Savoir son fils dans la rue. Ne pas avoir eu de ses nouvelles depuis six mois. Se sentir totalement impuissante. Espérer qu'au moins, il mange. On a rarement entendu un récit d'une telle intensité sur le plateau de Tout le monde en parle que celui de Francine Ruel, dont le fils vit dans la rue, et dont elle tente de faire le deuil, comme si c'était possible. C'est pour lui qu'elle a écrit le roman Anna et l'enfant-vieillard. « Pour qu'il voie à quel point c'est un être fabuleux. »

Jamais cette mère, dont on sentait toute la douleur, n'a flanché durant l'émission. Même si elle est venue tout près quand on lui a montré un extrait d'une entrevue avec son fils dans un documentaire de 1997, après la fusillade dont il avait été la cible avec sa petite amie de l'époque. « Un crime monstrueux d'une violence inouïe », avait dit le juge au terme du procès. Au contact des drogues dures, il s'est mis à vivre dans la rue, vieillissant prématurément. Non sans avoir tout fait pour l'aider, sa mère a dû se résigner à le laisser couler. « C'est comme regarder son enfant se noyer et avoir les mains nouées dans le dos », décrit-elle. « Les nuits à moins 30, je dors pas beaucoup. Où il est ? Il fait quoi ? Est-ce qu'il mange ? » a demandé la comédienne. « Je te souhaite de recevoir son appel », a conclu un Guy A. Lepage compatissant, devant un auditoire silencieux et bouleversé.

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