La Société Radio-Canada/CBC devrait annoncer aujourd'hui la suppression de 600 postes afin d'éponger un déficit de 130 à 150 millions, selon le Toronto Star.

Le quotidien s'appuie sur des informations des AMIS de la radiodiffusion canadienne (Friends of Canadian Broadcasting), une association indépendante dont le but est de défendre et de promouvoir la qualité de la programmation audiovisuelle au Canada.

Ces coupes viseraient les services francophones et anglophones, mais le département des sports devrait être particulièrement affecté.

Une demande d'accès à l'information a permis à La Presse d'apprendre qu'entre mars 2008 et mars 2013, le nombre d'employés et de cadres est passé de 11 464 à 10 826. Cela représente notamment 128 emplois permanents (non-cadres) en moins, de même que 51 postes de cadre non permanents. Les employés non permanents ont été les plus affectés avec 503 postes en moins. Pourtant, pendant cette même période, le nombre de cadres permanents a augmenté, passant de 932 à 977.

Budget moindre

Le manque à gagner de Radio-Canada s'explique en partie par les coupes budgétaires du gouvernement conservateur de 115 millions sur trois ans, tel qu'annoncé dans son plan d'action économique de 2012.

La semaine suivant le dépôt du budget fédéral, la Société avait déjà annoncé la suppression de 650 postes au cours des trois prochaines années.

En janvier dernier, le président-directeur général de CBC/Radio-Canada, Hubert Lacroix, avait envoyé à tous les employés un mémo dans lequel il avait écrit que «des nuages sombres pointent à l'horizon». M. Lacroix avait souligné que les revenus publicitaires avaient diminué et indiqué que la perte du contrat de diffusion de la Ligue nationale de hockey (LNH) et les réductions budgétaires du gouvernement ébranlaient la santé financière du radiodiffuseur.

La perte de la Soirée du hockey au profit de Rodgers, l'automne, a entraîné des pertes de revenus publicitaires de près de 100 millions, selon le Toronto Star.

«Il est clair que des décisions difficiles et fondamentales devront être prises pour établir un modèle financier viable pour la Société à long terme», avait reconnu M. Lacroix dans ce mémo.

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Avec la collaboration de William Leclerc et du Toronto Star.