La scène qui a conclu L’échappée lundi soir était digne du meilleur film d’horreur de série B. Un vieux monstre se pointait dans une épicerie-dépanneur, au fin fond du Nouveau-Brunswick, avec un masque mou similaire à celui du meurtrier Michael Myers dans la série des films Halloween.

Le caissier, probablement aveugle, dément, ou les deux, ne remarquait rien d’anormal. Merci, monsieur terrifiant aux yeux enfoncés, voici votre monnaie, bye, là.

De retour à son repaire, le vieux monstre boiteux retirait sa prothèse en latex. Oh. Mon. Dieu. C’était David Lelièvre (Patrick Hivon), le tueur en série de Sainte-Alice-de-Rimouski, en cavale depuis la saison dernière. Surprise !

Comme les 1 249 000 téléspectateurs rivés à leur poste, j’ai hurlé dans mon salon, scié par cette révélation-choc. Était-ce une intrigue crédible ? Absolument pas. Mais est-ce que ce revirement a été satisfaisant ? Terriblement, oui. C’est évident que nous voulons tous connaître la suite des aventures du psychopathe masqué.

Surtout que la pauvre ado Joëlle (Laurie Babin), kidnappée par ce Freddy Krueger du Bas-Saint-Laurent, semble vivre son moment Mémoires vives, enfermée dans une cave glauque, éclairée par une ampoule nue.

Après le party « disco-jungle » d’Occupation double, cette semaine à thématique d’Halloween avait aussi bon goût qu’une mini Coffee Crisp. D’ailleurs, si vous souscrivez à la chaîne Cinépop, vous avez probablement frissonné en vous enfilant leurs nombreux classiques du cinéma d’épouvante qui ont été greffés à l’excellente programmation spéciale du 31 octobre.

Amityville, Le bébé de Rosemary ou The Shining, je les ai tous vus et je les revois régulièrement (merci à la vidéo sur demande), question de me réveiller complètement paniqué à 3 h du matin en criant : « Sortez de ma chambre, je n’ai rien fait, cette machette ensanglantée ne m’appartient pas ! »

Pour ceux qui demeureront encabanés en cette Halloween qui s’annonce très mouillée, Netflix offre toujours la glaçante télésérie La dernière demeure des Hill (The Haunting of Hill House, en version originale). Il y a aussi Stranger Things, qui se dévore agréablement en pigeant dans la citrouille en plastique remplie de friandises.

Horreur 80

Présentement, je suis absorbé par la neuvième saison d’American Horror Story, que relaie la chaîne FX Canada (tout se rattrape). Après une séquence très ordinaire (Hotel, Roanoke, Cult et Apocalypse), cette série anthologique reprend de la vigueur en rendant hommage aux films sanglants des années 80 à la Vendredi 13, où des moniteurs de camp lubriques finissaient transpercés par la lame d’un fou encagoulé. Bonjour, Jason Voorhees et son accessoire de Jacques Plante.

Ce nouveau chapitre d’American Horror Story s’appelle 1984, parce qu’il se déroule, duh, en 1984. C’est l’été des Jeux olympiques de Los Angeles, et une bande de jeunes dans le vent fuit la cohue pour se réfugier dans une colonie de vacances (erreur), où ils travailleront tout en éclusant des bières fraîches (autre erreur).

PHOTO FOURNIE PAR FX CANADA

Emma Roberts, Billie Lourd et Cody Fern dans American Horror Story : 1984

Bien sûr, American Horror Story : 1984 tire très fort sur la corde nostalgique. Les personnages pratiquent l’aérobie en lycra, portent la moustache fournie ou se crêpent le toupet en soleil. La musique bourrée de synthétiseurs, l’esthétique American Apparel/Olivia Newton-John, tout fonctionne.

Mais ce qui marche le mieux, ce sont les nombreux emprunts aux films de « slashers » qui ont pullulé à cette époque. Pensez à un cliché et c’est certain qu’il apparaîtra dans un des neuf épisodes d’American Horror Story : 1984.

Une jeune femme court dans les bois en pleine nuit, sans lampe de poche ? C’est fait. Un homme bizarre met en garde les protagonistes du grave danger qui les guette ? Coché. Une personne plus expérimentée confie autour du feu que des évènements horribles se sont déroulés ici même, il y a de cela 14 ans ? Voilà !

Rajoutez une panne d’électricité causée par un orage, des voitures qui ne démarrent jamais au moment de décamper, des lignes de téléphone rarement fonctionnelles, et vous obtenez une série sanguinolente où les couteaux ne sont pas attachés au comptoir de la cuisine comme dans Unité 9.

Les fans de Scream et de I Know What You Did Last Summer retrouveront dans American Horror Story : 1984 le même esprit de frayeur parfait pour une veillée d’Halloween.

En français, les six premières saisons d’Histoires d’horreur se retrouvent chez AddikTV. La première reste la plus efficace. Maintenant, n’oubliez pas vérifier sous le lit avant d’aller dormir, si vous ne souhaitez pas finir étranglé par un clown maléfique comme le petit Robbie dans Poltergeist.