Émission hautement symbolique pour la société québécoise, le Bye bye n'a toutefois pas connu que des années glorieuses. Retour sur trois moments forts qui ont fait parler du Bye bye pour le meilleur et pour le pire.

2008, L'ANNÉE DE LA CONTROVERSE

Pour le Bye bye de 2008, Radio-Canada fait de nouveau appel au tandem Véronique Cloutier et Louis Morissette, qui avait piloté en 2003 Ceci n'est pas un Bye bye. Secondé par le réalisateur Alain Chicoine, ainsi que par François Avard et Jean-François Mercier, le couple offre une revue décapante et caustique ; beaucoup trop, de l'avis de plusieurs. Jugée raciste et de mauvais goût, l'émission, qui bat des records de cotes d'écoute (4,5 millions de téléspectateurs), suscite la grogne. La télévision d'État reçoit 800 courriels, le CRTC se retrouve avec une trentaine de plaintes et la Ligue des Noirs exprime son mécontentement. La productrice Véronique Cloutier et le concepteur Louis Morissette ont un retour de vacances difficile. Afin de calmer les ardeurs, ils offrent une conférence de presse au cours de laquelle ils déclarent être désolés d'avoir heurté certaines sensibilités. Quelques semaines plus tard, Jean-François Mercier se rend sur le plateau de Tout le monde en parle. Il se mesure à un Richard Martineau hors de lui qui n'en revient pas qu'on ait pu faire un gag sur Nathalie Simard alors que Véronique Cloutier, fille de Guy Cloutier, fait partie de l'équipe. « On s'est planté big time », reconnaît alors Jean-François Mercier. En septembre 2009, Radio-Canada annonce qu'elle ne produira pas de Bye bye pour clore l'année. Les Québécois ont droit à une émission spéciale de Tout le monde en parle.

LES ANNÉES DE TRÊVE

Au cours de l'été 1997, on apprend qu'une toute nouvelle équipe va produire le Bye bye. Pendant des mois, le groupe dirigé par Dominic Champagne, dont fait partie le comédien Benoit Brière, travaille à un concept. Mais pour des raisons demeurées mystérieuses, les concepteurs annoncent en septembre qu'ils déclarent forfait. Réalisant que le Bye bye aura 30 ans en 1998, Radio-Canada décide de programmer en lieu et place 30 fois Bye bye, une rétrospective des meilleurs moments de toutes les revues. Les segments sont présentés par Dominique Michel et Patrice L'Écuyer. Le Bye bye a également fait relâche en 2004 et en 2005.

UNE POIGNÉE DE MAIN HAUTEMENT SYMBOLIQUE

Au-delà des sketches humoristiques, Stéphane Laporte a toujours aimé trouver une façon originale et symbolique de souligner l'arrivée de la nouvelle année. Souvenez-vous du baiser de René et Céline en 1994 ou de la chanson Quand les hommes vivront d'amour interprétée par le fédéraliste Jean-Louis Roux et le souverainiste Paul Piché après une année de référendum qui avait divisé le Québec. Mais son meilleur coup demeure sans doute la fameuse poignée de main symbolique entre Pierre Pagé et Jacques Demers lors du Bye bye de 1993, année où le Canadien a remporté la Coupe Stanley. Au cours de cette même année, il y avait eu le fameux accord d'Oslo. Stéphane Laporte cherchait une façon de souligner cela par un moment fort. Il faut toutefois savoir que la réunion historique de ces deux têtes fortes a fait l'objet d'une difficile négociation. « Je m'apprêtais à rencontrer Jacques Demers quand, dans Le Journal de Montréal, Pierre Pagé lui a dit de "manger d'la m...", raconte Stéphane Laporte. Ça commençait mal. J'ai parlé à l'un, puis à l'autre. Puis de nouveau à l'un, puis à l'autre... » Après une longue réflexion, les deux rivaux ont finalement accepté de se prêter au jeu. « Cela démontre la force et le pouvoir du Bye bye », dit Stéphane Laporte.

LE BYE BYE SOUS TOUTES SES FORMES

Bye bye 2018 est présenté le 31 décembre à 23 h et en rediffusion le 1er janvier à 21 h. Il met en vedette Anne Dorval, Claude Legault, Pierre Brassard, Véronique Claveau et Patrice L'Écuyer.

Ne manquez pas l'émission radiophonique Dominique Michel, le coeur à rire, sur ICI Radio-Canada Première le 31 décembre à 15 h. Une réalisation de Stéphane Leclair.

Jusqu'au 6 janvier, voyez l'exposition de quelques-uns des plus beaux costumes du Bye bye au musée Grévin.