Un humoriste a suscité la controverse en France, après s'être inventé une liaison avec Valérie Trierweiler, l'ex-compagne du président François Hollande, dans un canular soigneusement orchestré diffusé mercredi soir par la télévision publique.

Invité d'Un soir à la Tour Eiffel, nouveau talk-show de la chaîne France 2, Nicolas Bedos a annoncé la parution d'un livre, Les serments déchirés, relatant, selon lui, une longue liaison avec Valérie Trierweiler quand elle était encore à l'Élysée.

Interviewé pendant près d'une demi-heure par l'animatrice, elle-même complice du canular, l'humoriste a déclenché avec sa confidence fantaisiste un grand silence sur le plateau... et d'innombrables commentaires sur les réseaux sociaux, partagés entre amusement et agacement.

Il a avoué le canular en toute fin d'émission, après le générique, expliquant avoir ainsi voulu dénoncer la «peopolisation» de la vie politique.

Mais le buzz suscité a amené le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), organe régulateur de la télévision en France, à annoncer jeudi qu'il s'était saisi de l'affaire, comme il le fait souvent pour des émissions polémiques, et se prononcera «très vite».

Il est toutefois rare que le CSA sanctionne les chaînes pour les canulars des humoristes, sauf pour atteintes à la dignité humaine.

France 2 a déclaré de son côté «assumer le canular de Nicolas Bedos». «Si on lui donne la parole, c'est alors pour respecter sa liberté de ton et de sujets (...) à condition de prévenir ensuite les téléspectateurs du canular, ce qui fut fait», a fait valoir un porte-parole de la chaîne publique.

L'affaire survient un peu plus d'un mois après la parution du livre-brûlot de Valérie Trierweiler, dans lequel l'ex-compagne du président Hollande étrille le chef de l'État tout en dévoilant des détails intimes de leur vie commune.

Le canular de Nicolas Bedos a fait son effet sur Twitter, où certains se sont fait piéger, comme la députée conservatrice Christine Boutin qui a twitté son «écoeurement»: «La révélation #bedos de ce soir prouve une nouvelle fois qu'il n'y a plus aucune séparation entre vie publique et vie privée!». Avant de commenter, une fois la blague éventée, «Si révélation bedos est un fake, le pire est qu'il soit crédible!».

L'émission a attiré 1 million de téléspectateurs (9,1% de l'audience), 200 000 de plus qu'une semaine auparavant.