Pourquoi Mathieu, Karl et Louis ensevelissent-ils Kevin d’Occupation double sous un tas d’insultes nauséabondes ? Le moustachu Kevin agirait-il comme un goujat quand les caméras ne le filment pas pour générer autant de fiel ?

La production d’OD jure que non : Kevin ne se comporte pas comme un gros imbécile et il n’a pas injurié ses trois ennemis lors d’une chicane qui n’a pas été diffusée sur les ondes de V.

Alors, reprenons. Comment expliquer toute la haine que nourrissent Mathieu, Karl et Louis envers celui qui s’est autoproclamé le roi de la jungle ? À quel point l’insécurité nourrit-elle leur besoin d’attaquer aussi violemment un rival potentiel ?

PHOTO TIRÉE DU COMPTE INSTAGRAM @OD_OFFICIEL

Karl, Louis et Mathieu

Vidange, pourriture ou déchet, Kevin y goûte toutes les 10 minutes depuis deux semaines, mais toujours dans des segments où il n’entend pas ce que ses trois camarades vomissent sur lui.

C’est hypocrite, lâche et pernicieux, tout ça. Mathieu, Karl et Louis poivrent leur ancien coloc Kevin dans son dos, comme des armées de trolls cachés derrière des pseudonymes débiles. Quelle bande de pleutres.

Dimanche soir, le mouvement anti-Kevin, auquel contribue son ancienne flamme Camille, a grimpé à un sommet encore plus haut que le Kilimandjaro. Au point où une pétition a même été mise en ligne sur la plateforme change.org pour stopper l’intimidation à Occupation double. Au moment de rédiger ces lignes, plus de 16 000 personnes avaient signé la missive.

V et Occupation double ont offert des excuses dans un court message mis en ligne lundi sur Facebook, précisant qu’ils demeureraient vigilants et que cette controverse leur servirait de leçon pour l’avenir.

Les concurrents fautifs ont été avertis plusieurs fois que de tels propos vicieux heurteraient les téléspectateurs, en plus de compromettre leurs chances de remporter le condo, attribué par un vote populaire, ne l’oublions pas. Mais les invectives n’ont jamais cessé.

Maintenant, le réseau V et la boîte de production de Julie Snyder ont choisi de présenter les séquences où le barman Mathieu a qualifié Kevin de vidange et de déchet. Ils ont décidé de garder au montage le bout où l’entrepreneur en construction Karl implore Kiari de « sortir les vidanges qui puent le plus ».

Ils ont aussi conservé la minute où le nouveau venu Louis a accolé les mots « estie de trou de cul » à Kevin, supposément son grand ami dans la vraie vie.

Prédiction facile : la supposée amitié entre Louis et Kevin ne survivra pas à L’heure de vérité, la réunion post-compétition que V relaiera le dimanche 8 décembre.

Bien sûr, ce flot d’insultes alimente la bisbille et dope les cotes d’écoute d’OD, qui ont atteint 702 000 accros dimanche, presque 100 000 de plus de que le plateau scintillant de Maripier Morin à TVA (613 000).

En semaine, les émissions quotidiennes d’Occupation double battent régulièrement des séries de fiction à TVA et à Radio-Canada.

Aurait-il fallu retirer toutes les algarades des épisodes ? Absolument pas. Par souci d’honnêteté, il faut que le public sache qui sont les langues de vipère dans les maisons.

Mettons que la cote d’amour de Claudie et de Mathieu, qui se dirigeaient sans opposition vers le complexe SkyBlü de Mirabel, a pris une solide débarque dans les derniers jours.

Imaginez si la production avait caché aux téléspectateurs le côté sombre de Mathieu, de Karl et de Louis. Ç’aurait été malhonnête pas à peu près. Car au moment de couronner le couple chouchou, cette information cruciale pèsera lourd dans la balance.

Ma théorie ? C’est l’effet de répétition et d’accumulation qui a irrité les fans. Vidange, vidange, pourriture, pourriture, trou de cul, trou de cul, ça va, on a compris. Cette enfilade d’insultes a été dérangeante même pour les amateurs de téléréalité les plus dévoués.

Le pire, c’est que Kevin, comme la pauvre Claudie, ne découvrira qu’à sa sortie de l’aventure le vrai visage de Mathieu, de Karl et de Louis. Il aurait fallu que Jay Du Temple, alias Capitaine Rebondissement, montre à Kevin des extraits où il se fait varloper, question de crever l’abcès et de désamorcer les tensions.

Par contre, de là à crier à l’intimidation, il y a une marge, je trouve. Oui, la production aurait pu élaguer dans les vannes. Oui, le langage était déplacé. Et non, ce n’est pas élégant de s’acharner sur quelqu’un et de le bitcher à son insu.

Mais, en fin de compte, ces commérages trempés dans le vitriol demeurent surtout une très mauvaise stratégie de jeu, qui est en train de déposer ses trois instigateurs sur le bord du chemin.