La série policière Balthazar, qui vient de terminer sa troisième saison en France, débarque au Québec sur la chaîne MAX. Elle met en scène un médecin légiste hors norme qui discute avec les morts. La Presse en parle avec son interprète, Tomer Sisley.

Il a le sourire narquois, aime montrer son torse, drague sans arrêt, mange pour trois et a le don de faire rager ses collègues en trouvant chaque fois la réponse avant tout le monde. Ah ! Et il parle aussi avec les morts, dont sa femme sauvagement assassinée.

Dans un Paris dépouillé de ses attributs de carte postale, Balthazar, Raphaël de son prénom, mène sa barque comme il l’entend. Jusqu’au jour où il commence à travailler étroitement avec la capitaine Hélène Bach (Hélène de Fougerolles), policière dévouée et organisée avec qui il va développer, sans surprise, des atomes crochus.

Un drôle de numéro que ce Balthazar ! Un savant mélange de plusieurs autres policiers ou médecins déjà croisés au petit écran. En entrevue téléphonique, Tomer Sisley estime avoir plusieurs traits communs avec lui.

« Une des rares choses que je n’ai pas en commun avec Balthazar, c’est son amour pour la bonne bouffe. Moi, j’adore tout ce qui est au chocolat au lait. Ailleurs, énormément de choses nous rapprochent. Comme son côté hypersensible. Je pleure pour un oui ou un non. Comme lui, j’aime les sports extrêmes. Et il y a l’humour ! Pourquoi rendre encore plus lourde une atmosphère déjà plombante ? »

Le fait que Balthazar travaille sur des cadavres dans le but de comprendre les circonstances de leur mort aurait pu être sacralisé. C’est tout le contraire. Et c’est ce qui m’intéresse.

Tomer Sisley

Le fait que ce médecin légiste parle aux morts, dont sa femme Lise (Pauline Cheviller) tuée 12 ans plus tôt, fait évidemment contrepoids à son côté bouffon.

Ces conversations n’existent pas dans la réalité. Lorsqu’il se retrouve seul, le médecin les crée avec lui-même. Son imaginaire, son inconscient sont en constante rotation. « Il est un peu schizophrène », confie son interprète.

Ce Balthazar complexe et aux couches multiples est cher à l’acteur. Il a l’impression que ce sont souvent davantage les personnages que les histoires dans lesquelles ils évoluent qui exercent une force de rétention sur le public.

« Je ne suis pas certain, ce qui ne veut pas dire que je ne pense pas, que ce que le public aime, c’est des séries ou des histoires policières, dit-il. Elles sont souvent un terreau pour raconter des personnages et filtrer leur comportement par leur travail. Ce qu’on aime souvent est de retrouver les personnages avec leurs caractéristiques. On aime voir comment ils évoluent, en quoi telle ou telle affaire va les affecter ou non, s’ils vont en sortir indemnes ou pas. »

Au cinéma avec Adam McKay

On nous a bien avertis avant l’entrevue de circonscrire nos questions à la série et aux projets futurs de Tomer Sisley. Pas question de lui parler du fait qu’Hélène de Fougerolles ne revient pas pour la quatrième saison ni des accusations de « similitudes historiques ou discutables » portées contre lui et d’autres humoristes par la chaîne CopyComic en France il y a quelques années.

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Par contre, il a un peu parlé du rôle d’Adul Grelio, journaliste vedette du long métrage Don’t Look Up que le réalisateur Adam McKay (The Big Short, Vice) est en train de terminer et dont la diffusion sera assurée par Netflix.

Mon personnage est un journaliste vedette, un peu à la Fareed Zakaria sur CNN. Deux astronomes vont le voir pour révéler qu’un énorme astéroïde va bientôt percuter la Terre. La question du film est de savoir ce qu’on fait avec ce genre d’info. Et c’est traité évidemment avec le bagout d’Adam McKay.

Tomer Sisley

La distribution de ce film attendu en 2021 est digne d’un tapis rouge le soir des Oscars avec entre autres Leonardo DiCaprio, Jennifer Lawrence, Timothée Chalamet, Chris Evans, Cate Blanchett, Meryl Streep, Ariana Grande, Jonah Hill.

Toujours au cinéma, un troisième opus des aventures de Largo Winch, dont il est le personnage central, est encore « dans les tuyaux ».

Prix de la révélation au festival Juste pour rire en 2003, Sisley remontera-t-il sur les planches (dans le contexte que l’on sait) ? « J’ai fait de la scène parce que j’étais un acteur frustré qu’on lui propose uniquement des rôles de voleur d’autoradios, répond-il. J’ai fait du stand-up pour pouvoir exercer mon métier d’acteur. Ç’a marché comme je voulais. Et en ce moment, je suis avide de tournages et de personnages différents. »

Balthazar est diffusé les jeudis à 20 h sur MAX. Le premier épisode est en rediffusion ce mercredi soir à 22 h.