Marc Labrèche ne chômera pas cet automne. Il sera à la barre d'une nouvelle émission diffusée sur les ondes de Télé-Québec, en plus de présenter un premier documentaire à Radio-Canada en novembre.

Comédien et animateur bien établi, Marc Labrèche sera présent sur nos écrans cet automne, en plus d'ajouter une nouvelle corde, celle de documentariste, à son arc. Animateur de Cette année-là, les samedis soir, à Télé-Québec, il présentera son documentaire Le cri du rhinocéros en novembre, à Radio-Canada. C'est sans compter qu'il sera un des invités de l'émission Pour emporter animée par France Beaudoin sur ARTV.

Le cri du rhinocéros vous sonne une cloche? C'est bien possible puisqu'il est l'aboutissement de huit ans de travail, d'ajustements et de revirements. Annoncé dans nos pages dès 2010 comme une comédie fantastique de fiction, Le cri du rhinocéros de Marc Labrèche est finalement devenu un projet documentaire que son réalisateur présentera le mardi 27 novembre prochain, à 21 h, sur les ondes d'ICI Radio-Canada Télé.

Enfin, doit se dire Marc Labrèche, qui en a balisé, des pistes, pour se rendre du point A au point R avec ce fascinant objet. Si la forme adoptée a changé en cours de route en raison d'un manque de financement dans la proposition originale, l'essence du film est néanmoins demeurée. À savoir le questionnement d'un artiste face à sa possible date de péremption créative.

«À travers le temps, avec le pouls du moment, le projet s'est modifié. Mais la question de départ est restée, dit M. Labrèche en entrevue.

«Cette idée de départ autour de la pérennité de l'artiste m'intéresse toujours. Le film porte donc sur le questionnement d'un artiste qui, un jour, peut se demander s'il a tout dit ce qu'il avait à dire, s'il a épuisé toutes les façons de s'exprimer.»

Pour répondre à cette question, le comédien et animateur est allé à la rencontre «de gens qui [l]'intéressent et [qu'il avait] envie d'entendre parler». Et pas les moindres! La liste d'invités comprend Denis Villeneuve, Charlotte Gainsbourg, Xavier Dolan, John Irving, Ariane Moffatt, Jonathan Franzen, Denys Arcand...

La tentation est grande de demander au réalisateur, comédien et animateur si ce projet sert d'antidote à ses propres questionnements, à ses propres inquiétudes quant à sa capacité de se renouveler. Marc Labrèche répond par l'affirmative. «Mon âge a peut-être contribué à me questionner moi-même davantage», répond l'homme de 57 ans.

Mais du même coup, il précise ne pas être seul sur son île. Toutes les personnes avec qui il a échangé sur le sujet ont eu les mêmes interrogations, soutient-il.

«Je suis étonné de voir à quel point tous ceux à qui j'en ai parlé avaient réfléchi à ça et se sont demandé s'ils étaient encore pertinents, si leurs meilleurs projets étaient derrière eux, s'ils sont aussi téméraires qu'à leurs débuts, s'ils se répètent, s'ils ont perdu leur curiosité, etc.», confie-t-il. 

Cette année-là

Le rapport au temps marque l'automne du créateur. Au petit écran, il rappellera les samedis soir ce qui s'est passé en 1986, en 1993, en 2000, dans le vaste monde de l'industrie culturelle. Qu'est-ce qui a été marquant au cours de cette année-là? Qu'est-ce qui nous en est resté?

À compter du 15 septembre, Marc Labrèche et une équipe de collaborateurs chevronnés répondront à cette question au cours de la nouvelle émission Cette année-là diffusée sur les ondes de Télé-Québec.

Sur un grand plateau enregistré devant public au Club Soda, M. Labrèche, flanqué d'Émilie Perreault, de Fred Savard et de Simon Boulerice reviendra sur le contenu culturel d'une année déterminée et fera des ponts avec l'actualité.

Notre interviewé donne l'exemple de Jean Leloup. «Est-ce qu'on trouverait son personnage aussi audacieux aujourd'hui qu'en 1986?, demande-t-il. On veut regarder si un sujet qui était sensible à telle ou telle année ne l'est plus aujourd'hui ou, au contraire, s'il existe des sujets devenus sensibles ou tabous aujourd'hui qui ne l'étaient pas à l'époque.»

Chaque semaine, un invité associé directement ou indirectement à l'année passée sous microscope accompagnera l'animateur et ses collaborateurs. Sans que ce soit un «magazine culturel pointu», M. Labrèche dit qu'on parlera aussi de ce qu'il y a à voir à Montréal dans le présent.

Lui qui est habitué à proposer ses propres concepts d'émission a été charmé par ce projet qui lui a été présenté par le producteur Avanti et le diffuseur Télé-Québec.

«J'ai été accroché, emballé par le concept de l'émission, dit-il. Notamment par cette idée d'animer à plusieurs.»

Effet collatéral qu'il accueille avec plaisir, M. Labrèche aura, au cours des prochains mois, à rester à l'affût de l'actualité culturelle montréalaise. Ce qui est loin de lui déplaire!

Affiche du documentaire Le cri du rhinocéros, de Marc Labrèche