Je suis obsédé par la sulfureuse minisérie Industry. C’est presque malsain. Genre : je gosse tout mon entourage – certains parleront de harcèlement, désolé pour ça – pour qu’ils la visionnent en rafale, comme moi, un peu trop sur le tard, désolé pour ça aussi.

Parce que cette coproduction de HBO et de la BBC, offerte en anglais et en français (L’industrie) sur Crave et Super Écran, est géniale. C’est comme Succession ou Billions, mais pour la génération Z. Sexe, finances et drogues dures, avec une trame sonore aussi vitaminée que celle de I May Destroy You.

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Industry suit un groupe de diplômés universitaires, de différentes classes sociales, qui se battent pour que leur stage dans une réputée banque d’investissement se transforme en situation permanente.

Industry suit un groupe de diplômés universitaires, de différentes classes sociales, qui se battent pour que leur stage dans une réputée banque d’investissement se transforme en situation permanente. Pensez aux avocats dans How to Get Away with Murder ou aux médecins résidents de Grey’s Anatomy.

Mais pour survivre dans la jungle de la City de Londres, ces jeunes loups ne carburent pas qu’au café. Après le boulot, quand ils s’autorisent à le quitter, ils sifflent des pintes de bière, sniffent des lignes de cocaïne ou de kétamine et ne se couchent pas.

Pour camoufler les pénibles lendemains de veille, deux ou trois comprimés d’Adderall ou de Modafinil et hop, le cerveau se réactive. Ce manège recommence jusqu’à ce qu’il lâche, vous aurez deviné.

Au-delà de son aspect « Euphoria », Industry parle intelligemment de racisme, de sexisme, de privilège et d’homophobie. Ça paraît que Lena Dunham (Girls) coproduit les épisodes. La substance et le superficiel en révèlent autant sur les personnages, dont les humeurs fluctuent comme un indice boursier avant un krach économique.

Le langage financier très technique nous perd parfois, mais ce n’est pas important de comprendre la signification des acronymes ou de tel indice XYZ. Ce qu’il faut retenir ? Perdre de l’argent conduit au congédiement.

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Au cœur du récit se trouvent Harper, une Afro-Américaine qui n’a pas fréquenté une université prestigieuse, Robert, un gars de la classe moyenne en périphérie des cercles de l’élite londonienne, Gus, un intello qui arrive d’Oxford, et Yasmin, une gosse de riches trilingue que ses supérieurs condamnent à servir le café.

Les mentors de ces quatre recrues ne se gênent pas pour les humilier, les manipuler ou les pousser vers l’échec. C’est un test professionnel – et cruel – étalé sur plusieurs mois. Les plus « forts » décrocheront un emploi.

Il y a de la nudité masculine et féminine dans Industry. Il y a des transactions financières complexes. Et il y a huit épisodes d’une heure à croquer, qui vous garderont éveillé plus longtemps qu’un cachet d’amphétamine. Vous me remercierez lundi.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

MC Gilles

Des nouvelles de MC Gilles

Vous avez été nombreux à poser la question : que se passe-t-il avec MC Gilles ? Il a disparu d’Infoman, à Radio-Canada, et n’a repris que vendredi matin sa chronique avec Paul Arcand au 98,5 FM.

Dave Ouellet, alias MC Gilles quand il fait des blagues, a souffert d’un épuisement professionnel, une conséquence de « 25 ans à travailler 100 heures par semaine », a-t-il dit en visioconférence jeudi. Il prend du mieux et se considère comme rétabli à 90 %.

En janvier, à Télé-Québec, vous verrez Dave Ouellet à la barre du magazine Code Québec, qui dérive du livre éponyme publié par Jean-Marc Léger en 2016. Une version actualisée du bouquin ressortira cet hiver pour accompagner l’émission, qui débutera le vendredi 8 janvier à 19 h 30.

Statistiques à l’appui, Dave Ouellet et Jean-Marc Léger radiographient les Québécois sur une tonne de sujets (environnement, sexualité, racisme). Le premier épisode aborde le thème des « germaines », ces femmes qui gèrent et qui mènent leur homme, ainsi que la religion du Canadien de Montréal.

Saviez-vous que 46 % des Québécoises en couple se qualifient de germaines ? Étonnamment, le terme s’avère moins péjoratif chez les plus jeunes, qui l’assument davantage (à 60 % chez les 25-34 ans).

En plus des universitaires et des spécialistes, Dave Ouellet tend le micro à du « vrai monde », qui commente les sondages de la firme Léger. C’est rafraîchissant d’entendre du gros bon sens à la télévision. Ce panel a été recruté aux quatre coins de la province, et pas uniquement sur l’île de Montréal.

À propos de l’automobile, 94 % des Québécois adorent leur char, même s’ils se disent très préoccupés par l’environnement. Le véhicule le plus vendu au Québec ? Le F-150, fabriqué par Ford. Chez nous, 16 % des Québécois conduisent un pick-up, contre 45 % des Albertains.

Avant la pandémie – la statistique a sûrement dû bouger avec le télétravail –, 17 % des Québécois ne se lavaient pas tous les jours. Et 20 % des Québécois ont déjà trompé leur partenaire. Chiffre intéressant, ici : si un homme gagne plus de 100 000 $ par année et qu’il habite Montréal, ses chances d’adultère grimpent à 50 %.

Code Québec, c’est ça : un équilibre entre des trucs sérieux et ludiques. C’est très bien fait.

De mon côté, c’est vraiment le temps de sauter dans la douche. Je ne veux plus faire partie du 17 % cité plus haut. Pour aujourd’hui, du moins.