C'est un tout nouveau visage qui incarnera sur les écrans canadiens un personnage qui n'a plus besoin de présentation, Anne Shirley, dans une nouvelle adaptation de l'histoire de Lucy Maud Montgomery pour la télévision.

Ella Ballentine, 14 ans, s'est dite emballée de faire vivre un personnage qui a touché plusieurs générations dans le film Lucy Maud Montgomery's Anne of Green Gables (Anne aux pignons verts), qui sera diffusé lundi sur la chaîne jeunesse YTV.

Un peu comme Sarah-Jeanne Labrosse doit porter, au Québec, le poids des incarnations passées de Donalda dans Les pays d'en-haut, Ella Ballentine ressent une pression.

Elle croit cependant qu'il est temps de montrer une nouvelle version de l'histoire de la jeune rouquine orpheline de l'Île-du-Prince-Édouard.

À ceux qui lui font remarquer qu'elle doit enfiler les chaussures de Megan Follows, l'actrice qui a incarné la jeune héroïne dans la série télévisée Anne - la maison aux pignons verts, elle cite une autre reprise qui a très bien passé: celle de Un vendredi dingue, dingue, dingue!. La version de 2003 avec Jamie Lee Curtis et Lindsay Lohan a fait belle figure après celle de 1977 avec Jodie Foster et Barbara Harris.

Elle ressent tout de même une certaine «responsabilité» envers le personnage d'Anne Shirley.

«C'est génial de considérer Anne comme un personnage féminin fort, spécialement pour les jeunes filles qui grandissent», a-t-elle affirmé.

«Elle sait ce qu'elle veut et elle est toujours très positive. Elle ne laisse personne être impoli avec elle et elle se tient debout.»

À ses côtés, le public verra le visage plus familier de Martin Sheen, dans le rôle de Matthew Cuthbert, un vieux garçon qui deviendra l'allié d'Anne à son arrivée aux pignons verts. La soeur de Matthew, Marilla Cuthbert, qui accepte moins facilement la jeune fille, sera jouée par Sara Botsford.

Martin Sheen a facilement connecté avec son personnage introspectif, un vieil agriculteur surpris de l'amour qu'il développe pour l'enfant. Il se réjouit également du fait de voir un drame d'époque sur les ondes de la télévision jeunesse, qui semble faire davantage de place à une culture centrée sur la technologie et des intérêts nichés.

«Notre film se passe en 1908 dans une région éloignée, alors qu'une naissance était une urgence», note-t-il.

«Une tempête de neige pouvait isoler quelqu'un, explique-t-il. Les gens pouvaient mourir de faim. Une toux, la pneumonie, la rougeole pouvaient tuer. Les gens dépendaient les uns des autres dans des situations d'urgence. C'était le sens communautaire et nous avons perdu cela. (...) Personne ne peut faire quoi que ce soit sans l'aide des autres humaines. Anne nous le rappelle.»

Cette diffusion survient au moment où la télévision d'État anglophone, CBC, a donné le feu vert à sa propre nouvelle version de l'histoire, la série Anne, dont la production devrait débuter ce printemps. La diffusion est prévue pour le début de 2017.