Salade grecque est une série en huit épisodes créée par Cédric Klapisch. C’est la suite de la trilogie composée de L’auberge espagnole, des Poupées russes et de Casse-tête chinois, devenue culte et qui a marqué toute une génération. Dans Salade grecque, présentée sur Prime Video, on suit les enfants de Xavier (Romain Duris) et Wendy (Kelly Reilly) que sont Tom (incarné par le Québécois Aliocha Schneider) et Mia (Megan Northam).

L’histoire

À la mort de leur grand-père, Tom et Mia héritent d’un immeuble à Athènes. Tom, qui habite à New York, va rejoindre sa sœur, qui est déjà à Athènes. Il découvre qu’elle n’étudie pas les sciences politiques à l’université, qu’elle ment à toute la famille et qu’elle est engagée dans une association humanitaire qui aide les réfugiés et les migrants. Leurs modes de vie sont opposés : Tom souhaite monter sa start-up sur la green économie, la nouvelle mine d’or, avec l’argent hérité en vendant l’immeuble, tandis que Mia, rebelle et engagée, souhaite sauver le monde et va squatter dans l’immeuble dont elle vient d’hériter.

Une nouvelle génération

Comme dans le film L’auberge espagnole, la jeunesse européenne est au centre de la série Salade grecque, mais l’époque est moins insouciante. Tom et Mia vont se retrouver, comme leurs parents, à cohabiter avec des jeunes de toutes les nationalités (italiens, croates, tchèques, grecs, syriens) dans un immeuble délabré. On voit que cette génération est beaucoup plus militante que celle de leurs parents qui faisaient la fête dans les bars de Barcelone, sans se préoccuper du sort du monde. Les préoccupations ont changé, et Cédric Klapisch s’est entouré d’une équipe de cinq scénaristes de moins de 35 ans pour bien comprendre la jeunesse d’aujourd’hui.

Le propos de la série est plus grave, les situations aussi. Il est question de la crise migratoire, mais aussi de violence policière, d’agression sexuelle, de la guerre en Ukraine, d’identité de genre, des rapports hommes-femmes, de solidarité. Ce mélange est parfois un peu indigeste, tout comme les ruptures de ton dans certains épisodes où on vit de réelles tragédies, comme la mort d’un des colocataires.

PHOTO FOURNIE PAR LA PRODUCTION

Les principaux interprètes de la série Salade grecque, Romain Duris, Megan Northam, Aliocha Schneider et Kelly Reilly

Des dialogues savoureux

C’est la force de Cédric Klapisch de découvrir de jeunes talents. Il y a évidemment Aliocha Schneider, qui joue avec une grande justesse un personnage qui va vivre toutes sortes de mésaventures au fil des épisodes. Megan Northam est très intense et entière dans le rôle de Mia ; on aime aussi l’actrice italienne Fotinì Peluso, les Français Reham Alkassar et Amir Baylly ainsi que le Croate Josip Ledina.

On aurait aimé voir davantage Romain Duris. Il est franchement lumineux et drôle en père très enthousiaste à l’idée que ses enfants vivent à leur tour leur jeunesse en colocation, à Athènes, berceau de la civilisation, et qui attend un enfant avec sa nouvelle conjointe. Il lance aussi des répliques du genre : « Athènes, ce n’est pas que des cars de touristes qui viennent de partout visiter le Parthénon avec des selfie sticks ? » Les dialogues sont savoureux et certaines scènes, hilarantes. Les discussions intergénérationnelles sur les choix et digressions de la vie sont pleines de vérité et de drôlerie. Le cinquième épisode, qui se passe à Noël lors des retrouvailles familiales en France, est d’anthologie : les rebondissements y sont multiples, tout comme les malaises. Même si les épisodes sont inégaux, on passe un bon moment avec cette jeunesse où tout est possible… ou presque.

Salade grecque est présenté sur Prime Video.