Alors, ces Beaux malaises 2.0 à TVA, c’est bon ? Oui, vraiment. C’est excellent et ça ne décevra pas les fans qui craignaient (à tort) une baisse de régime.

Quatre ans après la fin de sa comédie grinçante, Martin Matte la ressuscite avec une écriture plus osée, plus mûre, toujours en équilibre entre l’inconfort, le gag nono et des scènes ancrées dans la vérité. Le moment où Julie (Julie Le Breton) et Martin (Martin Matte) conviennent de rompre est extrêmement bien joué. On y croit à 100 %.

Maintenant, comment annoncer cette séparation aux enfants devenus ados ? Avec une chanson à répondre, avec un quiz ou en arrachant le diachylon d’un coup sec, clac ? Une quatrième option, que je ne divulgâcherai pas, s’avérera plus appropriée.

Le premier épisode, que vous verrez mercredi à 21 h sur TVA, déstabilise, car le téléspectateur pénètre dans la dynamique déjà bien établie de rupture au sein de ce couple chouchou. En aurait-on raté un bout ? Julie habite toujours la superbe maison vitrée, tandis que Martin vit dans une nouvelle demeure, où il reçoit ses enfants Florence (Émilie Bierre) et Léo (Édouard Tremblay-Grenier) une semaine sur deux.

PHOTO VÉRO BONCOMPAGNI, FOURNIE PAR TVA

Martin Matte ressuscite les Beaux malaises avec une écriture plus osée, plus mature, toujours en équilibre entre l’inconfort, le gag nono et des scènes ancrées dans la vérité.

Les clins d’œil et les éléments autoréférentiels, une signature des Beaux malaises, demeurent très efficaces. Laurence Lebœuf, conjointe actuelle de Martin Matte, campe la première fille avec qui Martin « sortira » après son divorce. Cette femme dégourdie, qui aime le sexe violent, traînera Martin dans un endroit olé olé où il croisera des visages bien reconnaissables malgré leur déguisement.

Au deuxième épisode, pour refléter le sentiment d’incompréhension des gens à la maison, les personnages exigeront de Martin Matte qu’il explique pourquoi lui et Julie ont cassé. Ils nous doivent ça, non ? Absolument ! Et c’est amené de façon inventive. Un mécanisme de repli (salut, mononcle !) a même été prévu pour désamorcer des discussions trop dramatiques.

Rendu au troisième épisode, tous les médias, même La Presse, ébruitent la rupture de l’humoriste et sa famille en subit les contrecoups. La mère de Julie, jouée par Christiane Pasquier, est toujours aussi vile et vipère. La mère de Martin, incarnée par Michèle Deslauriers, est toujours aussi mêlée et mémère.

PHOTO BERTRAND CALMEAU, FOURNIE PAR TVA

Martin Matte et Julie Le Breton dans une des scènes de leur rupture.

Beaucoup de personnages des saisons précédentes reviennent, dont Patrick (Patrice Robitaille) et Jean-François (Martin Perrizolo), les deux amis de tennis de Martin, de même que son frère Marc-André (Fabien Cloutier). Même Véronique (Catherine Proulx-Lemay), qui a été tuée par Pat dans l’ultime épisode de 2017, ressuscite. Martin Matte fait comme si cet épisode meurtrier n’avait jamais existé et ça se passe sans heurt, contrairement à une certaine pose de cadre.

En plus des éléments plus poignants, il y a toujours des trucs cocasses ou rigolos dans Les beaux malaises pour ramener l’aiguille de la balance au milieu.

J’adore quand les acteurs nous envoient à la pause publicitaire ou quand ils commentent le choix d’une chanson qui boucle un épisode (vraiment, de la musique classique ?). Abuser de ce type de clins d’œil en diminuerait l’impact. Martin Matte sait comment bien les doser.

Les beaux malaises 2.0 représente le meilleur de tout ce que relaie présentement TVA. C’est contemporain et audacieux. C’est touchant et amusant. C’est une étude de mœurs très juste sur les relations amoureuses qui s’effritent. Et ce ne sera jamais trop pour moi, ça, c’est certain.

Chiffrier du dimanche

Tout le monde en parle a remporté la bataille des cotes d’écoute du dimanche soir avec ses 1 016 000 adeptes à l’écoute, pendant plus de deux heures. TVA doit être déçu que Star Académie (996 000) finisse deuxième, suivi de Vlog (794 000), Bijoux de famille (633 000) et Big Brother Célébrités (609 000), dont la popularité se maintient depuis deux semaines. Samedi soir, l’émission En direct de l’univers consacrée à Jean-Marc Généreux a réuni 1 181 000 personnes devant leur poste, tandis que 764 000 amateurs ont syntonisé TVA Sports pour le match du Canadien contre les Canucks de Vancouver.

C’est quoi ton nom ?

Stéphane Bellavance (Au suivant, Génial !) tiendra les manettes d’une nouvelle émission de variétés à partir du mercredi 7 avril à 20 h, dans la case horaire des Enfants de la télé de Radio-Canada. Ce projet, qui implique également l’humoriste Ève Côté des Grandes Crues et l’animateur Kevin Raphael de TVA Sports, porte le titre de Comment tu t’appelles ? et célébrera des prénoms québécois. Si, si. Des prénoms.

PHOTO FOURNIE PAR RADIO-CANADA

Stéphane Bellavance (au centre) animera l’émission Comment tu t’appelles ? Il sera épaulé par Kevin Raphael et Ève Côté.

Chacun des épisodes rendra hommage à deux prénoms en particulier, un féminin et un masculin, comme les Sophie, les Antoine, les Marc, les Catherine ou les Guy. Évidemment, deux vedettes portant ces prénoms fouleront le plateau, mais aussi des gens moins connus. On leur réserve des chansons, des reportages et des micros-trottoirs.

Évidemment, des comparaisons avec Sans rancune avec TVA ont été soulevées. La production de Comment tu t’appelles ? précise qu’il ne s’agit pas d’un show d’humour, mais bien d’un show hybride conçu pour rester dans le plaisir. Aucun sketch n’a été prévu au menu.