Avec énormément de retard, comme un colis de Postes Canada pris à Mississauga pendant sept semaines, le temps est (re)venu de répondre à toutes vos questions, pertinentes ou farfelues, sur le merveilleux monde de la télévision québécoise.

Satisfaire la clientèle, c’est hyper important ici. Il s’agit même d’un service essentiel, une façon à la fois ludique et efficace de renforcer le lien privilégié que nous entretenons avec nos lecteurs adorés, dirait mon patron après un séminaire en gestion des ressources humaines. Bien d’accord avec lui. Alors, trêve de préambule boboche, dépouillons ce courrier électronique abondant.

Un certain M. Picard, sa conjointe et leurs amis se demandent pourquoi il y a autant de vomissements pour exprimer la peur ou l’inquiétude dans nos séries. C’en est devenu absurde et irréaliste, me dit M. Picard.

Excellente question. C’est vrai que les scènes émétiques pullulent au petit écran. Une femme enceinte qui a des nausées, ça va. Un personnage qui a trop bu de limoncello, ça passe. Mais une personne stressée qui se précipite à la cuvette à la moindre contrariété, c’est intense. Et dégueulasse.

PHOTO LE SOLEIL

Sylvie Léonard et Sophie Cadieux dans une scène de Lâcher prise

La question a bien fait rigoler la brillante scénariste Isabelle Langlois (Lâcher prise), qui a eu recours quelques fois, elle l’admet, à ce procédé aux frontières du cliché. « C’est une image forte et, comment dire, très visuelle », constate Isabelle Langlois. En deux secondes, le téléspectateur comprend toute la pression que vit le protagoniste. Faut juste pas trop en abuser, merci.

Maintenant, M. Nadeau se gratte le coco à propos des publicités télévisuelles de Tim Hortons, qui se vante d’offrir à ses clients « des œufs canadiens fraîchement cassés ». Que veulent-ils dire exactement ? Que par le passé, ils cassaient leurs œufs plusieurs jours avant de les servir ? s’interroge-t-il.

En tant que client de ce bon vieux Tim, ça me chicotait aussi. Alors, au service des relations publiques de Tim Hortons, une porte-parole note qu’avant le 3 février 2021, les employés des restaurants utilisaient une préparation d’œufs mélangés pour omelettes dans la confection des sandwichs à déjeuner.

Depuis deux mois, Tim Hortons a changé de stratégie culinaire. Si vous commandez un Timatin, par exemple, le cuisinier craquera l’œuf sur la plaque, le cuira et le glissera ensuite entre deux tranches de muffin anglais.

Plus de frais, plus de vrai, dirait M. Ashton. Cette stratégie de Tim Hortons vise à rehausser la qualité des menus partout au pays, précise la chaîne de beignes et de café.

Passons à Mme Lehouillier, qui s’interroge : comment les auteurs de téléséries choisissent-ils les noms de leurs personnages ? Doivent-ils vérifier auparavant si ces noms existent dans la population ?

J’a-do-re cette question et l’équipe de District 31 a accepté d’y répondre. D’abord, oui, le service juridique de la société de production Aetios vérifie une tonne d’éléments du scénario de District 31, dont les noms des personnages. Les assureurs l’exigent pour se protéger contre d’éventuelles poursuites.

Si un journaliste corrompu et pédophile s’appelait Hugo Dumas dans le feuilleton, ça me prendrait plus que deux ou trois bonbons au pot pour me calmer, mettons.

Et avant d’introduire un nouveau détective dans District 31, l’équipe s’assure qu’aucun flic à Montréal ne porte le même nom. « Pour les personnages principaux, je fais plus attention, parce qu’ils seront là longtemps. Mais pour les personnages plus secondaires, dans bien des cas, il s’agit de noms d’amis d’enfance ou de gens que je connais », m’explique Luc Dionne.

PHOTO FOURNIE PAR RADIO-CANADA

Stéphane Pouliot, alias Poupou, est interprété par l’acteur Sébastien Delorme dans la série District 31.

D’ailleurs, Poupou existe vraiment dans la vie de Luc Dionne. Et le coroner Jocelyn Dame (Yves Jacques) a été baptisé en l’honneur de Jocelyn Dame, président de l’entreprise de purification d’air Sanuvox, qui a acheté un nom de personnage de District 31 lors d’un encan caritatif. Luc Dionne a aussi imprimé un tableau avec 8000 noms de famille, au cas où il tomberait en panne d’inspiration.

Dans le registre des variétés, Mme Gosselin veut savoir pourquoi En direct de l’univers ne se retrouve jamais sur Tou.tv. Réponse de Radio-Canada : « les droits musicaux ne sont libérés que pour les diffusions en direct. Le processus de libération des droits de rattrapage n’est pas le même et ces droits sont plus dispendieux ».

Finalement, une fan anonyme me demande si j’ai hâte, comme elle, à la deuxième saison de Si on s’aimait à TVA, prévue en mai. Euh, allô ? Est-ce que Louise Sigouin aime les dualités ? Est-ce qu’Émily Bégin a une passion pour les gros chandails en tricot ?

La réponse est : oui, très. Le printemps dernier, Si on s’aimait a été mon bonbon de pandémie. Les rots de Jonathan, les moustiques qui dévorent la pauvre Marie-Ève, la chambre d’hôtel la plus laide du Québec, l’évènement de grandeur nature, la saga du fromage Doré-Mi, le chien Casper, le pentacle de Fanny, l’incident des ciseaux géants, comment arrivera-t-on à accoter ça ? Je vous le demande le plus sérieusement du monde.