Bof, à quoi bon regarder un succédané de Gilmore Girls si la série originale demeure encore la référence en matière de relations mère-fille caféinées et campées dans une charmante petite ville fictive de la côte est américaine ?

C’est ce qui nous traverse l’esprit en déclenchant, à reculons, le premier épisode de Ginny & Georgia, série de Netflix la plus populaire dans le monde actuellement. Le buzz gronde très fort. Voyons voir si ce phénomène télévisuel, offert en français et en anglais, mérite nos 10 heures d’écoute.

D’abord, le Stars Hollow du Connecticut de Lorelai et de Rory est remplacé par Wellsbury, au Massachusetts, où Ginny, 15 ans, sa mère, Georgia, 30 ans, et le petit frère, Austin, 9 ans, s’installent afin de repartir à zéro, pour paraphraser Joe Bocan dans ses belles années.

PHOTO FOURNIE PAR NETFLIX

Oui, il y a un café à Wellsbury, mais il sert de la bouffe bio et des vins naturels, en plus d’imbuvables lattés épicés à la citrouille. Rien à voir avec l’établissement rétro de Luke dans Gilmore Girls.

Les comparaisons s’arrêtent là. Rapidement, Ginny & Georgia affiche ses vraies couleurs, moins pastel et rose bonbon que celles de Gilmore Girls. Les épisodes abordent des thèmes sombres, comme l’automutilation, la violence conjugale, le trouble dysmorphique, la pauvreté et le deuil.

Il y a également un aspect « meurtre et mystère » dans Ginny & Georgia, qui implique un empoisonnement mystérieux, un héritage controversé et un détective privé tenace.

J’ai déjà englouti la moitié de la série et je compte dévorer le reste le week-end prochain. C’est un truc qui crée la dépendance. Imparfait, certes. Une réplique à propos de la vie sentimentale de Taylor Swift a irrité la pop-star, gagnante du Grammy de l’album de l’année pour Folklore.

Exaspérée par les déboires amoureux de sa maman, Ginny lui lance : « Qu’est-ce que tu en as à foutre ? Tu passes à travers plus d’hommes que Taylor Swift. »

Swift a rapidement gazouillé : « Hey, Ginny & Georgia, 2010 vient d’appeler et elle veut ravoir son gag paresseux et profondément sexiste. »

Malgré ses défauts, Ginny & Georgia demeure un bon divertissement de pandémie, un croisement entre Desperate Housewives (Beautés désespérées) et (insérez ici votre émission préférée pour ados).

La mère au cœur de l’histoire, la belle Georgia, cache plusieurs secrets. Oh, elle sourit tout le temps pour préserver les apparences, elle charmerait un cône orange avec son accent chantant du Sud, mais il s’agit d’une femme meurtrie par son passé, qui ne fait pas les bons choix pour ses enfants.

Son aînée, Ginny, brillante ado métissée, se retrouve parmi les seules élèves noires de sa nouvelle école secondaire, tout ce qu’il y a de plus américain. Elle se lie d’amitié avec trois camarades, et ce quatuor, accro aux textos et à Instagram, vit son adolescence en accéléré. Du genre : partys, drogue, alcool, mauvais garçons, vol à l’étalage et sexualité précoce.

Le rapport mère-fille a souvent été exploité à la télévision, notamment dans Lâcher prise, En tout cas ou Never Have I Ever (sur Netflix, c’est délicieux). Avec ses zones plus glauques, Ginny & Georgia s’assure de ne pas trop ressembler à ses semblables.

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE DISTRICT 31

La sergente-détective Mélanie Dubé (Catherine Renaud), dans District 31.

Aimez-vous la nouvelle SD ?

En plus de Madeleine Depault (Myriam LeBlanc), des crimes économiques, le 31 compte maintenant sur l’aide de la sergente-détective Mélanie Dubé (Catherine Renaud), appelée en renfort pendant la suspension de Florence Guindon (Catherine Proulx-Lemay).

L’aimez-vous ? Moi, oui. Son aplomb et son franc-parler la rendent très attachante. Les fans les plus dévoués de District 31 se souviennent du passage éclair de Mélanie Dubé pendant la troisième saison (épisode 37, pour les curieux) du populaire feuilleton policier.

Isabelle Roy (Hélène Bourgeois Leclerc) enquêtait alors sur un viol fait à la pointe d’un pistolet à impulsion électrique. Mélanie Dubé était venue pour l’épauler dans la traque au criminel encagoulé, qui avait aussi frappé dans le district 6.

La semaine dernière, Luc Dionne a fait rigoler ses 1,5 million d’adeptes avec la saga des bonbons au pot, qui ont assommé le bon commandant Chiasson (Gildor Roy). Une légèreté bien amenée.

Lundi soir, c’était plus glauque avec la découverte du cadavre démembré d’une étudiante dans le coffre de la voiture d’un prof d’université, mort d’un infarctus au volant. Cet incident pourrait-il être connecté au chargé de cours Vincent Lemaire (Patrick Drolet) ?

Le coroner Jocelyn Dame (Yves Jacques), qui s’était mis le nez dans l’affaire Riopelle (Geneviève Schmidt), est revenu cette fois-ci pour éclaircir l’assassinat de Lysane Arnaud (Claudiane Ruelland), celui de son fils Marcus et le suicide par police interposée de Pascal Puget (Steve Gagnon).

Lysane était une grande amie de Florence, qui perd de plus en plus foi en son métier. Un peu comme Isabelle Roy, désabusée et brûlée, avant qu’elle ne remette arme et badge, au printemps 2019.

Et à travers le picossage du Service des enquêtes indépendantes, Patrick Bissonnette (Vincent-Guillaume Otis) et Bruno Gagné (Michel Charette) progressent dans le labyrinthe du meurtre du juge Pelland.

On avance, la gang. On avance.