J’ai fait mes devoirs avec assiduité ce week-end. Après l’analyse de cinq épisodes d’une heure et demie d’On va se le dire de Sébastien Diaz (total de l’écoute : sept heures trente, avec pauses publicitaires), je peux vous décrire en détail comment fonctionne le « mur » électronique de l’émission et vous indiquer à quel moment précis les convives quitteront l’immense table pour s’installer au salon.

Ah oui, j’y ai aussi vu plus souvent mes camarades de la salle de rédaction de La Presse que dans la vraie vie. Vive les écrans.

On va se le dire, qui remplace Entrée principale du lundi au vendredi à 16 h, avec des reprises à 23 h 05 et 9 h 30, a vite gommé certaines sources d’irritation. C’est l’avantage et le désavantage d’une quotidienne. Oui, il y a une tonne de détails à ajuster, mais le format permet de corriger le tir rapidement.

Par exemple, les discussions gagnent à être raccourcies. Si l’écoanxiété vous indiffère et que les invités en jasent pendant 22 minutes, vous zapperez. Et ça se comprend.

Au troisième épisode, deux sujets – au lieu d’un seul – ont été amenés dans les 15 premières minutes, soit le déclenchement des élections fédérales et la grève pour le climat prévue le 27 septembre, ce qui a varié et dynamisé les conversations.

Une centaine de collaborateurs se succéderont cette année à On va se le dire et le succès des émissions résidera dans la bonne combinaison des invités. En bref, faut que ça clique. Et vite.

PHOTO FOURNIE PAR ICI RADIO-CANADA

On va se le dire, animée par Sébastien Diaz (à gauche), remplace Entrée principale du lundi au vendredi à 16 h, avec des reprises à 23 h 05 et 9 h 30.

Au premier épisode, le courant passait plus ou moins bien entre Jean-François Breau, le Dr Michaël Bensoussan (qui a monopolisé le plateau), le journaliste Yves Boisvert, Rosalie Bonenfant et France Castel. Imaginez maintenant ce groupe très hétéroclite échangeant sur l’infidélité ou ce sujet brûlant : se lave-t-on trop ? Ce fut parfois raboteux.

Déjà, au deuxième, ça coulait de source entre Marc Hervieux, le Dr François Marquis, Catherine Trudeau, Sarah-Maude Beauchesne et Jacques Nantel. L’arrivée de Geneviève St-Germain et de la photographe Julie Artacho a débouché sur un débat pertinent sur le corps des femmes.

La troisième tablée, avec Simon Boulerice, la psychiatre Marie-Ève Cotton, Bernard Drainville et Marie-Chantal Perron, m’a fait découvrir l’analyste et ex-joueur de l’Impact Hassoun Camara, un commentateur brillant et posé.

Les sujets abordés pendant une semaine oscillent du léger au lourd : l’hyperperformance, les looks de Céline, l’obsolescence programmée, l’ayahuasca, les micro-siestes, les tatouages ou la pénurie de main-d’œuvre en région. Ce mélange sucré-salé fonctionne plutôt bien dans le cadre d’une émission d’après-midi.

Les meilleurs panélistes d’On va se le dire sont ceux qui s’impliquent sans écraser les autres et qui ont beaucoup d’écoute comme Kim Lévesque-Lizotte, Alain Vadeboncoeur, François Marquis, Marie-Soleil Dion, Bernard Drainville et Catherine Trudeau.

À l’animation, Sébastien Diaz est très à l’aise, dynamique et informé. Généreux, il laisse énormément d’espace à ses collègues, sans perdre le contrôle de son show.

Derrière Sébastien Diaz, le fameux mur en bandes défilantes est cependant devenu une source de distraction. Hier après-midi, c’était réparé.

Même si c’est agréable, je ne penserais pas être un client régulier d’On va se le dire. Je manque de temps. Si je tombe dessus par hasard, en pitonnant, je pourrais m’y accrocher les pieds.

La première semaine d’On va se le dire a été suivie par une moyenne de 126 000 téléspectateurs. La reprise de 23 h 05 (86 000) a dépassé celle de 9 h 30 (24 000)

À titre comparatif, la dernière saison complète d’Entrée principale, dont la machine était parfaitement huilée, a décroché une cote d’écoute de 176 000 fans à 16 h, contre 59 000 à 23 h 05.

Quelques chiffres

La première émission du quiz 100 Génies à Radio-Canada a rivé 549 000 curieux à leur téléviseur. C’est un solide score pour une émission dite « jeunesse », déposée en heure de grande écoute. Le retour d’Infoman, qui a entamé sa 20e saison, a intéressé 596 000 personnes. District 31 (1 451 000) n’a pas dérougi, tandis que La poule aux œufs d’or (804 000), bien au chaud dans sa nouvelle case horaire, a procuré à TVA ses meilleurs chiffres de la soirée de jeudi. Vendredi, la nouveauté Faites-moi rire ! de Pénélope McQuade a été vue par 364 000 amateurs d’humour.

Samedi soir, l’émission En direct de l’univers, où Normand Brathwaite a été kidnappé par France Beaudoin, a chatouillé la barre du million avec ses 926 000 accros. Plus personne ne pensait à Patrick Bruel à ce moment-là.

Puis, le 34e gala des prix Gémeaux chauffé par Véronique Cloutier a été regardé dimanche par 1 539 000 téléphages, en hausse par rapport aux 1 291 000 fidèles de l’an dernier. Le retour de Véro à la barre des Gémeaux en 2020 a d’ailleurs été officialisé hier.