On aime passionnément District 31 au Québec. N’est-ce pas, mon chum ? La liste des nommés au gala Artis 2020, que TVA a dévoilée jeudi après une touche de pression populaire (et médiatique, merci), reflète encore cet engouement qui ne dérougit pas, telle une sirène de police plaquée sur le toit d’une voiture de patrouille.

Au rayon des téléromans, quatre des cinq finalistes jouent dans le populaire feuilleton policier de Radio-Canada : Gildor Roy (mon commandant !), Sébastien Delorme (Poupou), Vincent-Guillaume Otis (Bissonnette) et Michel Charette (Gagné). Seul Roy Dupuis, alias l’intervenant Christophe L’Allier dans Toute la vie, a réussi à infiltrer ce cercle de flics. C’est tout de même Gildor qui va triompher.

Chez les femmes, nouvelle inscription au tableau, celle de Catherine St-Laurent, la sergente-détective Noélie St-Hilaire de District 31, qui se collettera avec de grosses pointures telles Maude Guérin (5Rang), Julie Perreault (L’échappée), Hélène Bourgeois Leclerc (Toute la vie) et Marina Orsini (Une autre histoire). Prédiction : Hélène Bourgeois Leclerc ou Catherine St-Laurent, poussées par la vague, présente ou passée, de District 31.

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Cette année, la distribution de District 31 domine de nouveau les nominations du gala Artis.

Étonnamment, personne de L’heure bleue n’a été remarqué par le public, qui décide des lauréats par le truchement d’un sondage Léger, en ligne et par téléphone.

TVA a dû débrancher sa fête de la télé québécoise, prévue initialement le dimanche 10 mai, en raison de la pandémie de coronavirus. Aucun détail n’a cependant été précisé sur la nouvelle formule du gala, sa date de diffusion ou sur la présence de ses animateurs initiaux, Jean-Philippe Dion et Maripier Morin.

En scrutant le tableau des chouchous de la saison 2019-2020, on constate que le petit écran d’ici demeure très, très blanc, malgré les efforts de diversité déployés par les réseaux depuis plusieurs saisons pour casser cette homogénéité.

Dans les 16 catégories, seuls Pierre-Yves Lord et Céline Galipeau — qui a des origines vietnamiennes — ne s’inscrivent pas dans le club des Québécois dits de souche. C’est trop peu.

En même temps, comme il s’agit d’un concours de popularité et de notoriété, c’est normal que les mêmes vedettes très connues ressortent d’année en année.

Mais est-ce que les gens plébiscitent des artistes blancs et francophones au gala Artis parce qu’ils ne voient que ça dans leurs émissions préférées ? Oui, entre autres. Dieu merci, les mentalités évoluent. Il suffit de visionner Toute la vie, L’heure bleue, 5Rang, Une autre histoire, Fugueuse 2 ou Alerte Amber pour découvrir plein de nouveaux visages.

De retour à nos Artis. Il y a toujours des sections où le suspense demeure à zéro : Pierre Bruneau dans les bulletins d’informations, Guy Jodoin dans les jeux, Dave Morissette dans les sports ou Gino Chouinard dans les émissions de service, ça ne change pratiquement jamais. Cela n’enlève rien à leur talent, cela dit.

Il existe heureusement des zones moins stables, comme chez les personnalités de l’année, où Sarah-Jeanne Labrosse et Gildor Roy ont brillé en 2019. Les deux chouchous s’alignent d’ailleurs pour répéter leur exploit à l’automne.

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Sarah-Jeanne Labrosse a été nommée personnalité féminine de l’année en 2019.

Dans cette prestigieuse catégorie, Sarah-Jeanne Labrosse affrontera Véronique Cloutier, Mélissa Désormeaux-Poulin, Julie Le Breton et Maripier Morin. Ça se jouera entre Sarah-Jeanne et Véro, assurément. Étonnamment, Guylaine Tremblay ne s’y retrouve pas. Une première en près de dix ans.

Chez les hommes, Gildor Roy se mesurera à Jay Du Temple (propulsé par l’effet Occupation double), Michel Charette, Charles Lafortune et Claude Legault. Une fois de plus, Gildor gagnera.

Sarah-Jeanne Labrosse, la Donalda des Pays d’en haut, apparaît également dans les téléséries aux côtés de Mélissa Désormeaux-Poulin (Ruptures/Épidémie), Sophie Prégent (Alerte Amber), Julie Le Breton (Épidémie) et Ludivine Reding (Fugueuse, Cerebrum). Mon cœur penche vers Mélissa Désormeaux-Poulin et Julie Le Breton, mais ma tête prédit la victoire à Sarah-Jeanne Labrosse.

Chez les hommes en télésérie, aucun des finalistes ne concourait en 2019 : Claude Legault (Cerebrum), Michel Charette (Les Pays d’en haut), Patrick Huard (Les honorables), Vincent-Guillaume Otis (Ruptures) et Elijah Patrice-Baudelot, alias Eliot dans Alerte Amber. La porte est ouverte pour Michel Charette ou Vincent-Guillaume Otis, ici.

Julie Snyder réapparaît dans la catégorie des talk-shows pour La semaine des 4 Julie, aux côtés de Véronique Cloutier (1res fois, Rétroviseur), Guy A. Lepage (Tout le monde en parle), Julie Bélanger (Ça finit bien la semaine) et France Beaudoin (Pour emporter). L’animateur de Tout le monde en parle, lauréat de 2019, part favori.

En variétés et divertissements, misez vos sous sur Jean-René Dufort (Infoman) ou France Beaudoin (En direct de l’univers), qui a connu une année exceptionnelle. Charles Lafortune (La voix), Sarah-Jeanne Labrosse (Révolution) et Maripier Morin (Studio G) mordront la poussière, je crois.

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Gildor Roy pourrait de nouveau repartir avec plus d’un trophée cette année.

Finalement, en comédie, Gildor Roy récoltera un autre trophée pour sa petite participation dans Lâcher prise, éclipsant Antoine Bertrand (Boomerang), Fabien Cloutier (Léo), Marc Labrèche (Léo) et François Morency (Discussions avec mes parents). Quoique François Morency pourrait causer la surprise.

Bizarrement, ni Sophie Cadieux ni Sylvie Léonard n’ont été remarquées pour Lâcher prise. La lutte se fera donc entre deux actrices d’En tout cas, Anne-Élisabeth Bossé et Guylaine Tremblay, ainsi qu’Anne Dorval (pour un petit rôle dans Léo), Catherine-Anne Toupin (Boomerang) et Katherine Levac (Like-moi !).

Sans surprise, Nostradumas aperçoit Guylaine Tremblay dans sa boule de cristal. Un gala Artis sans Guylaine Tremblay qui reçoit un prix Artis est-il vraiment un gala Artis ? Go Guylou !