Mon doux, mon doux, mon doux, la finale de District 31, seigneur du bon Dieu, comment vous dire, j’ai hurlé devant mon écran. Très fort. Mon chien semi-comateux, que rien ne dérange habituellement, a même sursauté et poussé un jappement.

Le sourire diabolique et débordant de satisfaction d’un personnage dans la dernière scène vous procurera des frissons d’anticipation. Cette séquence annonce le pire, genre le début de la fin, pour un de nos flics chouchous du poste 31.

J’ai vu ces quatre épisodes d’une heure super compacts de District 31, qui bouclent la quatrième saison et que Radio-Canada relaiera à partir du lundi 7 septembre à 19 h. C’est de la bombe qui explose pendant 60 minutes bien tassées.

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Rémy Girard fera son entrée dans District 31 le 7 septembre à 19 h.

Rassurez-vous, les prochains paragraphes ne contiennent aucun divulgâcheur. Juste des indices pour vous titiller et quelques infos pour recadrer le récit.

Oui, la distanciation physique paraît parfois pendant les interrogatoires – un des enquêteurs se tient systématiquement debout, en retrait – ou lors des lunchs au restaurant. Mais c’est notre nouvelle réalité. Et heureusement, l’histoire délicieusement complexe tricotée par Luc Dionne n’en souffre aucunement. Notre plaisir à dévorer ce feuilleton non plus.

« Je pense que ça passe comme une lettre à la poste », confie la productrice du populaire téléroman, Fabienne Larouche. Les 2 millions d’accros au 31 ne la contrediront pas.

L’intrigue, maintenant. Elle reprend avec les confessions de Gaétan Filion (Michael D’Amico), proche mort-ressuscité du motard François Labelle (Peter Miller) qui trempait dans l’impression de faux billets avec les Colombiens. Gardez ça en tête, c’est important.

Pour vous éviter de « googler » en plein visionnement, un rafraîchissement s’impose à propos de Jonathan Chabot (Hugo B. Lefort). Ce détenu, coffré pour le meurtre et le viol de la prostituée Audrey Chicoine (Béatrice Aubry) dans une chambre de motel, a été tué en prison et son meurtre avait été maquillé en suicide.

La combative Mélissa Corbeil (Brigitte Paquette) avait alors tenté d’imputer la mort de Chabot aux sergents-détectives Patrick Bissonnette (Vincent-Guillaume Otis) et Bruno Gagné (Michel Charette), qui avaient coulé l’information à Jean Brière (Jeff Boudreault) que Chabot collaborait avec la police. Voilà pour le dossier Chabot.

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Geneviève Schmidt incarne Nancy Riopelle dans District 31.

Oui, la Riopelle revient avec ses cigarettes, son test de grossesse, son vin de dépanneur et son caractère de merde. L’excellente actrice qui l’incarne, Geneviève Schmidt, hérite encore de scènes bouleversantes, qui ne rendent pas son personnage plus sympathique (elle est encore aussi détraquée), mais qui expliquent pourquoi Nancy Riopelle se comporte de façon aussi hargneuse.

Ma préférée, l’ancienne escorte Virginie Francœur (Catherine-Audrey Lachapelle), rentre au pays après avoir flambé des milliers d’euros dans de chics hôtels européens. La saga des diamants volés, qui obsède Laurent Cloutier (Patrick Labbé) depuis si longtemps, achève, merci.

Le bon commandant Daniel Chiasson (Gildor Roy) parle même des « calisses de diamants », ce qui traduit mon état d’esprit à propos des maudites pierres précieuses que Virginie Francœur a brodées sur une robe, rappelez-vous.

La saga de l’arnaqueuse Julia Deveau (Bénédicte Décary) et son mari serpent, Richard Jetté, (Richard Thériault) connaît un revirement important. J’aime beaucoup cette femme-couleuvre-vamp qu’est Julia Deveau, impossible à coincer avec sa chevelure luxuriante et son sourire indéchiffrable de Mona Lisa.

Enfin, la criminaliste Véronique Lenoir (Catherine De Léan) dévoile ses vraies couleurs. Bonne ou méchante, cette avocate ? Vous le décoderez rapidement.

Au moins deux personnages meurent (silence total ici) dans ces quatre épisodes d’une heure de District 31. La cinquième saison de la série redémarrera au format habituel de 30 minutes le lundi 14 septembre à 19 h.

Une figure au cœur de la série périra dans la première semaine du cinquième chapitre de District 31. Il s’agit d’un homme, selon mes espions. Je crois avoir deviné son identité, et sa disparition subite surprendra plusieurs fans.

Rémy Girard se joint à l’automne à la distribution de District 31 à titre de grand patron des services secrets. Son personnage, un « savon qui glisse entre les mains de tout le monde », ne porte même pas de nom officiel ! Un couple de patrouilleurs – les calottes versus les cravates, n’oubliez pas – prendra également du galon.

Les images de District 31 que vous verrez dès le 7 septembre sont les premières images d’une série de fiction québécoise tournée en pandémie. « Je pourrais me faire opérer à cœur ouvert sur le plateau et je n’aurais pas peur tellement c’est propre », blague l’auteur Luc Dionne, qui pond 4800 pages de textes de District 31 par année.

Écrire que les fidèles attendent le retour de leur émission préférée avec impatience relève de l’euphémisme. Le printemps dernier, la fausse finale de District 31 a été suivie par près de 2 millions de personnes.

District 31, c’est une religion. Et 19 h, c’est l’heure de la grand-messe à Radio-Canada. Amen.