Il nous fallait cette fin heureuse et bouclée. Nous la méritions. Surtout en cette période d’incertitude, où notre santé mentale fragile nous aurait valu, à la fin du XIXe siècle, un séjour au sanatorium ou, pire encore, à l’asile de Morin-Heights avec la pauvre Donatienne (Kim Despatis).

Pour ceux qui ont pris du retard dans Les pays d’en haut à Radio-Canada, honte à vous ! l’alerte au divulgâcheur sonne ici comme le tocsin pour protéger Sainte-Adèle du grand incendie de forêt. Tout est ti-Bidou ?

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La scène finale de la série Les pays d’en haut

Alors, une des meilleures téléséries québécoises des dernières années a tiré sa révérence lundi soir avec une superbe scène de réjouissances, où nos personnages favoris, après avoir retiré leurs masques artisanaux (qui les protégeaient de la fumée), se sont pris dans leurs bras et se sont embrassés. C’était magnifique.

À 130 ans près, on aurait juré que c’était nous tous, à la fin de cette maudite pandémie, quelque part en 2022, alors qu’il sera possible de se promener sans couvre-visage et de coller nos amis ou nos familles.

Le minutieux scénariste Gilles Desjardins a clos son excellent western historique en ramenant la solidarité dans le canton. Le village s’est monopolisé pour extirper Séraphin (Vincent Leclerc), Donalda (Sarah-Jeanne Labrosse) et leur bébé des flammes.

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Séraphin (Vincent Leclerc) et Donalda (Sarah-Jeanne Labrosse) dans Les pays d’en haut

Étalée sur six saisons, la transformation de Séraphin Poudrier, de radin monstrueux à sous-ministre respectable, a été hyper crédible, notamment grâce au jeu extraordinaire de Vincent Leclerc. L’ancien collectionneur d’or a même sauvé ses camarades de la sécheresse en dynamitant le barrage de l’American Paper.

Séraphin, alias le justicier du Nord, n’a pas le cœur aussi pourri qu’on pense, a même plaidé son beau-frère Bidou Laloge (Rémi-Pierre Paquin) lors de la finale.

Le coup de la brosse à dents du marchand Lacour (Pierre Mailloux), qui a conquis la fuyante Délima (Julie Le Breton), a été génial. C’est ce genre de détail qui a contribué au charme irrésistible des Pays d’en haut.

L’histoire d’amour entre Donatienne et Pâquerette (Romane Denis) a également connu un joli dénouement. Enfermée à l’asile parce qu’elle est « invertie », un trouble moral nerveux et sensoriel très contagieux, selon son père, Donatienne a été libérée des griffes du DClaveau (Pierre Lebeau) grâce à un subterfuge impliquant des costumes et un faux policier.

Qui dit Far West, dit duel. Et deux hommes y ont laissé leur peau, soit le détective Pat Pessel (David Boutin) et le vilain curé Caron (David La Haye). D’ailleurs, les délires complotistes de ce prêtre disjoncté ont quasiment rejoint ceux de son interprète dans la vraie vie. Encore de la synchronicité involontaire !

Les personnages des Pays d’en haut formaient une distribution impressionnante. J’ai tellement aimé la rugueuse Caroline Malterre (Anne-Élisabeth Bossé), la pincée Angélique Marignon (Madeleine Péloquin), le bon vivant Todore Bouchonneau (Alexandre Landry), le soumis père Ovide (Michel Charette) ainsi que la déterminée Délima Poudrier, probablement ma préférée.

Deux des nouveaux résidants de Sainte-Adèle, Raphaël Lacour (Sébastien Diaz) et Iphigénie Lepotiron (Bianca Gervais), ont été fort convaincants. On connaissait les talents d’actrice de Bianca Gervais, mais pas ceux de Sébastien Diaz, très naturel à la caméra.

C’est dommage que Radio-Canada ne poursuive plus la colonisation des Pays d’en haut. C’est le seul réseau capable de s’offrir une série historique aussi coûteuse. Dommage, dommage, dommage.

Super Bowl au sommet

En combinant les audiences obtenues par RDS (1 113 000) et CTV (738 000), le Super Bowl a captivé 1 851 000 téléspectateurs francophones dimanche soir, écrasant toute forme de compétition aux autres postes.

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The Weeknd était la vedette du spectacle de la mi-temps au Super Bowl dimanche soir.

Et la mi-temps, proposée par The Weeknd ? Bof. Il a fallu patienter jusqu’à Blinding Lights, à la fin des 14 minutes, pour ressentir une émotion. Et le son dans le stade, en comparaison aux années passées, était mauvais rare. Un 6 sur 10, mettons. La note de passage.

À Radio-Canada, Tout le monde en parle a rivé 772 000 adeptes à leur téléviseur. Du côté de TVA, l’émission spéciale sur les 10 ans du jeu Le tricheur a été vue par 760 000 personnes, tandis que Vlog a capté l’attention de 745 000 fans.

Déménagée les dimanches à 17 h 30, La poule aux œufs d’or (687 000) a battu de justesse Big Brother Célébrités (604 000) sur Noovo.

De retour à TVA, Bijoux de famille (414 000) n’a pas fracassé de record, loin de là, et l’émission En studio a terminé sa carrière au fond du baril avec à peine 250 000 téléphages.

Samedi soir, l’épisode d’En direct de l’univers consacré à Ingrid St-Pierre, qui a ramené la chanteuse Marie Philippe sous les feux de la rampe, quel beau flash, a été vu par 1 198 000 personnes. Tout de suite après, la diffusion en direct de La face cachée de la Lune a intéressé 332 000 curieux à Télé-Québec, contre 627 000 qui ont préféré Deuxième chance à Radio-Canada.