Les émissions reflétant la diversité ont la cote

(Los Angeles) Les émissions télévisées qui reflètent la diversité raciale et ethnique croissante des États-Unis trouvent la faveur des observateurs de l’industrie et des téléspectateurs, selon une étude de la saison télévisée 2019-2020 publiée mardi.

Malgré la pandémie qui a entravé la production hollywoodienne, on a pu mesurer divers degrés de croissance dans l’embauche de personnes de couleur — et de femmes — dans des emplois devant et derrière la caméra, ont déclaré des chercheurs de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) dans le rapport.

En retour, l’enthousiasme du public pour des émissions telles que Insecure de la créatrice Issa Rae et la minisérie Watchmen avec l’actrice primée aux Emmy Regina King a prouvé que l’inclusion rapporte des dividendes commerciaux ainsi que des dividendes sociaux, a souligné Darnell Hunt, doyen du programme social de l’université.

Ce qu’il faut principalement retenir du rapport, ce sont « les preuves croissantes de l’importance de la diversité pour le public d’aujourd’hui », a déclaré M. Hunt en entrevue. Il a coécrit le rapport annuel avec Ana-Christina Ramón, directrice de recherche en sciences sociales à l’UCLA.

Sur les plateformes numériques et les chaînes télévisées, le nombre de téléspectateurs chez les adultes âgés de 18 à 49 ans a culminé dans de nombreux cas lorsqu’une émission avait une « distribution majoritairement minoritaire », a noté M. Hunt.

C’est conforme à l’évolution des États-Unis. En 2010, quatre ans avant que l’UCLA ne publie son premier rapport sur le record de diversité d’Hollywood, les Blancs représentaient 63,7 % de la population. En 2020, ce chiffre du recensement était d’un peu moins de 58 %, le plus bas jamais enregistré.

« Les gens veulent essentiellement voir les émissions de télévision qui ressemblent à l’Amérique, qui ont des personnages auxquels ils peuvent s’identifier et avoir des expériences qui résonnent avec eux », a déclaré M. Hunt.

Cela vient renforcer des recherches précédentes sur le milieu de la télévision, a-t-il dit, et cela reflète également l’étude cinématographique de l’UCLA publiée plus tôt cette année.

Pour tous les ménages, y compris les Blancs, par exemple, les cotes médianes étaient les plus élevées pour les émissions télévisées scénarisées dans lesquelles les personnes de couleur représentaient entre 31 % et 40 % des auteurs crédités, selon l’étude.

Pour les foyers blancs, latino-américains et asiatiques, les cotes d’écoute médianes ont culminé pour les émissions câblées scénarisées dont les distributions incluaient de 41 % à 50 % de personnes de couleur, tandis que les cotes d’écoute des ménages noirs étaient les plus élevées pour les émissions avec « des distributions majoritairement minoritaires », selon le rapport.

Les personnes de couleur n’ont pas atteint la parité dans les rôles principaux sur toutes les plateformes. Mais pour la première fois dans l’histoire du rapport, la diversité globale de la distribution à la télévision généraliste était légèrement plus élevée que dans la population générale des États-Unis (un peu moins de 43 % de groupes ethniques et raciaux).

Les Autochtones « pratiquement invisibles »

Alors que les acteurs de couleur se sont également rapprochés de la « représentation proportionnelle » sur les chaînes câblées et les plateformes numériques, la plupart des gains pouvaient être attribués à la part croissante des rôles noirs et multiraciaux, ont constaté les chercheurs.

Les Américains d’origine asiatique — le groupe à la croissance la plus rapide du pays — et les Latinos restent sous-représentés, tandis que les Autochtones sont « pratiquement invisibles », selon le rapport.

L’étude a examiné un total de 461 émissions scénarisées sur toutes les plateformes pour déterminer les incursions dans l’emploi réalisées par les femmes et les personnes de couleur en tant qu’actrices, scénaristes, réalisatrices et créatrices de séries.

De manière générale, il y a eu une augmentation de la diversité raciale dans presque toutes les catégories d’emploi, la représentation des femmes s’améliorant dans environ la moitié d’entre elles.