Les invisibles est probablement la nouvelle télésérie la plus attendue de l'hiver. L'adaptation québécoise de l'émission française Dix pour cent, dont chaque épisode a été regardé par 6 millions de personnes et qui a fait le bonheur de plusieurs téléspectateurs qui l'ont découverte sur Netflix (Call My Agent) ou sur ARTV (Appelez mon agent), sera diffusée à TVA, le lundi à 21 h, dès le 7 janvier.

L'histoire

L'intrigue de base est très proche de la version originale. On suit la vie personnelle et professionnelle, parfois rocambolesque et souvent compliquée, de quatre agents d'artistes. Tous les jours, Jean-Frédéric, Alexandra, Gabriel et Arlette, dont les visions du métier sont parfois diamétralement opposées, se battent pour décrocher des contrats à leurs clients, pour gérer des crisettes et prévenir quelques drames de vedettes. Les téléspectateurs découvriront l'envers du décor à travers les yeux d'une nouvelle venue à l'agence AMG, Camille, la fille illégitime de Jean-Frédéric, fraîchement débarquée à Montréal pour trouver du travail.

Qui joue qui ?

Karine Gonthier-Hyndman, qui brille depuis quelques années dans Les Simone et Like-moi!, interprète Alexandra, l'agente impulsive et légèrement névrosée. Danièle Lorain joue Arlette, celle qui a tout vu dans le métier. Bruno Marcil, le comédien et chanteur qu'on a vu notamment dans les pubs de Plaisirs gastronomiques, hérite d'un premier grand rôle à la télé, en prêtant ses traits à Jean-Frédéric, le carriériste avide de pouvoir. Le bonasse et bienheureux Gabriel sera joué par Benoit Mauffette, qui interprétait l'ex banal mais serviable de Maxim dans Les Simone.

De la vedette au pouce carré

Impossible de parler de la série sans souligner la présence impressionnante de grandes vedettes qui s'amusent à jouer leur propre rôle, en mélangeant réalité et fiction avec autodérision. Si la version française a attiré de grands noms comme Juliette Binoche, Isabelle Adjani, Jean Dujardin, Cécile de France et Isabelle Huppert, pour ne nommer que ceux-là, son équivalent québécois ne sera pas en reste. Même si les vedettes québécoises à la renommée internationale ne sont pas légion, l'émission pourra compter sur le talent de Rémy Girard, Marc-André Grondin, Louise Marleau, Mariana Mazza, Marc Messier, Hélène Florent, Debbie Lynch-White, Patrice Robitaille, Julie Le Breton, Rachel Graton, Guillaume Lemay-Thivierge, Guillaume Cyr, Laurence Leboeuf et Diane Lavallée.

Le faux-vrai

Le premier épisode reprend l'histoire impliquant l'actrice Cécile de France (L'auberge espagnole, Mademoiselle de Joncquières), à qui on avait supposément refusé un rôle majeur à la dernière minute en raison de son âge. Au Québec, Hélène Florent (La galère, Unité 9) subira le même affront. On découvrira ensuite comment le show-business complote pour que Julie Le Breton et Patrice Robitaille, qui ont souvent joué ensemble à la télé et au cinéma, forment un nouveau power couple pour rivaliser avec Véronique Cloutier et Louis Morissette. Lors d'un autre épisode, France Castel et Louise Marleau se disputeront pour un rôle dans le remake de Symphorien au cinéma, comme l'avaient fait avant elles Françoise Fabian et Line Renaud pour un film français attendu.

Coup de foudre télévisuel

La réalisation des 24 épisodes de 60 minutes a été confiée à Sophie Lorain et Alexis Durand-Brault, qui avaient déjà fait équipe avec brio dans Au secours de Béatrice, pour la simple et bonne raison qu'ils ont été les premiers à flairer la bonne affaire. En effet, le duo, qui agit également à titre de producteurs, avait acheté les droits de l'émission après avoir vu un seul épisode de Dix pour cent, avant même qu'elle ne soit présentée au public français et qu'elle ne cartonne !

Qui signe l'adaptation ?

La scénariste Catherine Léger n'a peut-être pas encore l'aura d'une Fabienne Larouche ni d'un Luc Dionne dans l'industrie, mais elle s'établit depuis quelques années comme une valeur sûre à la télé et au cinéma (La petite reine, Charlotte a du fun, Marche à l'ombre).

Pas un copié-collé

Malgré les similitudes nombreuses et réjouissantes entre les deux versions, le scénario des Invisibles est tout sauf une pâle copie de l'originale. Passant de 6 à 24 épisodes pour la première saison, la version locale de l'émission ne témoigne pas des mêmes réalités, le milieu du showbiz québécois étant très différent du star-système français, davantage hiérarchique et grandiloquent. Ainsi, de nombreuses trames narratives des Invisibles décrivent une réalité purement québécoise.

Idée originale

C'est à Dominique Besnehard, l'un des imprésarios les plus célèbres d'Europe, que l'on doit l'étincelle de création de Dix pour cent. Il était de passage à Tout le monde en parle pour une entrevue en novembre dernier.

Quelques millions en moins

Réputés pour faire beaucoup avec peu, les artisans québécois ont à nouveau été forcés de réussir l'impossible. La preuve : le budget d'un épisode des Invisibles s'élève à 370 000 $, alors que la version originale diffusée sur France 2 a coûté 1,5 million par épisode.

Le regret d'une vedette

Les créateurs de l'émission ne révéleront sans doute jamais son nom, mais une personnalité très connue aurait refusé l'invitation à jouer dans Les invisibles. Une décision que la personne a vite regretté, semble-t-il. De façon générale, plusieurs comédiens, chanteurs et humoristes québécois ont contacté eux-mêmes les producteurs pour jouer dans la télésérie.

Photo fournie par la production

Les invisibles, version québécoise de la série française Appelez mon agent