(Bangkok) Après un film sur Amazon, au tour de Netflix : la plateforme de streaming présente jeudi sa série sur le sauvetage périlleux de jeunes footballeurs coincés dans une grotte thaïlandaise en 2018, avant un documentaire avec le témoignage inédit des enfants en octobre.

Thai Cave Rescue (Le sauvetage de l’impossible) retrace en six épisodes d’une heure environ l’opération spectaculaire qui a permis d’exfiltrer douze garçons et leur entraîneur d’un souterrain inondé dans le nord de la Thaïlande.

Comme Thirteen Lives (Treize vies), le long métrage sorti en août sur Prime Video, l’intrigue s’ouvre par un match de foot entre les adolescents, qui prolongent leur temps ensemble par une visite à la grotte de Tham Luang.

Surpris par la montée subite des eaux en raison de la mousson, ils ne ressortiront que 18 jours plus tard de cet enfer humide, au prix d’une mission de secours spectaculaire ayant mobilisé jour et nuit près de 10 000 volontaires locaux et étrangers, qui a tenu le monde en haleine.

« J’en ai des frissons rien qu’en y pensant. Quand les enfants sont sortis, tout le monde pleurait. C’était un miracle », se rappelle auprès de l’AFP Urassaya Sperbund, actrice vedette dans le royaume, qui joue une ingénieure hydraulique américano-thaïlandaise dans la série.

Netflix a misé sur une distribution essentiellement locale, avec une direction thaïlandaise, quand son concurrent a opté pour l’international, avec Colin Farrell et Viggo Mortensen pour incarner les protagonistes et le réalisateur américain Ron Howard à la baguette.

Film, série, documentaire…

PHOTO MANAN VATSYAYANA, AGENCE FRANCE-PRESSE

« J’en ai des frissons rien qu’en y pensant. Quand les enfants sont sortis, tout le monde pleurait. C’était un miracle », se rappelle Urassaya Sperbund, actrice vedette en Thaïlande qui joue une ingénieure hydraulique américano-thaïlandaise dans la série.

Ce sont deux manières de raconter l’histoire qui avait ému la planète qui s’opposent.

Avant une troisième version qui doit arriver le 5 octobre sur Netflix, sous la forme d’un documentaire avec les témoignages des enfants — qui ont signé un contrat d’exclusivité avec Netflix à 100 000 dollars par tête selon la presse américaine —, intitulé Les 13 rescapés : Notre enfer dans la grotte.

« Je pense que la série couvre des parties dont on n’a pas assez parlé, comme l’histoire de Saman Kunan (le sauveteur thaïlandais mort durant l’opération, NDLR). L’épisode qui lui est consacré a été le plus difficile », assure l’un des deux réalisateurs, Nattawut Poonpiriya.

« C’était un défi de réaliser une série à partir de faits réels, parce que tout le monde connaît la fin. Mais puisque la série dure six heures, ça nous a permis d’évoquer des détails sur les personnages et les situations », poursuit-il.

« C’est une histoire basée sur la famille : l’amour, le désespoir, l’espoir, les erreurs… Il y a tellement d’émotions qu’on n’avait pas vues avant », renchérit Urassaya Sperbund.

« Doigts fripés »

PHOTO MANAN VATSYAYANA, AGENCE FRANCE-PRESSE

Taneth Warakulnukroh campe le rôle principal de la série.

Le tournage s’est déroulé durant la saison humide, en partie dans la grotte de Tham Luang, dans la province de Chiang Rai, frontalière de la Birmanie. « Mes doigts étaient fripés et il faisait très froid. C’était intense sur place », poursuit l’actrice.

« On ne sait pas vraiment comment ça s’est passé dans les faits. La vérité, que le monde ne peut nier, c’est qu’il y a eu des êtres humains qui ont voulu s’entraider au-delà des classes sociales, de leur genre, âge, religion ou langue », estime Taneth Warakulnukroh, qui campe le rôle principal de la série.

L’acteur âgé de 64 ans incarne le gouverneur de Chiang Rai qui essaie de coordonner les efforts des militaires thaïlandais et américains avec ceux des plongeurs britanniques ou australiens, tout en tenant informées les familles des enfants coincés.

« Ils sont tous engagés avec un cœur pur. Qu’importe le temps qui passe, j’espère que cette série va rappeler ce fait, parce qu’on a parfois tendance à l’oublier », poursuit-il.

Avec une autre leçon à retenir, comme le rappelle Urassaya Sperbund : « si vous voulez visiter une grotte, assurez-vous avant qu’il ne pleuve pas trop fort ».