Il n’y a pas encore eu de veau, ni de vache, mais bien un cochon miniature tout mignon. Elle s’appelait Fluffy, arborait une manucure rose, grattait la guitare et se débrouillait franchement bien sur une planche à roulettes.

C’était mercredi soir pendant le deuxième épisode d’Animania, plus récente offrande de TVA en matière d’attachantes bêtes poilues, ce qui exclut XOXO, bien sûr. Personne n’arborait de poil à XOXO et personne n’y était attachant.

Animania propose ni plus ni moins qu’un mini festival de l’adorable, un Osheaga du chihuahua étalé sur 60 minutes. Oh, une chienne à trois pattes qui a été sauvée d’un accident de la route ! Ah, un poney miniature qui danse la salsa ! Et est-ce qu’on peut adopter Mathilde, le singe capucin en fin de vie  ? Réponse : non.

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE L’ÉMISSION

L'animateur Pascal Morissette avec Élise Guilbault et Alexandre Goyette à l'émission Animania, à TVA

Évidemment, cette abondance de créatures qui exécutent des tours et qui portent des lunettes fumées happe les téléspectateurs de plein fouet. Il faut avoir un cœur de pierre pour ne pas craquer devant Billy le goldendoodle qui a aidé son maître à surmonter son handicap.

Avec 918 000 mordus, la première d’Animania a cartonné dans les sondages Numeris, se hissant même devant Les enfants de la télé, un classique de Radio-Canada.

Puis, mercredi soir, les cotes d’écoute d’Animania ont chuté à 603 000 curieux, tandis qu’André Robitaille et Édith Cochrane ont repris leur couronne avec 888 000 téléspectateurs à l’écoute.

La dégringolade d’Animania était prévisible. C’est redondant. C’est étiré inutilement. Et les vedettes invitées (Élise Guilbault, Alexandre Goyette) ne semblent pas trop savoir comment se comporter dans le décor tout droit sorti des années 90.

En cette ère de plateaux éblouissants comme Studio G à TVA ou celui de La semaine des 4 Julie à V, Animania fait pic-pic avec ses banquettes inconfortables garnies de deux ou trois coussins épars.

Et entre vous et moi, le concept d’Animania, ténu comme un poil de chat, n’a sûrement pas nécessité quatre ans de développement. Six animaux de compagnie débarquent en studio, à tour de rôle. On dresse leur portrait et on demande aux gens dans l’assistance de choisir le plus coquet. Idéalement, la vedette invitée plaide pour son poulain, mais c’est souvent décousu et inutile. Voilà, c’est terminé.

Il manque de la viande autour de l’os d’Animania si on le compare avec Les poilus de Radio-Canada. Aux commandes de son talk-show, le vétérinaire Sébastien Kfoury transmet toujours des informations pertinentes et on y apprend plein de trucs sur nos compagnons à quatre pattes.

Dans Animania, hormis les conseils distillés en vitesse par une vétérinaire entre deux pauses publicitaires, on reste trop souvent à la surface. Mais il est donc bien chou, ce petit toutou-là ! Oui, mais encore ?

L’effet « concours de beauté » d’Animania finit par lasser. C’est ce qui explique, à mon avis, la désaffection des téléspectateurs. L’émission actuelle ressemble trop à celle de la semaine dernière, qui était calquée sur celle d’avant, et ensuite de suite.

À l’animation, le Dr Doolittle de TVA, Pascal Morissette (Cochon dingue), fait du mieux qu’il peut avec le matériel très mince qu’on lui fournit. Présenter l’animal, lancer la vidéo d’introduction, entrevue avec le maître, question à la vedette, et on passe au vote. C’est le jour de la marmotte.

Ce n’est pas le choix qui manque côté émissions animalières. Il y a Un zoo pas comme les autres (TVA), Un safari près de chez nous (Canal Vie), Refuge animal (TVA), On s’aime en chien (Explora) et Ambulances animales (V). Animania arrive à la fin de cette liste.

Êtes-vous dans Le cercle  ?

PHOTO NETFLIX

The Circle, sur Netflix

C’est le phénomène télévisuel de l’heure : The Circle. Une téléréalité de Netflix – offerte en français et en anglais – basée uniquement sur les réseaux sociaux, les messages privés et les conversations de groupe.

Comment ça marche ? Huit participants vivent dans le même immeuble de Chicago, mais dans des appartements différents. Jamais ils ne se verront en chair et en os, contrairement à Occupation double, par exemple. Ils ne communiquent entre eux que par l’intermédiaire d’un réseau social privé, qui s’appelle The Circle.

À partir de photos de profil et d’échanges virtuels, les concurrents s’évaluent entre eux. Les deux qui reçoivent les plus fortes notes reçoivent des privilèges, notamment celui de « bloquer » d’autres candidats, comme ça se fait sur Twitter. Les moins performants prennent la porte et cèdent leur logement à un nouveau visage.

Évidemment, dans ce monde 100 % en ligne, certains concurrents trichent et s’inventent une vie parfaite. D’autres préfèrent rester eux-mêmes. Il y a 100 000 $ à gagner pour le joueur qui obtiendra les meilleurs résultats à la fin du 12e épisode.

Je n’ai évidemment pas eu le temps de tout engloutir, mais jusqu’à présent, la prémisse de The Circle est assez accrocheuse pour me garder dans son cercle de l’enfer. On s’en reparle bientôt, si le score de The Circle est assez haut, évidemment. À défaut de quoi, on passe au suivant.