Il n’y a aucun mal à régresser et à se réchauffer le cœur avec des éléments nostalgiques puisés dans notre passé. Ma psy me le répète constamment. C’est bien correct tant que ça ne devient pas un mode de vie à temps plein.

Voilà, je viens de vous épargner une consultation à 120 $ l’heure au privé. De rien. Maintenant, chacun dispose de son propre arsenal de trucs nostalgico-réconfortants. Certains cuisinent la sauce à spaghetti de leur maman, publient des photos de leur enfance sur Facebook ou se mitonnent un Kraft Dinner – extra saucisses à hot-dog – comme à l’université.

Toutes ces douceurs nous ramènent à un état de bien-être, de calme, d’apaisement. C’est un mécanisme freudien qui nous protège des situations anxiogènes. Genre, une pandémie qui nous enferme chacun chez soi.

Vous êtes ainsi nombreux à retourner à vos classiques télévisuels. Friends sur Netflix, Virginie à Radio-Canada, Du tac au tac sur ARTV ou Seinfeld sur Crave. Cette semaine, j’ai été aspiré dans un vortex de vieux épisodes d’Occupation double sur YouTube.

PHOTO DANNY FELD, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Les épisodes de Friends sont offerts sur Netflix.

Whistler, Portugal, Californie et Espagne : c’est possible d’y visionner les saisons 7 à 10 en entier. Laurie qui pète sa coche, Jimmy le danseur nu, Chrystina et Dany sur leur balcon, le sourire permanent de JoÈve, le couple mythique d’Hubert et d’Andréanne, les filles de Kaled, Cintia qui délire, que des moments forts, je vous jure.

Il n’y a aucun mal à revoir des émissions qui nous enveloppent et nous remontent le moral. Pourquoi pensez-vous qu’un enfant ne se tanne pas de regarder 56 fois d’affilée le même film, au grand dam de ses parents (Let it Go, seigneur Jésus) ? La répétition apporte confort et sécurité.

En période de crise où la routine n’existe plus, les adultes éprouvent aussi ce besoin de stabilité, sans imprévu, qui n’activera pas de système de défense.

Depuis leur mise en ligne sur Tou.tv, les séries Les invincibles et C.A. apparaissent dans le top 5 des contenus les plus populaires de la plateforme, selon Radio-Canada. Les trois saisons de Minuit le soir se pointeront le jeudi 7 mai dans le volet gratuit de Tou.tv, tout comme les deux dernières saisons des Invincibles. Vive Lyne-la-pas-fine (Catherine Trudeau).

En zappant chez TVA Sports ou RDS, les fans tombent également sur des parties de hockey vintage, dont le célèbre affrontement du Vendredi saint de 1984 entre le Canadien de Montréal et les Nordiques de Québec. C’était la belle époque où l’on pouvait se corder dans des arénas à moins de deux mètres de distance.

Je lis tous vos messages depuis le début du confinement et vous me demandez régulièrement si les réseaux d’ici rediffuseront Scoop, Diva, Tribu.com, les vieux Lance et compte ou Les filles de Caleb, des séries qui font du bien. Je transmets ici vos suggestions aux décideurs.

Si ce type de contenu rétro-nostalgique vous branche, un abonnement à Prise 2 s’impose. Vous y retrouverez la collection de Caméra café, 450 chemin du Golf, Les boys et Histoires de filles, entre autres.

Mais le meilleur arrivera sur Prise 2 le lundi 25 mai à 19h30 avec le retour de Catherine, qui a joué à Radio-Canada de 1999 à 2003. Je refuse de me départir de mon coffret DVD de Catherine, même si je ne possède plus de lecteur. J’ai probablement consommé les 113 épisodes de Catherine au moins deux fois chacun, comme ceux de Rumeurs d’ailleurs.

PHOTO FOURNIE PAR RADIO-CANADA

Marie-Hélène Thibault et Sylvie Moreau dans Catherine

C’était vraiment très drôle. J’ai revu des demi-heures de la première saison de Catherine et les gags y fonctionnent encore. Une réplique, un punch, pas de temps à perdre. Il y a peut-être le personnage de M. Ming (Khanh Hua), le propriétaire du dépanneur, qui a mal vieilli. Sinon, c’est du bonbon.

Campée par Sylvie Moreau, Catherine était une trentenaire fofolle, irresponsable et délurée qui prenait un malin plaisir à picosser sa colocataire psychorigide et sarcastique Sophie (Marie-Hélène Thibault). La complicité entre les deux actrices était indéniable. Elles se complétaient à merveille.

Catherine et Sophie travaillaient dans une agence de publicité avec Charles (François Papineau), qui, lui, formait un couple avec la belle Hélène (Brigitte Poupart). Au fil des saisons, Jean-François Pichette, Charles Lafortune, Sophie Prégent et Claude Legault se sont ajoutés à la distribution de Catherine.

Cette sitcom, enregistrée devant public, s’inspirait clairement de Moi et l’autre. La blonde, la brune. La rousse, la brune. D’ailleurs, c’est Dominique Michel qui campe la propriétaire de l’immeuble où habitent Catherine et Sophie.

Il n’existe pas de manuel de survie à cette catastrophe mondiale du coronavirus. Si votre bonheur passe par des émissions doudous légèrement surannées, pourquoi vous en priver ? Vous aurez le reste de votre vie pour lire À la recherche du temps perdu, de Marcel Proust. Fuck la culpabilité.