Katia Gagnon, chef de l’équipe d’enquêtes à La Presse, et Vincent Larouche, journaliste aux enquêtes, ont pour travail de lever le voile sur des drames humains et des histoires criminelles qui pourraient facilement figurer dans la série de Luc Dionne. Pourtant, le soir venu, ils ont regardé religieusement District 31. Ils nous expliquent pourquoi… et expriment leurs réserves sur le personnage du journaliste Jean Brière.

Ma dose quotidienne

Pendant six ans, j’ai eu besoin de mon fix quatre fois par semaine. Du lundi au jeudi, j’étais incapable d’attendre le lendemain pour voir la suite de District 31. Qu’est-ce qui a causé cette dépendance majeure ? Ces personnages particulièrement attachants ? Ces intrigues parfois abracadabrantes, mais toujours haletantes ? Ces drames humains bouleversants qu’on voyait défiler au 31 soir après soir ? Les références codées à l’actualité ? Les revirements qui nous laissaient au bord du gouffre, en fin de semaine comme en fin de saison ? Après six ans, je ne le sais toujours pas, tout comme il est difficile de dire ce qu’on aime, précisément, dans un plat particulièrement réussi. L’alliage des goûts est simplement juste à point. Seule note amère, qui me faisait – souvent – grincer des dents : l’infâme Jean Brière, cette caricature de journaliste, qui régurgite sans discuter toute l’info que lui donnent les policiers, sans même se soucier de prendre des notes. Mais je vais m’ennuyer longtemps de Patrick, de Bruno et des magouilles du commandant Chiasson. Pendant six ans, ils ont pratiquement fait partie de la famille.

Katia Gagnon, La Presse

Comme un écho à l’actualité

J’ai couvert plusieurs histoires qui recoupaient les thèmes abordés par District 31. En regardant la série, j’avais beaucoup de plaisir à faire des liens avec l’actualité. Parfois, l’intrigue intégrait des allégations dont nous entendions parler au travail et qui n’étaient pas publiées dans les journaux, faute de preuves, mais qui faisaient du bon matériel de fiction. J’étais aussi fasciné par le jeu des comédiens. Ils incarnaient tellement bien certaines personnes que je croisais pendant la journée : c’en était troublant ! Le métier de journaliste n’est pas représenté sous un jour très favorable par la série, mais je comprends. C’est une série qui se place du point de vue de la police et qui reflète généralement la façon dont certains policiers s’imaginent qu’on travaille…

Vincent Larouche, La Presse

Faites notre quiz : que connaissez-vous de District 31 ?