La reine de l'imitation Véronic DiCaire poursuivra sa conquête des salons français, samedi soir, en tenant la barre de sa propre grande émission de variétés. Avec son accent, jure-t-elle, du moins pour ce qui est de sa propre voix.

Le DiCaire Show, une émission unique de deux heures sans suite programmée pour l'instant, réunira de grandes vedettes de la scène populaire française, de Patrick Bruel à Lara Fabian en passant par Pascal Obispo et Véronique Sanson. Robert Charlebois sera aussi de la partie, tout comme Anthony Kavanagh.

«C'est une émission pour laquelle on demande à des artistes invités de venir réaliser des numéros spéciaux avec moi, des commandes sur mesure», explique Véronic DiCaire, la voix sereine, sur le point de décoller pour le Québec après un long séjour de l'autre côté de l'Atlantique. «On leur demande de se prêter un peu au jeu et de sortir de leur zone de confort.»

La Franco-Ontarienne de 39 ans a enregistré l'émission la veille: plus de 12 heures en studio, sous un éclairage impressionnant de couleurs et d'intensité. «On a bien travaillé», résume-t-elle, sans craindre l'euphémisme.

«On», c'est aussi son imprésario et conjoint Rémon Boulerice ainsi que la metteure en scène québécoise Josée Fortier, qui s'est rapidement mise sur le projet après avoir terminé son travail sur la cérémonie des Césars, fin février.

Malgré cela, il faut oublier L'été indien ou les autres coproductions France-Québec: le DiCaire Show est un produit purement français, qui s'adresse aux Français. «Avec des artistes français, des références françaises, des imitations françaises». Et un petit accent d'Embrun.

Une entertainer plutôt qu'une animatrice

Si le DiCaire Show constitue un sommet - pour l'instant - dans sa carrière européenne, Véronic DiCaire est loin d'être une inconnue pour les téléspectateurs français: elle a notamment siégé au jury de X Factor, une émission dans la veine de La voix, et a participé à la dernière saison de Danse avec les stars.

Sur scène, elle promène son spectacle éponyme presque sans interruption depuis septembre dernier partout en France. «C'est vrai qu'on aura passé une bonne partie de notre année en France», indique-t-elle. Elle reviendra toutefois cet été présenter son mélange parfois drôle, parfois touchant, des plus grandes voix de la chanson d'ici et d'ailleurs.

Cette fois encore, avec l'émission de samedi, il s'agira d'un divertissement qui s'assume entièrement comme tel, sans prétendre à davantage.

«C'est vraiment une bonne variété à la nord-américaine», explique Véronic DiCaire. Pas d'entrevue en bonne et due forme, seuls «des échanges» entre deux performances. Toute la place à la musique et au talent. Des sketchs humoristiques, notamment.

Un format qui convient à Véronic DiCaire. Surtout à la télévision française, où les modèles sont rigides.

«Je ne veux pas du tout embarquer dans le rôle d'une animatrice, moi, ce n'est pas ça, mon boulot. Je suis bien plus une entertainer, quelqu'un qui est davantage dans le show que dans l'animation.»

En France, l'animation, «c'est très, très cadré: on présente, on fait l'entrevue, merci, bonsoir. C'est ça, le rôle d'animation ici. Chez nous, on est plus relax, on est plus souples. On se permet de sortir des conventions.»

Elle ne sera donc pas la prochaine Michel Drucker, «même si nos noms se ressemblent», dit-elle en éclatant de rire.

C'est d'ailleurs ce qui a un peu retardé le projet. «Ça fait longtemps que l'on parlait de cette émission avec Franck Saurat, de la boîte Carson Prod», une société habituée aux spectacles télévisuels à grand déploiement. «Il me parlait d'un projet pour lequel il voulait que je sois en animation. Et là on disait: non, pas en animation. Et puis avec France 2, ils m'ont approchée afin de savoir si ça m'intéressait de faire ce type d'émission-là. Moi, j'ai embarqué.»

Les Français pourront donc voir cet embarquement samedi soir - programmé contre The Voice - mais la suite de la croisière devra attendre. Aucun autre épisode n'est commandé pour l'instant.

«Évidemment, on a fait une première émission en espérant avoir les cotes d'écoute pour soutenir la suite, parce qu'ici, c'est très important quand on lance un show», explique Véronic DiCaire. «On espère qu'il y en aura d'autres.»

Et dans le cas contraire, une bonne visibilité pour l'ambitieuse imitatrice. Le petit écran français continue à l'intéresser, dit-elle, «en autant que ça reste dans une formule où je serai à l'aise. Je ne me mettrai pas à présenter le téléjournal de 20 h sur France 2 ou TF1». Ne peut-elle pas imiter n'importe qui?