Trente-trois ans après avoir été entendue par la Cour suprême du Canada, l’affaire Chantal Daigle, moment charnière de l’histoire du droit à l’avortement, devient le sujet d’une minisérie produite par Sophie Lorain et Alexis Durand-Brault.

Désobéir : le choix de Chantale Daigle relatera « à l’échelle humaine le droit à l’avortement », apprend-on dans un communiqué qui souligne par ailleurs que ce sujet demeure d’actualité, à l’heure où la liberté des femmes de disposer de leur corps est encore menacée, un peu partout dans le monde. La série réalisée par Alexis Durand-Brault (C’est le cœur qui meurt en premier) et écrite par Daniel Thibault et Isabelle Pelletier (Ruptures, Boomerang) sera offerte sur Crave au printemps 2023.

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Le réalisateur Alexis Durand-Brault

Le 8 août 1989, le plus haut tribunal au pays tranchait en la faveur de Chantal Daigle, une jeune femme de 21 ans qui souhaitait avoir recours à l’avortement, un désir auquel s’opposait son ex-conjoint. La Cour suprême concluait ainsi que le fœtus n’a pas le statut d’une personne juridique. L’interruption de grossesse avait été décriminalisée un an plus tôt, le 28 janvier 1988.

La saga judiciaire entourant Chantal Daigle fascine visiblement bien des créateurs. Tanya Lapointe confiait le 27 mars dernier au collègue Marc-André Lussier plancher sur un projet de long métrage de fiction inspiré de l’affaire.

« Karine Vanasse et Nathalie Brigitte Bustos m’ont approchée pour en assurer la réalisation, mais ce projet est vraiment embryonnaire, disait-elle. Nous en sommes à l’étape de l’écriture du scénario avec Valérie Beaugrand-Champagne. La matière est riche et je crois que le regard que nous pouvons porter aujourd’hui sur cette histoire la rend toujours pertinente. »

Nous apprenions aussi en août 2021 que la SODEC a soutenu le développement de Chantal, un film de François Péloquin (Le bruit des arbres), qui s’abreuve à la même matière.