais dans sa «vie» précédente, Alicia était avocate. Elle va reprendre du service, avec toutes les difficultés que l'on pressent et en se heurtant à tous les préjugés que l'on imagine.

C'est ainsi que Michelle et Robert King sont parvenus à renouveler jusqu'à un certain point ce genre très exploité qu'est la série dramatico-légale.

Au service de leur arc dramatique premier, des personnages principaux ambigus, portés par des acteurs capables de jouer dans les zones grises - Julianna Margulies en tête, dans le rôle-titre, c'est-à-dire cette good wife (quel mauvais titre, autant en version originale qu'en version française, Une femme exemplaire!) qui a la couenne dure et saura faire face à la musique non sans émettre quelques fausses notes.

Quant à Chris Noth dans la peau du mari déchu, il rappelle par moments le Mr. Big de Sex and the City mais, bon, les deux personnages ont le poids du pouvoir en commun. Autour d'eux, Christine Baranski et Josh Charles sont parfaits dans leur interprétation des deux principaux associés de la firme où Alicia se retrouve à travailler. C'est après que la distribution se gâte, peut-être parce que les personnages offerts aux acteurs concernés sont moins nuancés, plus caricaturaux.

Mais le plaisir n'est pas gâché pour autant, les cas légaux abordés étant en général intéressants - et, chaque épisode ajoutant sa pierre au destin tendu d'Alicia et de sa famille. Le tout menant à une scène finale ouverte sur un énorme point d'interrogation mais qui boucle en même temps parfaitement la boucle avec la toute première. Une femme exemplaire, hein...

THE GOOD WIFE 1

Créée par Robert King et Michelle King. Avec Julianna Margulies, Christine Baranski, Josh Charles, Archie Panjabi, Chris Noth.

*** 1/2