En cet âge d'or des téléséries, La Presse décortique chaque semaine une série qui vaut le coup d'oeil. Aujourd'hui, place à Legion, offerte sur FX ou iTunes.

C'EST QUOI ?

Legion, c'est un dérivé de l'univers X-Men. Ceux des comic books, qui ont jusqu'ici pris 10 fois d'assaut le grand écran, mais ne s'étaient pas encore approchés du petit. Nous sommes donc ici chez les mutants. Pas parmi les plus connus du grand public. On n'y croise pas Wolverine, Deadpool ou Mystique.

Mais plutôt une jeune femme, Sydney (Rachel Keller, magnifique), dont l'esprit passe dans le corps de quiconque la touche, et vice-versa. Ou encore Cary Loudermilk (Bill Irwin), qui « partage » son corps avec Kerry (Amber Midthunder), qu'il laisse aller dans certaines circonstances et qui ne vieillit que dans ces périodes « d'autonomie ». Et que dire de Ptonomy Wallace (Jeremie Harris) : il possède une mémoire parfaite et il peut se téléporter dans les souvenirs des autres pour les explorer. Des X-Men... pour eXtrêmement bizarres ?

C'EST QUI ?

Comme son titre l'indique, Legion raconte l'histoire de Legion. Autrement dit, David Haller. Autrement dit, le fils d'un certain Charles Xavier. Avec qui il n'a pas grandi. Il a été placé en adoption. Mais il a passé pas mal de temps « enfermé ». Parce qu'il a reçu un diagnostic de schizophrénie. Comment expliquer autrement ses hallucinations ? Ces choses qu'il entend ? Il ne peut même pas, même plus, distinguer le vrai du faux (alors, imaginez ce qu'il en est pour le spectateur !). Il a, dans la tête, le garçon le plus fâché du monde, un diable aux yeux jaunes et même sa copine, Lenny (Audrey Plaza en mode « oubliez tout de suite la fille de Parks and Recreation »), qu'il a accidentellement (!) tuée.

Car David Haller n'est pas schizophrène, mais puissamment télépathe, doué de télékinésie et... en fait, pour rendre simple sa situation compliquée, il est le plus puissant des mutants. Sauf qu'il ne le sait pas et ignore comment contrôler ses pouvoirs. Pour l'incarner, Dan Stevens qui a laissé au vestiaire le Matthew Crawley de Downton Abbey, mais laisse parfois surgir la Bête de Beauty and the Beast. Ici, il n'est pas hallucinant, il est HAL-LU-CI-NANT. On le rencontre à l'hôpital psychiatrique Clockworks, on le suit dans son évasion et à travers son « cheminement » à Summerland, à l'abri de ceux qui le poursuivent. À moins que l'ennemi ne soit en réalité à ses côtés ? Ou en lui ? Va savoir !

C'EST COMMENT ?

Inqualifiable. Probablement le mot le plus juste pour décrire cette série. On greffe autour un « ambitieuse », un « déconstruite », et on ajoute quelques « complexe ». Si David Haller n'est pas schizophrène, la série qui nous le raconte, elle, l'est. Et elle est de toute beauté. D'une beauté sans âge, qui nous entraîne hors du temps et des lieux. La réalisation est léchée, éclatée, surprenante. La musique est à l'avenant. Un contenant et un contenu au parfait diapason. Et pour toutes ces raisons, Legion n'est pas une série pour tout le monde. On a le droit de ne pas aimer (contrairement à This Is Us) et ça peut même se comprendre.

C'EST QUAND ?

La première saison, diffusée sur FX, s'est terminée mercredi par une grande claque qui, bien sûr, n'a pas fait l'unanimité. Honnêtement, à part celui, « cultissime », de Six Feet Under, quel point final peut se targuer d'avoir plu à tous ? Donc, il ne faut pas s'en faire avec ça. Il faut plutôt se réjouir qu'elle ouvre vers des horizons... disons, pas mal pétés pour une deuxième saison qui, oui, a été annoncée et qui, oui, oui, comptera deux épisodes de plus. Donc, 10. Retour (très) attendu en février 2018. D'ici là, on se tourne sur le site de FX ou iTunes...

Photo fournie par FX

Aubrey Plaza dans la peau de Lenny.