Selon le grand public, il s’agit de la télésérie à ne pas rater. Un in-con-tour-na-ble. Partout dans le monde, Ratched, du prolifique créateur Ryan Murphy (Hollywood, The Politician), caracole en tête du palmarès des contenus les plus populaires de Netflix.

Selon les critiques, cette série d’horreur, qui met en vedette Sarah Paulson, Cynthia Nixon et Sharon Stone, s’avère un ratage total. Caricaturale, confuse, inélégante, brouillonne, quétaine, exagérée, ennuyeuse, Ratched perce le fond du baril pour s’écraser au troisième sous-sol de la médiocrité, si l’on se fie aux médias spécialisés.

Ce n’est pas la première ni la dernière fois que les critiques et le public chantent une chanson différente à partir du même air. Mais est-ce si pourri ou atroce que ça, Ratched ?

Spécialiste du journalisme d’immersion en zone dangereuse (eh oui), j’ai visionné Ratched, offert en français sur Netflix, me considérant très bon public pour les émissions d’horreur tout en enfilant mon chapeau de critique.

Verdict ? Ce n’est pas si pire, franchement. Mais il faut aimer le genre sanguinolent de type lobotomie avec un pic à glace, sans anesthésie.

En fait, si vous avez adoré American Horror Story : Asylum du même producteur, Ratched vous offrira huit heures de délires extravagants, de maniaques en cavale et de traitements psychiatriques épouvantables sur des patients vulnérables (bonjour le bain d’eau bouillante).

Le tout est enrobé de musique de film noir et campé dans un décor aux couleurs bonbon. Quand le noir gothique se cogne au doux pastel, c’est déstabilisant. Impossible, non plus, d’ignorer l’influence du Silence des agneaux dans les épisodes.

PHOTO SAEED ADYANI, FOURNIE PAR NETFLIX

Sarah Paulson et Judy Davis dans la série de Netflix Ratched

Alors, Ratched raconte l’histoire douloureuse de l’infirmière Mildred Ratched (Sarah Paulson) avant qu’elle n’apparaisse dans le film classique Vol au-dessus d’un nid de coucou, sorti en 1975.

L’action de Ratched se déroule en 1948, sur la côte ouest américaine, non loin de Big Sur. Un superbe décor naturel. Mildred Ratched, femme distinguée au passé trouble, se décarcasse pour être embauchée à l’hôpital psychiatrique de Lucia, aux côtés du DRichard Hanover (Jon Jon Briones), une sommité dans le domaine des maladies mentales graves.

À la fin des années 40, la dépression (ou la mélancolie, comme on l’appelait), l’homosexualité ou la schizophrénie conduisaient directement à la salle d’électrochocs ou sur la table de trépanation.

Au fil des épisodes, la mystérieuse et dangereuse, disons-le, Mildred Ratched se révèle à nous. Le théâtre de marionnettes qui raconte son enfance horrible est la chose la plus cruelle que j’ai vue à la télé cette année, en excluant l’élimination d’Anne-Catherine d’Occupation double : chez nous.

PHOTO SAEED ADYANI, FOURNIE PAR NETFLIX

Sharon Stone dans Ratched

Dans Ratched, Sharon Stone incarne une milliardaire excentrique qui erre dans son palace avec un singe miniature sur l’épaule. Son fils a été « soigné » par le DHanover et elle cherche à le venger. Mise en garde : la séquence très gore qui raconte les expérimentations médicales du DHanover sur le fils psychotique de Sharon Stone est insupportable.

Quant à Cynthia Nixon, alias Miranda dans Sex and the City, elle incarne une attachée politique qui a le béguin pour Mildred Ratched.

Maintenant, relisez tout ça : Sharon Stone, singe sur l’épaule, antépisode de Vol au-dessus d’un nid de coucou, infirmière encore plus déséquilibrée que ses patients, mise en scène somptueuse, jeune Hannibal Lecter et dites-moi que vous n’avez pas le goût de jeter un œil sur Ratched (mais attention au pic à glace).

Les enfants de la téléréalité

Kim Rusk rentrait à peine d’Ibiza quand elle a emménagé dans le studio de Loft Story 3 de TQS en septembre 2006. Quand le technicien de Loft Story 2 demandait à Mathieu Baron de changer les batteries de son micro, il négociait. Parfait, je les remplace si tu me donnes deux cigarettes !

Les fans de téléréalité (bonsoir !) ont probablement déjà visionné l’épisode des Enfants de la télé entièrement consacré à ce genre mal aimé, mercredi soir, à Radio-Canada. Pas de panique, il se rattrape sur Tou.tv.

Honnêtement, je m’attendais à plus d’anecdotes inédites, de secrets de coulisse ou de moments jamais diffusés. À part celles de Kim Rusk et de Mathieu Baron, les révélations ont été timides sur le grand plateau d’André Robitaille, qui a également accueilli Marie-Ève Janvier, Élyse Marquis, Jay Du Temple, Marie-Mai et Danièle Henkel.

Les enfants nés des couples de L’amour est dans le pré et les interventions dramatiques aux Chefs ! : André Robitaille et Édith Cochrane ont exploré des territoires connus des amateurs de téléréalité. La recherche n’a pas été poussée plus loin que l’audition de Marie-Mai à Star Académie 2003 ou le faux mariage de Pézie et Olivier à Occupation double : Grèce.

Des fleurs, en terminant, pour Élyse Marquis qui a été super élégante en complimentant l’animation de Jay Du Temple à OD. Très classe comme geste.