Bye Ada, adieu Carolane et ciao Fabiola. Nos trois héroïnes dysfonctionnelles préférées de M’entends-tu ? tirent leur révérence ce mardi (21 h) à Télé-Québec dans l’ultime épisode super poignant de cette comédie dramatique parmi les plus originales — et les plus vraies — du petit écran québécois.

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Carolane (Ève Landry), Fabiola (Mélissa Bédard) et Ada (Florence Longpré)

J’ajouterais, après cette merveilleuse saison, la plus aboutie des trois : bonsoir, Karine. Quatrième roue du carrosse, ce personnage de coloc psychorigide au grand cœur a été la révélation de M’entends-tu ? en 2021. Comme je l’ai aimée, cette Karine, jouée par la coscénariste de la série, Pascale Renaud-Hébert, avec son costume elfique, ses vêtements peu avantageux, ses Ficello au sel et son casque de réalité virtuelle.

« Je suis vraiment contente. C’est un personnage qu’on a construit lentement. Karine est tellement weird. Elle est gossante, mais elle a un bon fond, elle s’en fait pour Ada. Elle est comme une enfant qui voulait être dans la gang. Normalement, les maquilleurs utilisent du fond de teint pour améliorer notre apparence. Mais pour Karine, ils me mettaient de la crème pour que ma face luise encore plus », me confie Pascale Renaud-Hébert en entrevue.

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Karine (Pascale Renaud-Hébert)

D’ailleurs, presque toutes les actrices de M’entends-tu ? ont joué sans fard. Ça prend du courage pour se mettre ainsi à nu en cette époque de retouches excessives, d’obsession de la jeunesse et de téléviseurs ultra méga top HD. « Oui, ça demande un certain lâcher-prise. Ça ne prenait pas d’orgueil pour jouer dans M’entends-tu ?. En même temps, on veut voir du monde vrai dans notre télé », rappelle Pascale Renaud-Hébert.

C’est cette authenticité qui nous a fait craquer pour l’univers à la fois drôle et très dur de ces trois amies, prises dans des cycles de pauvreté et de violence. Pour écrire les 30 épisodes de M’entends-tu ?, Florence Longpré et Pascale Renaud-Hébert ont interviewé des policiers, des intervenantes de la DPJ, des travailleurs de rue, des responsables de maisons de jeunes et des survivantes de violence conjugale afin de s’assurer que leur œuvre, tournée dans le sud-ouest de Montréal, s’ancre dans le réel.

Divulgâcheur léger, ici : vous risquez de pleurer en visionnant cette finale, qui se déploie, dans le dernier bloc, sous forme de saut dans l’avenir. Un procédé à la Six Feet Under qui permet d’attacher toutes les ficelles et de connaître le destin de ces femmes à la fois poquées, résilientes et attachantes.

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Ada (Florence Longpré)

La troisième saison de M’entends-tu ? a renfermé des petits bijoux de scènes, à commencer par la rencontre (du troisième type) d’Ada (Florence Longpré) et de Fabiola (Mélissa Bédard) avec le nouveau barista du quartier. Les deux voisines vulgaires d’Ada et de Karine, campées par Guylaine Tremblay et France Castel, ont été formidables.

Dans un registre plus lourd, le moment où Carolane (Ève Landry) a pardonné à son ex-copain Keven (Victor Andres Trelles Turgeon) a été bouleversant. Et toutes les fois où Ada voulait croire que sa mère inadéquate Bianca (Isabelle Brouillette) avait changé nous ont broyé le cœur.

Vous reverrez plusieurs personnages marquants dans ce dernier épisode : Nassim (Mehdi Bousaidan), Dave (Joakim Robillard), Tessa (Fabiola Nyrva Aladin), Léon (Marc St-Martin), Marcel (Nicolas Michon), Frank (Mani Soleymanlou), Amélie (Sophie Desmarais) et Line (Marie-France Marcotte). Et vous allez sans doute télécharger la jolie chanson Demain il fera beau d’Étienne Coppée.

Le Gala Artis dégringole

Le Gala Artis de 2021 a connu une chute d’audience de 32 % en comparaison avec la cérémonie de 2019 (la pandémie a annulé l’édition de 2020, rappelons-le). C’est une tendance à la baisse qui s’observe même aux États-Unis : le public se désintéresse de ces remises de prix trop longues et répétitives.

Dimanche soir, le gala copiloté par Charles Lafortune et Guy Jodoin sur TVA a été vu par 1 176 000 téléspectateurs, comparativement à 1 728 000 fans qui ont visionné celui coanimé par Jean-Philippe Dion et Maripier Morin en 2019.

À Radio-Canada, Tout le monde en parle a intéressé 847 000 adeptes. Le spécial Bloopers de TVA (888 000) a bien tiré son épingle du jeu, tout comme Vlog (751 000).

Doute raisonnable, ça commence !

Changement de réalisateur pour la télésérie policière Doute raisonnable de Radio-Canada, dont le tournage démarre dimanche. C’est Claude Desrosiers (Fragile, Feux, Appelle-moi si tu meurs), après le retrait de Podz, qui s’installera derrière la caméra pour les dix épisodes d’une heure de ce thriller mettant en vedette Julie Perreault.

Radio-Canada déposera Doute raisonnable de la scénariste Danielle Dansereau (19-2, Le négociateur) dans l’Extra de Tou.TV au courant de la saison 2021-2022. Et que racontera cette œuvre produite par Fabienne Larouche et Michel Trudeau, de chez Aetios ?

On y suivra la criminologue et policière Alice Martin (Julie Perreault), recrutée pour rejoindre une escouade bien spéciale : le Groupe d’investigation sur les crimes à caractère sexuel (GICCS). Alice y travaillera avec ses collègues Lucie (Kathleen Fortin), Abigaëlle (Nadia Essadiqi), Jo (Charlie Arcouette) ainsi que Frédéric (Marc-André Grondin), le seul homme de l’équipe. David Boutin incarnera le chef de police de la ville de Montréal. La distribution de Doute raisonnable comprend également Bruno Marcil, Karelle Tremblay, Ève Landry, Benoît McGinnis, Nour Belkhira, Fabien Dupuis, Fayolle Jean Jr, Stéphane Gagnon, Jean-Carl Boucher et Julie Vincent.

« Cette escouade a été créée grâce à la pression du public. Car la police n’arrivait pas à résoudre plein de crimes sexuels. Rapidement, Alice va s’imposer par son instinct, sa compétence et sa façon de voir les choses sous un autre angle », détaille, en entrevue téléphonique, la productrice Fabienne Larouche, en précisant que Doute raisonnable ne sera pas une série racoleuse ou glauque.