Au pays de Johnny Clegg, de Charlize Theron et de l’Amarula, les robes se portent longues, transparentes et pailletées, tandis que le franglais millénial épice toujours les conversations. Vraiment, this is real, il y a du drama, je suis turn off, il faut être dans le bon mindset ou juste down to earth.

La langue de Paidge Beaulieu se parle jusqu’au Cap, en Afrique du Sud, où Occupation double s’est offert hier soir, sur les ondes de V, un premier safari humain géant. Dans un nuage de boucane et de froid d’hiver austral, six amazones ont d’abord chassé cinq prétendants, qui ont ensuite attrapé dans leurs filets cinq autres proies, qui vivront, captives, dans la troisième maison de la populaire téléréalité de V.

D’ailleurs, à propos du mobilier de la fameuse troisième maison, Camille, 29 ans, de Chicoutimi, a remarqué que « le divan est jaune moutarde, ça fitte avec l’Afrique du Sud ». Ah ! Nelson Mandela, dont le portrait trône au bout du corridor, doit vraiment être fier de cette belle jeunesse scintillante.

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« Avec trois maisons à remplir, les présentations ont été longuettes sur l’impressionnant tapis rouge circulaire et multi-étagé de l’émission », écrit Hugo Dumas.

C’est dans cette troisième résidence que la première candidate trans de l’histoire d’OD, Khate Lessard, 23 ans, a posé ses valises. Originaire d’Amos, Khate a reçu le plus grand nombre de votes de la part du public. Le visage du barman/mannequin Mathieu, alias le « paon super coloré qui cherche sa perruche », s’est quasiment tordu quand Jay Du Temple a annoncé la sélection de Khate, plus ronde que ses camarades criardes, dixit Alex-Anne.

Et déjà dans l’épisode d’hier, Khate a exprimé le désir de dévoiler rapidement son « secret » à ses colocataires, qui ne savent rien de sa transition. En fait, la confession de Khate passera dans la quotidienne d’Occupation double ce soir (18 h 30).

Avec trois maisons à remplir, les présentations ont été longuettes sur l’impressionnant tapis rouge circulaire et multi-étagé de l’émission. Honnêtement, ça faisait beaucoup trop de spécimens quasi identiques à classer. Dans la première cohorte, la patineuse Alex-Anne – et sa crinière de lionne – de même que Claudie la barmaid/youtubeuse ont clairement dominé la meute.

Les cinq gars n’ont pas été particulièrement épatants ni intelligents hier. Alors qu’Occupation double se détache de son image de douchebag depuis deux ans, nos cinq messieurs ont agi comme des gorilles en rut en apprenant l’existence du deuxième groupe de concurrentes, nous rappelant cruellement que l’Homme descend bel et bien du singe. Ça faisait primaire et primate. Et leur expression « c’est chez nous, c’est chez nous » sonne mâle alpha, limite macho. Du style : envoye à maison, ma chanceuse !

Juché sur sa pastille, l’animateur Jay Du Temple, alias Capitaine Rebondissement, a bien géré son zoo téléréel avec le mélange d’humour et de sérieux qu’on lui connaît. Il est excellent, passant de la blague au ton plus solennel, selon les situations.

Visuellement très beau, l’épisode d’hier manquait toutefois de piquant et de surprises, car la plupart des éléments croustillants avaient fuité avant la diffusion. Heureusement, la première excursion a déjà débouché sur des rapprochements, qui alimenteront les futurs chapitres de cette telenovela à saveur algérienne, haïtienne, roumaine, russe et africaine.

Du côté de TVA

Pendant que les célibataires de V trinquaient aux Bulles de nuit, la diplômée la plus connue d’Occupation double, Maripier Morin, a inauguré son Studio G à TVA en servant du prosecco Zonin à son public. Aïe. Deux émissions, deux postes différents, deux très mauvais crus. Bonsoir le mal de bloc collectif.

De retour au Studio G, son concept fourre-tout se décrit difficilement. Il loge à mi-chemin entre 1res fois et Prière de ne pas envoyer de fleurs, avec un soupçon de Tout le monde aime.

À la façon d’un bien-cuit traditionnel, Charles Lafortune a été grillé par sa conjointe Sophie Prégent, ainsi que par ses amis Paul Houde, Mario Dumont et Guy Jodoin.

Précision : Studio G se trouve à des années-lumière du ton mordant de Roast Battle : Le grand duel de la chaîne Z.

Alors, nous avons notamment appris que l’animateur de La voix ne payait pas ses tickets de stationnement au cégep, qu’il aimait se regarder dans le miroir et qu’il trippait sur sa pelouse et, encore plus, sur la domotique. Rien pour tuer la une, quoi.

Maripier Morin parlait de Studio G comme d’un gros party. Ce n’est pas du tout ce que dégageait l’épisode d’hier. Les portions plus festives paraissaient insérées maladroitement entre des confidences touchantes. Ce mélange des genres, qui saute du rire aux larmes, ne réussit pas à tout coup. Souvent, c’est décousu, éparpillé, forcé.

Par exemple, quand Maripier Morin ordonnait à la foule de se lever et de chanter du Kiss pour passer à la pause publicitaire, ça ne coulait pas de source.

Côté variétés, c’est Lara Fabian qui a offert le meilleur segment avec sa relecture personnalisée de Je t’aime.

Le décor de Studio G est superbe. Le bel îlot central y sert à la fois de scène et de table à discussion. Spontanée et allumée, Maripier Morin gagnerait toutefois à moduler l’intensité de ses réactions.

Comme c’était une première hier, il sera intéressant de voir comment Studio G évoluera au fil des prochaines semaines. Pour le moment, ce party de cuisine, quoique sympathique, ne lève pas fort.