Le téléroman 30 vies, de Fabienne Larouche, sera de retour pour une quatrième saison lundi avec un nouvel enseignant à bord, Michel Marcotte, incarné par Benoît Brière.

Si, par le passé, on a pu voir le comédien dans des séries comme Cher Olivier, Marguerite Volant, Gypsies ou Musée Eden, il s'agit de sa première incursion dans une quotidienne.

«Je suis un grand privilégié du milieu théâtral, mais j'avais hâte de me relancer dans un tournage», lance Benoît Brière. Mais en plein débat sur la Charte de la laïcité, le comédien a-t-il eu des réticences à incarner un professeur d'éthique et de culture religieuse?

«Fabienne est très collée à l'actualité, mais je savais qu'elle n'irait pas dans cette voie-là dans l'écriture. La classe est plus multiculturelle que jamais et chacun prend position de manière très campée. On va donc dialoguer sur la religion et je trouve ça plutôt sain. Moi, je suis l'arbitre», précise-t-il.

Qu'en est-il de ses propres convictions religieuses?

«Je suis athée, mais j'accepte totalement les croyances des autres. Ça vient d'un besoin individuel.

«Ça ne me tente pas d'avoir une opinion en 140 caractères. Oui, la Charte vient me chercher, mais je dois m'informer et la lire moi-même avant de me positionner. On dirait le prof d'ECR qui vous parle!», dit en riant Benoît Brière, qui donnera la réplique à Mélanie Maynard, sa conjointe dans 30 vies, elle aussi enseignante.

«Elle croit beaucoup à l'éducation alternative, alors que mon personnage est pro-système public. Ça va créer des problèmes de couple», explique-t-il.

L'été prochain, Benoît Brière signera la mise en scène de La monnaie de la pièce, une pièce de théâtre d'été mettant notamment en vedette ses complices du Vieux Théâtre de Terrebonne Martin Drainville et Luc Guérin. Mais le comédien ne les rejoindra pas sur scène puisqu'il devrait être du tournage d'un long métrage en attente de financement au même moment. Il enchaînera ensuite les projets sur les planches jusqu'en 2017.

Qu'est-ce qui vous a donné le goût de faire ce métier?

J'avais 5 ans et on faisait déjà beaucoup de séances de spectacle où on «chargeait» des épingles à linge à mes voisins pour entrer. On s'était fabriqué une scène et des rideaux à poulie! Puis, en 4e année, on devait faire un projet et on a monté une pièce de théâtre: La gang du p'tit Brière.

Votre première fois sur scène?

De 5 à 21 ans, j'ai amadoué la scène par l'entremise de la danse folklorique avec Les Mutins de Longueuil. J'ai voyagé avec ça, je partais même en Europe en tournée. J'étais une sorte de danseur étoile!

Le film qui vous a le plus marqué?

Il Postino de Michael Radford. C'est une combinaison de l'histoire, de la poésie et de l'Italie que j'aime. Massimo Troisi, qui est mort d'une crise cardiaque à la fin de ce tournage, avait mis son coeur sur la table. On y retrouve aussi Philippe Noiret. Bref, juste des petits gars qui n'ont pas de talent!

La chanson qui vous rappelle votre enfance?

Adèle de Bourvil. J'ignorais jusqu'à tout récemment qui chantait ça. Ma mère était une femme extrêmement drôle, et quand elle était vraiment de bonne humeur, elle la chantait. Mais elle la torturait vraiment! Un jour, j'ai mis la main sur une compilation de Bourvil et je suis tombé sur Adèle. Finalement, ma mère ne la maganait pas tant que ça: elle était dans le ton de l'originale!

Votre chanson de couple?

La complainte de la butte, écrite pour le film de Jean Renoir French Cancan. Ma femme et moi nous sommes rencontrés à trois reprises dans le même voyage, notamment à Montmartre, dans les escaliers où on s'est marché dessus. Six ans après, on se mariait.

Une chanson que vous écoutez en boucle en ce moment?

J'ai deux filles adolescentes avec qui j'écoute souvent Royals de Lorde. Je l'adore, au point que ce sont mes filles qui me disent maintenant de passer à autre chose. Il y a quelque chose qui m'émeut dans son interprétation, une vérité qui démontre une profonde volonté de faire ce métier, quelque chose de plus que de vouloir devenir riche et célèbre.

Une chanson qui résume le mieux votre année 2013?

It's a Miracle de Barry Manilow. Je trahis mon âge, car c'est du disco! L'année 2013 a été miraculeuse, il s'est passé de bien belles affaires, tant sur le plan professionnel que personnel.