En cet âge d'or des téléséries, La Presse décortique chaque semaine une série qui vaut le coup d'oeil. Aujourd'hui, place à Love.

L'histoire

La naissance d'une histoire d'amour improbable entre deux trentenaires pas très bien assortis. Gus Cruikshank (Paul Rust), professeur particulier sur les plateaux de tournage, est un type maladroit et un peu geek, le genre de gars qui aime passer ses soirées avec ses amis en inventant des chansons pour les films qui n'en ont pas. Mickey Dobbs (Gillian Jacobs), productrice radio à la vie rock'n'roll et au caractère, disons, explosif, va de dérape en dérape et vit avec différentes dépendances. Se remettant chacun de leur côté d'une relation amoureuse qui a mal tourné, ils se rencontreront par hasard un matin dans un dépanneur, et amorceront ensuite une relation chaotique.

L'équipe

C'est le producteur de Girls, Judd Apatow, qui est derrière Love. Mais le vrai duo créatif de la série est formé de la scénariste Lesley Arfin et de son mari, Paul Rust, qui est l'interprète de Gus. Le comédien, qu'on avait vu surtout dans des émissions à sketchs, est à l'aise dans le rôle du perdant sympathique - il faut voir Gus se mettre les pieds dans les plats dans une réunion de production de la série Wichita, sur laquelle il travaille. Mais c'est Gillian Jacobs (Community, Girls) qui vole littéralement le spectacle en jeune femme électrique qui cache ses blessures derrière une armure qui se fissure peu à peu. À leurs côtés, la comédienne australienne Claudia O'Doherty, dans le rôle de Bertie, la colocataire de Mickey, insuffle naïveté et drôlerie. Ah oui, et la fille de Judd Apatow, Iris, incarne la jeune comédienne Aria, à qui Gus enseigne sur le plateau de Wichita...

Comédie romantique

Love n'est ni plus ni moins qu'une longue, très longue comédie romantique contemporaine et branchée, qui se déroule dans le milieu du cinéma et des communications à Los Angeles. Si la première saison s'attardait aux balbutiements du nouveau couple - des premiers rendez-vous désastreux au développement de leur complicité -, la deuxième saison, diffusée ce printemps, s'intéresse surtout aux embûches que ces deux adulescents doivent surmonter pour arriver à une relation équilibrée et adulte. Hésitations, peur de l'engagement, éloignement, enjeux professionnels, leur pas de deux est sympathique, pas très mûr et souvent drôle. Love est aussi parfois émouvant, particulièrement lorsqu'il est question du combat de Mickey contre sa dépendance à l'alcool, à la drogue et au sexe - l'épisode avec son père, très finement écrit, permet de comprendre d'où vient son insécurité chronique. Certainement parmi les meilleurs moments d'une deuxième saison qui, sinon, tourne un peu en rond.

La suite

Même si l'amour est au rendez-vous, on se demande comment la relation entre Gus et Mickey pourra durer, vu leur grande différence de tempérament. Suite dans la troisième saison, puisque Netflix a annoncé l'hiver dernier avoir commandé de nouveaux épisodes. Mais Mickey et Gus ont intérêt à avoir réellement grandi s'ils veulent qu'on les suive encore.

Photo fournie par Netflix

Love