Ça ne va plus à Occupation double : chez nous. Les participants des trois maisons s’aiment trop et le scénario en souffre, tel l’œil droit de Carl, fermé pour cause d’infection.

Quand Stacey a peur des « z’hauteurs », ses camarades féminines la rassurent, l’enveloppent, comme elles le font systématiquement quand Marjorie, en l’espace de trois heures, a) songe à quitter l’aventure pour rejoindre Luis Maxime, b) se ravise pour se jeter sur Kiari ou c) aboutit dans les bras de Cintia.

L’humeur de Marjorie change plus rapidement que la couleur des cheveux et des ongles de Jay du Temple. Parenthèse mode, ici. Coup de chapeau (de pêcheur) à l’animateur de cette téléréalité, qui ignore superbement les commentaires désobligeants sur ses tenues et ses boucles d’oreille de Lady Pagaille à OD. Tant mieux si Jay du Temple décoince trois ou quatre téléspectateurs à la mentalité obtuse. Ça fait du bien de voir des personnalités publiques qui osent sortir du moule traditionnel.

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE INSTAGRAM D’OCCUPATION DOUBLE

Des candidats d’Occupation double : chez nous

De retour à la montagne Coupée de Saint-Jean-de-Matha, la même camaraderie a contaminé l’air de la maison des gars, où ça se donne de l’accolade virile à coup de « big » et de « t’es mon bro » dans un franglais jordanien à la limite du compréhensible. Jamie et Carl ont même signé — dans un spa, où d’autre ? — l’alliance des nonos sympathiques en se déclarant leur amitié indéfectible.

En tant que monteur de ligne, Jamie s’élève « physiquement » au-dessus de la mêlée, mais à Occupation double, il redescend au ras des pâquerettes. Jamie n’alimente aucune intrigue et s’écrase pendant les délibérations. Zzzz.

Selon la grande Karine, toujours à un smoothie commandité de l’échapper, Pat-la-Gratte serait le troisième membre de cet axe du bonheur à OD, déterminé à progresser en finale entre « chum de gars ». C’est lourd. Tous les concurrents dans la course forment présentement un couple. Et les chances que ces relations bougent d’ici la finale du 29 novembre sont aussi grandes que celles de Stacey d’arrêter de dire « ils sontaient ». Comprendre : peu probable.

Dans les partys, un lieu d’affrontement traditionnel à OD, la Poppers aidant, les couples s’isolent sous les couvertures pour s’embrasser. Ça ne donne pas de la télé croustillante. Juste prévisible et linéaire.

Carl et Andréanne, Patrick et Naadei, Jamie et Stacey, Vincent et Noémie, honnêtement, que l’un ou l’autre gagne, le Québec ne retient pas son souffle. C’est blanc bonnet ou bonnet blanc. En langage de génération Z, c’est casquette à l’envers ou à casquette à l’endroit. Même affaire.

Le seul suspense qui demeure, c’est L’heure de vérité (6 décembre) où Jay du Temple a promis à Éloïse qu’il lui livrerait le fond de sa pensée à propos de sa tricherie. Bisbille, fois mille.

Dimanche soir, c’était la première fois qu’une élimination surprenante secouait la cérémonie d’adieu. En glissant la photo de Julie-Anne dans l’enveloppe rouge, tu comprends, Kevin a fait le premier geste stratégique de la saison, au risque de lui-même être éjecté prochainement.

Julie-Anne l’a rejeté ? C’est ciao ma belle, et Jordan l’a suivie, les mâchoires bien serrées. Le ketchup ne se sépare jamais de sa moutarde, hein ? Imaginez maintenant comment les épisodes auraient été ennuyeux si les quatre anciens d’OD n’avaient pas été réintégrés.

La règle de l’amour imposée par le « leader maximo » Charles continue de rendre cette édition moins piquante. D’ailleurs, le départ de Charles et d’Éloïse n’a aucunement affecté le déroulement de ce grand jeu télévisé. Qui s’ennuie d’Élo ? a d’ailleurs demandé Jay du Temple en soupant avec les filles. Insérez ici un bruit de séchoir.

Confessions de salons !

C’est charmant (et instructif) comme docusérie : Tenir salon de l’animatrice Sophie Fouron (Ports d’attache), qui débute mardi à 21 h 30 sur les ondes de TV5.

Toutes les semaines, nous visitons un salon de coiffure tenu par un membre d’une communauté culturelle de Montréal. Ça démarre avec la pétillante Clermathe Demesier, qui chouchoute ses clientes haïtiennes du quartier Saint-Michel depuis 27 ans. Son commerce se transforme autant en cabinet de psychologue qu’en club social, ce qui confère à Tenir salon un aspect Steel Magnolias multiethnique hyper attachant.

Chez Clermathe International, Sophie Fouron discute avec la mère du boxeur Joachim Alcine ainsi qu’avec une jeune danseuse des Grands Ballets canadiens, Tatiana Lerebours. Et ça se termine au casse-croûte antillais La Belle Anne.

L’épisode des trois barbiers italiens de la rue Bélanger, que la COVID-19 a précipités à la retraite, est super touchant. Cesare Barone, Tony Nardi et son frère Camil Nardi cumulent plus de 160 ans d’expérience au salon Fygaro. Leurs clients sont devenus des amis précieux. C’est triste de les voir ranger tondeuses et ciseaux.

Le troisième épisode se déplace dans Villeray chez Borey Chum, 31 ans, barbier d’origine cambodgienne. Comme dans la demi-heure sur Haïti, Borey et ses amis artistes ont ressenti la pression exercée par leurs parents pour qu’ils exercent un métier noble comme avocat, pharmacien ou médecin. Pour le père de Borey Chum, qui témoigne aussi à la caméra, gérer un dépanneur aurait été mieux perçu que de couper des cheveux. Heureusement, les mentalités évoluent.

Petit dimanche

Le temps magnifique a gardé les téléspectateurs dehors dimanche soir. Aucune émission n’a franchi le cap du million et c’est Tout le monde en parle (987 000) qui a été la plus populaire, suivie de Vlog (787 000), du TVA Nouvelles de 18 h (744 000) et du Gros laboratoire (735 000). Surprise, Occupation double (643 000) file devant les grosses émissions de TVA telles LOL (629 000), En studio (626 000) et Bijoux de famille (594 000).