Préparez-vous à une avalanche d’excellentes téléséries à dévorer dans les prochains jours, à commencer par la captivante minisérie britanno-américaine Tchernobyl, qui se regarde comme un film catastrophe trempé dans l’horreur. C’est exceptionnel comme produit télévisuel. Vraiment puissant.

Non, il ne s’agit pas d’un documentaire, mais bien d’une reconstitution dramatique — et légèrement romancée — du terrible accident nucléaire qui a empoisonné l’Ukraine, l’URSS et une partie de l’Europe au printemps 1986.

Vous déclenchez la première heure et c’est impossible de mettre sur pause tellement l’histoire est terrifiante, angoissante et enlevante. Super Écran amorce la diffusion de Tchernobyl jeudi à 22 h. En anglais, Chernobyl (avec cette orthographe, soyez vigilants) se retrouve notamment sur Crave et HBO Canada sur demande.

Le premier épisode sur un total de cinq, qui détaille la nuit fatidique du 26 avril où le réacteur numéro quatre a explosé, est un chef-d’œuvre, rien de moins.

La panique à la centrale, l’aveuglement volontaire de l’ingénieur en chef, les pompiers municipaux qui débarquent sur les lieux contaminés sans protection adéquate et les habitants de la ville de Pripiat qui dansent — sans le savoir — sous une pluie de particules radioactives, on regarde ces événements en grinçant des dents et en état de tachycardie avancé. C’est irréel, complètement lunaire.

Le gouvernement de Mikhaïl Gorbatchev ment de façon éhontée sur les dangers réels de la déflagration et refuse d’évacuer la petite communauté. Épaulés par le haut gradé du parti communiste Boris Shcherbina, le scientifique Valeri Legassov et sa collègue physicienne nucléaire Ulana Khomyuk tentent de recoller les morceaux du puzzle. Mais le KGB épie leurs gestes et contrôle toute l’information transmise à la population.

Visuellement, la minisérie Tchernobyl est magnifique. Comme si une pellicule de plomb recouvrait chacune des scènes, reconstruites avec un impressionnant souci du détail.

La musique anxiogène, couplée aux grésillements des compteurs de radiation, exacerbe notre sentiment d’enfermement.

Tchernobyl montre aussi de façon très crue les effets de la radioactivité sur les corps humains. Les soldats et pompiers qui ont été exposés aux plus fortes doses d’isotopes ont péri, en moins de deux semaines, dans des douleurs atroces.

Au fil du récit de ce désastre, on apprend un paquet d’informations scientifiques sur l’industrie nucléaire. Les protagonistes parlent constamment de bouton AZ-5, de l’effet Tcherenkov ou du fonctionnement de réacteurs RBMK sans jamais perdre notre intérêt. C’est fascinant, pour paraphraser Charles Tisseyre.

La minisérie Tchernobyl est devenue hier l’émission de télé la mieux cotée de tout le site web IMDb (9,6 sur 10), surpassant Breaking Bad. Sur le site Rotten Tomatoes, Tchernobyl a décroché une note de 94 %.

La secousse (atomique) provoquée par Tchernobyl vous remuera longtemps. C’est fort à ce point-là.

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Édith Cochrane et Guylaine Tremblay animaient dimanche le Gala Québec Cinéma.

Un gala en péril ?

La saison des galas 2018-2019 s’est conclue dimanche soir avec le pire d’entre tous, celui du cinéma québécois, copiloté par Guylaine Tremblay et Édith Cochrane.

Dans un horrible décor digne d’un gala Méritas de polyvalente circa 1984, les animatrices n’ont jamais réussi à trouver le ton juste. Leurs gags ne levaient pas, contrairement aux hideux rideaux plissés, qui ont monté et descendu pendant plus de 2 h 15 min, dévoilant des écrans aux couleurs criardes propices à la crise d’épilepsie.

Rajoutez à ces fonds éblouissants des robes aux couleurs pétantes et bonsoir la migraine. Ce gala a été involontairement psychotronique et n’a pas du tout servi l’industrie cinématographique qu’il doit, en théorie, mettre en valeur. Les nombreuses faces d’enterrement dans le public en ont témoigné pendant toute la soirée.

En fait, à voir le peu d’efforts, d’enthousiasme et de moyens qui ont été injectés dans cette « fête », c’est à se demander si le « milieu » n’a pas fait exprès pour s’autosaborder. Au micro de Paul Arcand hier matin, Pierre Curzi s’est même inquiété de la survie à court terme de cette cérémonie, dont plusieurs films finalistes n’ont pas été visionnés par plus de 4000 personnes.

Tourné au studio 42 de Radio-Canada, ce gala manquait d’envergure et de panache. Édith Cochrane s’est même fâchée en direct parce que quelqu’un lui bloquait la vue sur le télésouffleur.

Puis, l’émission coproduite par l’organisme Québec Cinéma et le diffuseur public s’est conclue dans la confusion. Édith Cochrane gigotait dans son harnais de cirque, dévoilant ses sous-vêtements au public. Fin des souffrances.

Heureusement, Anne-Élisabeth Bossé et Monia Chokri ont été drôles et brillantes, et plusieurs remerciements ont été inspirés, dont ceux de Ricardo Trogi, Sandrine Bisson et Debbie Lynch-White. Édith Cochrane et Guylaine Tremblay ont été rigolotes dans le segment où elles se reconnaissaient dans les films de la dernière année. Ce ne fut toutefois pas suffisant pour sauver l’entreprise du naufrage.

Cotes d’écoute du Gala Québec Cinéma

2019 : 600 000

2018 : 720 000

2017 : 583 000