Des personnages fascinants joués par une distribution de vedettes. Le début des années 1980 dans une ville qui brille de mille feux. Un mélange entre documentaire et divertissement pur. Winning Time : The Rise of the Lakers Dynasty raconte l’histoire d’une des équipes de basketball les plus glorieuses de l’histoire à une époque endiablée. Cette série est bien plus qu’une œuvre sur le sport, c’est une page d’histoire.

PHOTO WARRICK PAGE, FOURNIE PAR HBO

Quincy Isaiah est très convaincant dans le rôle de Magic Johnson.

L’inspiration

Le livre Showtime : Magic, Kareem, Riley, and the Los Angeles Lakers Dynasty of the 1980s, de Jeff Pearlman, est la source d’inspiration principale de la série créée par Max Borenstein (Godzilla) et Jim Hecht (Ice Age : The Meltdown) – ne vous laissez pas tromper par les expériences passées des deux scénaristes. Même si l’œuvre relate des évènements bien réels concernant des personnes pour la plupart toujours en vie, aucune n’a été consultée lors de la production. De plus, ni la NBA ni l’organisation des Lakers n’ont donné leur accord. Cela permettait plus de liberté créative, puisque le désir d’authenticité demeurait une priorité. En entrevue avec The Hollywood Reporter, le producteur Adam McKay (Don’t Look Up, The Big Short), qui réalise aussi le premier épisode, a indiqué que s’il pouvait parler aux gens concernés, il leur dirait « de ne pas s’inquiéter, car nous brossons le portrait entier ». Pour certains, c’est plus ou moins rassurant, car il y a eu des hauts vertigineux et des bas scandaleux dans l’atteinte de la gloire.

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Jerry Buss (John C. Reilly) et Magic Johnson (Quincy Isaiah)

L’époque

Il s’est aussi écoulé plus de 40 ans depuis l’achat des Lakers par Jerry Buss (John C. Reilly) et le repêchage de Magic Johnson (Quincy Isaiah), en 1979, point de départ des 10 épisodes. Les mœurs ont changé. Le sexisme et le racisme omniprésents frappent, mais rappellent aussi qu’il reste du chemin à faire. La série commence avec une affirmation de Jerry Buss : il adore le sexe et le basketball. Pour relancer sa nouvelle acquisition, il s’inspire de son autre passion. Ainsi, les meneuses de claque sont remplacées par les Lakers Girls, beaucoup plus sexy – et menées par une certaine Paula Abdul. Un club privé est bâti à l’intérieur du Forum, domicile de l’équipe. Les célébrités de L.A., dont Jack Nicholson et Richard Pryor, ont une place réservée dans la première rangée. Des femmes, dont la fille de Jerry Buss, Jeanie (Hadley Robinson), sont à l’origine de bien de ces nouveautés. Buss est montré comme un coureur de jupons, mais qui accorde aussi une place importante aux femmes au sein de son organisation. L’un des nombreux contrastes de cette série.

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L’ancien joueur des Lakers Norm Nixon est interprété par son fils DeVaughn.

Le style

La signature d’Adam McKay est bien présente, même s’il n’a tourné que le premier épisode – Jonah Hill, Damian Marcano, Tanya Hamilton, Payman Benz et Sali Richardon-Whitfield réalisent les autres. Les personnages s’adressent parfois directement aux spectateurs. La caméra navigue entre le documentaire et le film amateur. La lumière, les lentilles et les couleurs donnent l’impression que la série a été filmée à l’époque où se situe l’action. Des images qui semblent d’archives, mais qui ne le sont pas et l’animation sont utilisées pour dynamiser le récit. La trame sonore est composée de succès disco, soul et pop. Le rythme est soutenu, le montage est nerveux et l’action ne manque pas. Il y a aussi du basketball ! Les scènes de jeu sont spectaculaires, mais ne s’étirent pas. Winning Time : The Rise of the Lakers Dynasty, du moins les huit épisodes que nous avons visionnés, s’intéresse davantage aux joueurs lorsqu’ils sont à l’extérieur du terrain.

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Le légendaire Jerry West est incarné avec fougue par Jason Clarke.

Les vedettes

Quincy Isaiah est une révélation dans le rôle de Magic Johnson. Il affiche le même sourire irrésistible et la même sociabilité que le légendaire meneur de jeu. Sa performance permet aussi de découvrir le côté plus vulnérable de Magic. Solomon Hughes fait de même pour le géant Kareem Abdul Jabbar. Homme très complexe, il est joué tout en subtilité par cet autre nouveau venu. Le reste de la distribution est peuplée de noms bien connus. John C. Reilly est magnétique en Jerry Buss. Il ne serait pas étonnant qu’il soit cité aux prochains prix Emmy. Jason Clarke est tout simplement extraordinaire dans le rôle de Jerry West. Le caractère bouillant de l’ancienne vedette des Lakers, devenue entraîneur, est désopilant à l’écran. Gaby Hoffmann incarne Claire Rothman, bras droit de Buss et celle qui paie les pots cassés. Sa prestance et son cynisme sont délicieux. On retrouve aussi au générique Sally Field dans le rôle de la mère de Jerry Buss, Adrien Brody sous les traits de Pat Riley et Jason Segel dans la peau de Paul Westhead.

Dès le 8 mars, sur Crave (en anglais et en français) et à Super Écran (en français)