(New York) Cinq sénateurs républicains américains ont demandé à Netflix de reconsidérer sa décision d’adapter le roman à succès The Three-Body Problem de l’auteur chinois Liu Cixin, choqués par ses déclarations visant les Ouïghours.

La sénatrice du Tennessee Marsha Blackurn se réfère à des propos tenus par le romancier lors d’un entretien au magazine The New Yorker, publié en juin.

Interrogé sur le sort de la minorité musulmane ouïghoure, objet de détentions massives dans des camps d’internement, Liu Cixin a pris la défense des autorités chinoises.

« Vous préféreriez qu’ils découpent les gens dans les gares ou les écoles avec des attaques terroristes ? », a répondu le romancier. « Le gouvernement est plutôt en train d’aider leur économie et d’essayer de les sortir de la pauvreté ».

« Nous sommes inquiets de la décision de Netflix de travailler avec un individu qui relaie la dangereuse propagande du Parti communiste chinois », a écrit la sénatrice Blackburn dans une lettre, datée de jeudi, au codirecteur général de Netflix, Ted Sarandos.

La lettre ne tient pas seulement au fait qu’il s’agisse d’une adaptation du roman culte de Liu Cixin, mais aussi à ce que l’auteur soit directement associé au projet comme consultant.

« Nous demandons à Netflix de sérieusement reconsidérer » sa décision et de prendre en compte « ce qu’implique d’offrir une plateforme à M. Liu en produisant ce projet », conclut la lettre signée, outre Marsha Blackburn, par ses collègues Rick Scott, Kevin Cramer, Thom Tillis et Martha McSally.

Sollicité par l’AFP, Netflix n’a pas donné suite.

Révélé début septembre, le projet d’adaptation en série télévisée de la trilogie de science-fiction The Three-Body Problem s’annonce très ambitieux.

La plateforme y a notamment associé les deux créateurs de la série Game of Thrones, David Benioff et D. B. Weiss, recrutés à prix d’or par Netflix.

Le service de vidéo en ligne a déjà été mis en cause récemment par des élus républicains pour avoir mis en ligne le film français Mignonnes, accusé d’hypersexualiser des jeunes filles.

La plateforme a défendu le film en expliquant qu’il s’agissait d’une « chronique sociale » destinée à montrer les dangers de cette hypersexualisation.